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vendredi 23 août 2024

15.80 - MILLE FILMS DE MA VIE - PAPILLON DE FRANKLIN J.SCHAFFNER (1973)


 Dans le cadre des Mille Films de ma Vie, je vous propose le film Papillon de Franklin Schaffner (1973) avec Steve McQueen Dustin Papillon Victor Jory Ratna Assan Don Gordon Anthony Zerbe Robert Deman Gregory Sierra Bill Mumy Woodrow Parfrey Willial Smithers

Accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, le malfrat Henri Charrière, dit « Papillon », est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Sur le navire-prison la Martinière qui l'emmène vers le sinistre bagne de Cayenne en Guyane, il se lie d'amitié avec Louis Delga, un faussaire qui est parvenu à emporter une petite fortune avec lui.

À peine débarqués en Guyane, les deux compagnons n'ont qu'une idée en tête, s'évader. Ils trouvent une « combine » pour rester à Cayenne, où la vie est moins « rude ». Ils sont toutefois affectés l'un et l'autre à des travaux de déboisement. Au cours de l'un d'eux, Papillon parvient à obtenir d'un garde qu'il lui vende un bateau. Mais, le jour du rendez-vous, il tombe dans un traquenard entre les mains de deux chasseurs de primes. Cela lui vaut une condamnation de deux ans de réclusion, ce qui signifie le silence total, la solitude et les privations. Il ne s'en décourage pas pour autant et se montre plus que jamais déterminé à se tirer d'affaire

"Papillon" (1973), réalisé par Franklin J. Schaffner, est un film qui s'est imposé comme un classique du cinéma, une véritable ode à la liberté et à la résilience humaine. Adapté du livre autobiographique d'Henri Charrière, le film raconte l'histoire de Papillon, un homme injustement condamné à perpétuité au bagne de Cayenne et son incessante quête de liberté. Ce long-métrage est marqué par la performance inoubliable de Steve McQueen dans le rôle-titre, ainsi que par celle, tout en subtilité, de Dustin Hoffman.

Le film débute avec l'arrivée de Papillon et d'autres prisonniers sur les côtes de la Guyane française, un territoire qui incarne la souffrance et la cruauté du système carcéral de l'époque. Le bagne, avec ses gardiens brutaux et ses conditions de vie inhumaines, est un véritable enfer sur terre, et le film ne manque pas de souligner la cruauté de cette institution. La caméra de Schaffner s'attarde sur les visages émaciés, les regards désespérés, et les actes de barbarie qui composent le quotidien des prisonniers. Cette représentation sans concession du système pénitentiaire colonialiste est à la fois un témoignage historique et une dénonciation de la déshumanisation qui en découle.

Steve McQueen livre ici l'une des plus grandes performances de sa carrière. Son personnage, Papillon, est un homme qui refuse de se soumettre, malgré les conditions horribles et les punitions qui lui sont infligées. McQueen incarne parfaitement cette volonté de vivre, cette rage de survivre, même lorsque tout semble perdu. Son jeu est à la fois physique et émotionnellement intense, rendant palpable la souffrance et la détermination de son personnage. La scène finale, où Papillon hurle sa rage et sa détermination, devient emblématique de cette quête désespérée pour la liberté. C'est un cri primal contre l'oppression, un moment de libération cathartique pour le personnage et le spectateur.

Dustin Hoffman, dans le rôle de Louis Dega, apporte une dimension de tendresse et d'humanité au film. Dega, un faussaire intelligent mais fragile, devient l'ami et le complice de Papillon. Hoffman joue ce personnage avec une sensibilité et une subtilité qui contrastent avec la dureté du monde qui les entoure. La relation entre Papillon et Dega est au cœur du film : une amitié improbable née dans l'adversité, qui donne à Papillon une raison de continuer à se battre. Hoffman, avec ses lunettes rondes et son air de vulnérabilité, incarne parfaitement cet intellectuel en décalage avec la brutalité de son environnement.

Cependant, malgré ses qualités indéniables, "Papillon" prend certaines libertés avec la réalité historique. Le film romantise quelque peu l'histoire d'Henri Charrière, transformant Papillon en une sorte de héros invincible, un symbole de la lutte contre l'injustice. Cette idéalisation est compréhensible dans le contexte cinématographique, mais elle peut aussi être critiquée pour son éloignement de la réalité brute des bagnes coloniaux. Le film fait d'un homme un mythe, et cette dimension héroïque, bien que puissante sur le plan dramatique, simplifie une histoire bien plus complexe.

La mise en scène de Schaffner est efficace, alternant entre moments d'intimité et scènes d'action palpitantes. Le réalisateur parvient à capturer la tension permanente de la vie au bagne, où chaque jour peut être le dernier. La photographie de Fred J. Koenekamp, avec ses paysages exotiques et ses prises de vue austères des cellules, contribue à cette atmosphère oppressante. L'isolement de Papillon dans des conditions extrêmes est filmé avec une telle intensité que le spectateur ressent presque physiquement la claustrophobie et la souffrance du personnage.

NOTE ; 15.80

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Acteurs non crédités

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