Dans le cadre des Mille Films de ma Vie, je vous propose le film Papillon de Franklin Schaffner (1973) avec Steve McQueen Dustin Papillon Victor Jory Ratna Assan Don Gordon Anthony Zerbe Robert Deman Gregory Sierra Bill Mumy Woodrow Parfrey Willial Smithers
Accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, le
malfrat Henri Charrière, dit
« Papillon », est condamné aux travaux
forcés à perpétuité. Sur le
navire-prison la Martinière qui l'emmène
vers le sinistre bagne
de Cayenne en Guyane,
il se lie d'amitié avec Louis
Delga, un faussaire qui
est parvenu à emporter une petite fortune avec lui.
À peine débarqués en Guyane, les deux compagnons n'ont
qu'une idée en tête, s'évader. Ils trouvent une « combine » pour
rester à Cayenne, où la vie est moins « rude ». Ils sont toutefois
affectés l'un et l'autre à des travaux de déboisement. Au cours de l'un d'eux,
Papillon parvient à obtenir d'un garde qu'il lui vende un bateau. Mais, le jour
du rendez-vous, il tombe dans un traquenard entre les mains de deux chasseurs
de primes. Cela lui vaut une condamnation de deux ans de réclusion, ce qui
signifie le silence total, la solitude et les privations. Il ne s'en décourage
pas pour autant et se montre plus que jamais déterminé à se tirer d'affaire
"Papillon" (1973), réalisé par Franklin J.
Schaffner, est un film qui s'est imposé comme un classique du cinéma, une
véritable ode à la liberté et à la résilience humaine. Adapté du livre
autobiographique d'Henri Charrière, le film raconte l'histoire de Papillon, un
homme injustement condamné à perpétuité au bagne de Cayenne et son incessante
quête de liberté. Ce long-métrage est marqué par la performance inoubliable de
Steve McQueen dans le rôle-titre, ainsi que par celle, tout en subtilité, de
Dustin Hoffman.
Le film débute avec l'arrivée de Papillon et d'autres
prisonniers sur les côtes de la Guyane française, un territoire qui incarne la
souffrance et la cruauté du système carcéral de l'époque. Le bagne, avec ses
gardiens brutaux et ses conditions de vie inhumaines, est un véritable enfer
sur terre, et le film ne manque pas de souligner la cruauté de cette
institution. La caméra de Schaffner s'attarde sur les visages émaciés, les
regards désespérés, et les actes de barbarie qui composent le quotidien des prisonniers.
Cette représentation sans concession du système pénitentiaire colonialiste est
à la fois un témoignage historique et une dénonciation de la déshumanisation
qui en découle.
Steve McQueen livre ici l'une des plus grandes
performances de sa carrière. Son personnage, Papillon, est un homme qui refuse
de se soumettre, malgré les conditions horribles et les punitions qui lui sont
infligées. McQueen incarne parfaitement cette volonté de vivre, cette rage de
survivre, même lorsque tout semble perdu. Son jeu est à la fois physique et
émotionnellement intense, rendant palpable la souffrance et la détermination de
son personnage. La scène finale, où Papillon hurle sa rage et sa détermination,
devient emblématique de cette quête désespérée pour la liberté. C'est un cri
primal contre l'oppression, un moment de libération cathartique pour le
personnage et le spectateur.
Dustin Hoffman, dans le rôle de Louis Dega, apporte une
dimension de tendresse et d'humanité au film. Dega, un faussaire intelligent
mais fragile, devient l'ami et le complice de Papillon. Hoffman joue ce
personnage avec une sensibilité et une subtilité qui contrastent avec la dureté
du monde qui les entoure. La relation entre Papillon et Dega est au cœur du
film : une amitié improbable née dans l'adversité, qui donne à Papillon une
raison de continuer à se battre. Hoffman, avec ses lunettes rondes et son air
de vulnérabilité, incarne parfaitement cet intellectuel en décalage avec la
brutalité de son environnement.
Cependant, malgré ses qualités indéniables,
"Papillon" prend certaines libertés avec la réalité historique. Le
film romantise quelque peu l'histoire d'Henri Charrière, transformant Papillon
en une sorte de héros invincible, un symbole de la lutte contre l'injustice.
Cette idéalisation est compréhensible dans le contexte cinématographique, mais
elle peut aussi être critiquée pour son éloignement de la réalité brute des
bagnes coloniaux. Le film fait d'un homme un mythe, et cette dimension héroïque,
bien que puissante sur le plan dramatique, simplifie une histoire bien plus
complexe.
La mise en scène de Schaffner est efficace, alternant
entre moments d'intimité et scènes d'action palpitantes. Le réalisateur
parvient à capturer la tension permanente de la vie au bagne, où chaque jour
peut être le dernier. La photographie de Fred J. Koenekamp, avec ses paysages
exotiques et ses prises de vue austères des cellules, contribue à cette
atmosphère oppressante. L'isolement de Papillon dans des conditions extrêmes
est filmé avec une telle intensité que le spectateur ressent presque physiquement
la claustrophobie et la souffrance du personnage.
NOTE ; 15.80
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Franklin J. Schaffner
- Scénario : Dalton Trumbo et Lorenzo Semple Jr d'après le roman éponyme de Henri Charrière.
- Production : Franklin J. Schaffner et Robert Dorfmann
- Société de production : Solar Productions, General Production Company, Les Films Corona
- Musique : Jerry Goldsmith
- Photographie : Fred Koenekamp
- Montage : Robert Swink
- Coordination Cascades : Pierre Gare
- Pays d'origine : États-Unis, France
- Format : Couleurs par Technicolor - Panavision - 35mm - Ratio : 2,35:1 - Stéréo
- Genre : Drame - Aventure
- Durée : 125 minutes, 150 minutes (Version Longue)
- Steve McQueen (VF : Jacques Thébault) : Henri Charrière dit « Papillon »
- Dustin Hoffman (VF : Philippe Ogouz) : Louis Delga
- Victor Jory : Le chef Indien
- Ratna Assan : Zoraima, La jeune Indienne
- Don Gordon (VF : Serge Lhorca) : Julot
- Anthony Zerbe : Toussaint, le Chef de la colonie des lépreux
- Robert Deman (VF : Jean-Pierre Leroux) : Maturette
- Gregory Sierra : Antonio
- Woodrow Parfrey (VF : Claude Joseph) : Clusiot
- Bill Mumy : Lariot
- William Smithers (VF : Georges Riquier) : Warden Barrot
- George Coulouris (VF : Pierre Leproux) : le docteur Chatal
- Val Avery (VF : Jean Violette) : Pascal
- Vic Tayback : le sergent
- Barbara Morrison (VF : Paule Emanuele) : la mère supérieure
- Don Hanmer (VF : Claude Bertrand) : l'échangeur de papillons
- E.J. André : le vieux con
- Richard Angarola (VF : René Bériard) : le commandant
- Jack Denbo (VF : Jean Roche) : l'agent de classification
- Dalton Trumbo (VF : Jean-Henri Chambois) : le commandant à l'embarquement
- Len Lesser (VF : Jacques Richard) : le garde du bateau
- John Quade (VF : Henry Djanik) : le tatoué
- Fred Sadoff (VF : Jean-Claude Michel) : le sous-directeur
- Allen Jaffe : Turnkey
- Ron Soble (VF : Daniel Gall) : le sergent Santini (sur l'Île du Diable)
- Liam Dunn (VF : Fred Pasquali) : le vieux Trustee
- Acteurs non crédités
- Peter Brocco : un docteur
- Gabriel Cattand : le narrateur à la fin du film en VF
- Pepe Hern : Francisco
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire