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mercredi 21 août 2024

11.50 MON AVIS SUR LE FILM JE L'AI ETE TROIS FOIS DE SACHA GUITRY (1952)


Vu le film Je l’ai été 3 Fois de Sacha Guitry (1952) avec Sacha Guitry Pauline Carton Bernard Blier Lana Marconi Simone Paris Meg Lemonnier Solange Varenne Ginette Taffin Primerose Perret Janine Camp Jacques Eyser Jacques Anquetil Jean Chevrier Louis de Funès

Jean Renneval, acteur vieillissant mais toujours séducteur, gagne les faveurs de Thérèse Verdier, une spectatrice. Elle lui fixe rendez-vous chez elle, après le dîner, son époux Henri devant partir en voyage. Au dîner, ce dernier raconte à sa femme et à son amie Henriette comment ses deux précédentes épouses l'ont cocufié. Luce avec son sosie Hector et Juliette avec le sultan de Hammanlif. Ayant raté son train, il revient chez lui et trouve l'acteur dans son lit. Renneval, vêtu du costume de cardinal qu'il portait sur scène, convainc l'époux trompé d'accepter ce troisième cocufiage.

"Je l'ai été trois fois" de Sacha Guitry est une comédie typiquement guitryenne, où l’élégance des dialogues, l’esprit caustique et l’observation incisive des relations amoureuses prennent le dessus. Sorti en 1952, ce film, fidèle à l’univers théâtral de Guitry, est un pur plaisir pour les amateurs de son style littéraire et satirique.

Le film raconte l’histoire de Georges Vallier (interprété par Guitry lui-même), un homme qui s'est retrouvé trois fois cocu et qui raconte ses mésaventures amoureuses avec la nonchalance et le cynisme qui caractérisent le personnage. L’intrigue se déploie sous forme de flashbacks, où l'on découvre ses trois échecs conjugaux, chacun plus hilarant et déconcertant que l’autre.

Ce qui rend le film savoureux, c’est bien entendu la plume de Sacha Guitry, qui manie l’ironie avec une maîtrise inégalée. Les dialogues sont ciselés avec un soin méticuleux, emprunts d’un humour à la fois léger et mordant. Guitry dépeint les hommes et les femmes dans une éternelle bataille amoureuse, où la trahison et l’infidélité semblent être des constantes inévitables de la vie conjugale. Pourtant, malgré ce ton désabusé, il y a une certaine tendresse derrière ce regard cynique.

Bernard Blier, dans le rôle de l'époux cocu, est absolument remarquable. Blier, avec son talent unique pour incarner la perplexité et la résignation, donne à son personnage une profondeur tragique sous des dehors comiques. Son naturel et son jeu d’acteur contrastent joliment avec le ton plus théâtral de Guitry, créant un équilibre parfait entre le texte dense et la réalité du jeu.

Pauline Carton, fidèle collaboratrice de Guitry, apporte également son talent habituel à l’ensemble. Elle joue avec son ironie mordante et son sens du rythme, toujours à l’aise dans cet univers où les mots sont des armes. Son rôle mineur, mais mémorable, ajoute une touche de familiarité et de complicité dans cet univers dominé par Guitry.

Ce film, bien que mineur dans l’œuvre de Guitry, est un excellent exemple de sa capacité à créer une pièce de théâtre filmée, où chaque scène semble être un tableau soigné, au service de ses répliques piquantes. Ce n’est pas tant l’histoire qui compte ici que la manière dont elle est racontée. L'intrigue se déroule dans des décors élégants, mais ce sont les jeux de mots, les subtilités verbales et les observations fines sur la nature humaine qui font le sel du film.

NOTE : 11.50

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