Vu le film Le Chemin des Ecoliers de Michel Boisrond (1959) avec Lino Ventura Bourvil Alain Delon Jean Claude Brialy Pierre Mondy Paulette Dubost Madeleine Lebeau Sandra Milo Michèle Luccioni Christian Lude Jean Brochard Gaby Basset Claude Castaing Martine Havet Sylviane Rozemberg
Pour pouvoir entretenir sa jeune maîtresse, Yvette, dont
le mari est prisonnier en Allemagne, Antoine Michaud, lycéen de 17 ans, se
livre au marché noir en
compagnie de son ami Paul Tiercelin. Son père, Charles Michaud, juriste et
brave homme d'une honnêteté scrupuleuse, inquiet d'une de ses absences et de
son carnet scolaire désastreux, se renseigne auprès de monsieur Tiercelin, père
de Paul, qui vit du marché noir dans son restaurant fréquenté par les Allemands
et les collabos. Pour assurer la
tranquillité d'Antoine, Tiercelin jette dans les bras de Michaud, Olga, une
fille facile. L'aventure risquant de se terminer mal, Michaud père reprend
heureusement la situation en main et, ayant constaté entre-temps qu'Antoine est
devenu un adulte, de nouveaux rapports s'établissent entre le père et le fils.
Le Chemin des écoliers (1959) de Michel Boisrond
est une comédie dramatique qui se déroule pendant l'Occupation, une période
sombre de la Seconde Guerre mondiale, mais le film parvient à rester léger
grâce à son ton et à son humour subtil. Adapté du roman de Marcel Aymé, le film
jongle habilement entre les moments de tension historique et les mésaventures
d'une jeunesse insouciante.
Le casting est tout simplement exceptionnel. On retrouve
Bourvil, dans le rôle d’un père rigide et conservateur, face à Lino Ventura,
père plus débonnaire et compréhensif. Ces deux géants du cinéma incarnent avec
une aisance naturelle des personnages qui sont à la fois drôles et émouvants,
tout en représentant deux approches parentales opposées. Bourvil est touchant
dans son rôle de père autoritaire, tandis que Ventura apporte une note de
légèreté avec sa sagesse plus tranquille.
Le duo de jeunes acteurs, Alain Delon et Jean-Claude
Brialy, représente une autre dynamique importante du film. Delon, à seulement
24 ans, brille déjà par son charisme et sa présence à l'écran. Il joue le rôle
de Michel, un fils rebelle et paresseux qui se retrouve entraîné par son ami
dans diverses aventures. Brialy, quant à lui, incarne son ami Antoine, un jeune
homme plus libre, qui contraste avec la rigidité paternelle de Bourvil.
Ensemble, ils explorent des thèmes de rébellion et de camaraderie dans un
contexte d'occupation qui alourdit le cadre sans le dominer complètement.
Ce qui est fascinant, c'est que malgré le cadre de la
Seconde Guerre mondiale, le film parvient à maintenir un ton relativement
léger. Les galères des deux jeunes hommes sont traitées de manière
humoristique, ce qui confère au film un charme décalé par rapport à son
contexte historique. Le film utilise l'humour pour atténuer l'angoisse de la
période, et cela fonctionne bien dans l'ensemble. Le contexte de l’Occupation
devient un arrière-plan plutôt qu’un élément central du drame.
C’est marrant de voir Bourvil s’opposé à son fils (Delon)
qui faut du marché noir, lui qui était totalement dans le deal dans La
Traversée de Paris
Boisrond fait preuve d'une mise en scène efficace, mais ce sont surtout les dialogues et les interactions entre les acteurs qui portent le film. La relation père-fils, en particulier, est au cœur du récit, avec des moments tendres et comiques qui dépeignent les tensions et les incompréhensions générationnelles. Les performances de Bourvil et Ventura restent mémorables, tandis que Delon prouve déjà qu'il est une étoile montante capable de capter l'attention à chaque scène.
NOTE : 13.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Michel Boisrond
- Scénario : Jean Aurenche et Pierre Bost, d'après le roman de Marcel Aymé, Le Chemin des écoliers (éditions Gallimard)
- Adaptation et Dialogue : Jean Aurenche et Pierre Bost
- Assistants réalisateur : Ully Picard et Renzo Rossellini
- Photographie : Christian Matras
- Opérateur : Gilbert Chain
- Musique : Paul Misraki (éditions Impéria)
- Orchestre dirigé par Jacques Météhen
- Son : Antoine Petitjean
- Montage : Louisette Hautecoeur-Taverna, assistée d'Arlette Lalande
- Décors : Léon Barsacq, assisté de André Bakst et Olivier Girard
- Ensemblier : René Turbeaux
- Maquillage : Alex Archambault
- Régie générale : André Hoss
- Script-girl : Denise Morlot
- Photographe de plateau : Jean Schmidt
- Robes de Paulette Coquatrix
- Tournage du au , dans les studios de Boulogne
- Production : S.P.C.E, Franco London Films, Mondex Films, S.N.E Gaumont (Paris) - Zebra Films, Tempo Films (Rome) - Franco-Italienne
- Chef de production : Robert Amon, Henry Deutschmeister, Alain Poiré
- Directeur de production : Ralph Baum
- Distribution : Gaumont
- Françoise Arnoul : Yvette
- Bourvil : Charles Michaud
- Lino Ventura : M. Tiercelin, restaurateur et as du marché noir
- Alain Delon : Antoine Michaud
- Jean-Claude Brialy : Paul Tiercelin
- Pierre Mondy : Lulu, ami de Paul et Antoine
- Paulette Dubost : Hélène Michaud
- Madeleine Lebeau : Flora, ex-amie de Paul
- Sandra Milo : Olga, prostituée
- Micheline Luccioni : Solange, secrétaire de Charles Michaud
- Christian Lude : M. Olivier, associé de Charles Michaud
- Jean Brochard : M. Coutelier, voisin d'Yvette
- Gaby Basset : Lucette, sœur de Tiercelin
- Claude Castaing : Dominique, associé de Tiercelin
- Martine Havet : Pierrette Michaud, sœur d'Antoine
- Sylviane Rozemberg : « Chou », fille d'Yvette
Non Crédités :
- Marcel Bernier : un gardien de la paix à vélo
- Charles Bouillaud : le client enrhumé
- Pierre Collet : un gendarme
- Henri Coutet : l'homme demandant des volontaires
- Lucien Desagneaux : un consommateur
- Roger Lecuyer : un consommateur
- Marcel Rouzé : un gardien de la paix
- Hans Verner : un officier allemand
- Catherine Brieux
- Lise Delamare
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