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jeudi 22 août 2024

17.10 - MILLE FILMS DE MA VIE - L'HOMME QUI EN SAVAIT TROP DE ALFRED HITCHCOK (1956)

 


Dans le cadre des Mille Films de ma Vie , je vous propose L’Homme qui en Savait Trop de Alfred Hitchcock (1956) avec James Stewart Doris Day Daniel Gélin Christopher Olsen Bernard Miles Brenda de Benzie Ralph Truman Yves Brainville Morgen Wieth Reggie Nalder Alan Mowbray

 Après des vacances en Europe, une famille-modèle américaine - le docteur Benjamin « Ben » McKenna (James Stewart), son épouse Dorothée « Dot » (Doris Day) et leur fils unique Alain (Henry « Hank » dans la version originale) - passent quelques jours au Maroc, alors sous protectorat français. Dans un autocar, ils rencontrent Louis Bernard (Daniel Gélin), un homme d'affaires français affable mais mystérieux, qui les presse de questions. Ils ignorent qu'il est agent du Deuxième Bureau. Louis Bernard les a confondus avec Edward Drayton (Bernard Miles) et son épouse Lucy (Brenda De Banzie), des agents secrets britanniques en mission sur place qui se font passer pour des touristes. Grimé en autochtone, Bernard est assassiné près de la place Jemaa el-Fna, d'un couteau planté dans le dos. Juste avant de mourir, il confie à Ben qu'un attentat contre un homme d'État étranger se prépare à Londres, où il faut contacter « Ambrose Chappell ». Les McKenna sont convoqués par la police française locale comme témoins du meurtre de Louis Bernard. Pour les contraindre au silence, les comploteurs enlèvent Alain.

L'Homme qui en savait trop (1956) d'Alfred Hitchcock est un thriller incontournable qui incarne parfaitement l'art du suspense maîtrisé par le réalisateur. Ce remake de son propre film de 1934 raconte l'histoire d'une famille américaine en vacances au Maroc, soudainement plongée dans un complot international mêlant manipulation, espionnage, et meurtre. Chaque scène, dès l'ouverture dans le marché de Marrakech, a une importance capitale dans cette mécanique diabolique, où Hitchcock nous manipule habilement avec sa mise en scène.

L'intrigue repose sur une série d'événements inattendus qui amène Ben McKenna (James Stewart) et son épouse Jo (Doris Day) à lutter pour retrouver leur fils kidnappé après avoir entendu des informations sensibles. Le couple se retrouve au cœur d'un complot d'assassinat international, et chaque détail semble renforcer l'emprise du destin sur eux. La tension est palpable à chaque instant, et Hitchcock, en maître du suspense, joue avec les nerfs du spectateur.

Doris Day, en blonde lumineuse, offre une performance touchante et pleine de nuances dans le rôle de Jo. Connue pour ses comédies musicales, elle montre ici une sensibilité dramatique profonde, particulièrement dans la scène où elle chante "Que Sera Sera" pour tenter de calmer son fils, prisonnier. Sa naïveté apparente cache une force intérieure, et sa voix devient un élément central de l'intrigue, ajoutant une couche de vulnérabilité et de courage à son personnage.

James Stewart, fidèle à son image d'homme ordinaire confronté à des situations extraordinaires, est encore une fois parfait dans son rôle. Il incarne à merveille l'angoisse et la détermination d'un père prêt à tout pour sauver son fils, même lorsqu'il se retrouve plongé dans une conspiration qui le dépasse. Sa performance porte une grande partie du suspense émotionnel du film, et Hitchcock sait exploiter sa capacité à susciter l'empathie du public.

Le film est également marqué par des moments de pur génie hitchcockien, notamment la célèbre scène du Royal Albert Hall à Londres. La tension y atteint son paroxysme alors que l'assassinat doit être commis au moment d'un coup de cymbale dans un concert dirigé par Bernard Herrmann, collaborateur régulier du réalisateur. Ce long segment sans dialogue, seulement accompagné par la musique grandiose, est un modèle de suspense visuel, démontrant comment Hitchcock peut maintenir le spectateur en haleine par la seule puissance de la mise en scène.

Le couple de méchants, en apparence inoffensifs mais subtilement menaçants, est une autre réussite du film. Leur capacité à se fondre dans la masse et à manipuler ceux qui les entourent accentue l'idée que le danger peut venir de n'importe où, une constante dans le cinéma d'Hitchcock.

L'Homme qui en savait trop est un thriller complexe, où chaque scène est calculée pour contribuer au crescendo de suspense qui mène à une conclusion satisfaisante. C'est un exemple éclatant de la manière dont Hitchcock sait exploiter la musique, la mise en scène et les performances d'acteurs pour créer un film captivant. De la chanson "Que Sera Sera" au coup de cymbale fatidique, ce film est une leçon de cinéma et reste l'un des grands classiques du genre.

 NOTE : 17.10

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Acteurs non crédités

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