Vu le film Une Femme Disparait de Alfred Hitchcock (1938) avec Margaret Lockwood Michael Redgrave May Whitty Kathleen Tremaine Emile Boreo Selma Vaz Diaz Nauton Wayne Basil Radford Linden Travers
En Bandrika, pays imaginaire d'Europe
centrale, dans le train qui les ramène en Angleterre, Iris Henderson
retrouve miss Froy, une vieille dame, qui est britannique comme elle et dont
elle a fait la connaissance à l'hôtel, la veille. Au cours du voyage, miss Froy
disparaît mystérieusement. La jeune femme s’inquiète, mais personne ne veut la
croire et on tente de la convaincre qu'elle a tout imaginé. Seul Gilbert
Redman, un musicien rencontré lui aussi à l'hôtel, va être en mesure de
l'aider. Quatre autres Britanniques s'intègrent à l'histoire : deux amateurs
de cricket préoccupés par l'idée d'arriver à temps à Londres afin d'assister à
un match, et un couple d'amants qui souhaitent rester discrets.
"Une Femme Disparaît" ("The Lady
Vanishes", 1938) est un film emblématique d'Alfred Hitchcock qui mélange
habilement suspense, comédie et mystère. Bien qu'il soit souvent comparé aux
romans d'Agatha Christie, notamment en raison de son cadre et de son intrigue à
la "whodunit", le film parvient à se démarquer par le style unique de
Hitchcock et son mélange de genres.
L'histoire se déroule à bord d'un train en Europe
centrale, où Iris Henderson (interprétée par Margaret Lockwood), une jeune
Anglaise, rencontre une vieille dame, Miss Froy (May Whitty), qui disparaît
mystérieusement. Lorsque personne d'autre dans le train ne semble se souvenir
de l'avoir vue, Iris se lance dans une enquête pour prouver qu'elle n'est pas
folle et que Miss Froy a bien existé. La quête d'Iris, assistée par un jeune
musicologue nommé Gilbert (Michael Redgrave), est au cœur du film, alors que le
mystère s'épaissit et que les tensions montent.
Le film partage avec les œuvres d'Agatha Christie cet
amour des mystères complexes, peuplés de personnages excentriques et souvent
suspects. Les "vieilles dames anglaises" curieuses et minutieuses que
l'on retrouve dans le film rappellent les figures typiques des romans de
Christie, comme Miss Marple. Ces personnages secondaires, bien que parfois
caricaturaux, ajoutent une dimension humoristique et charmante au récit, tout
en contribuant à l'intrigue.
Cependant, contrairement aux romans de Christie, où les
dénouements sont souvent de véritables coups de théâtre, "Une Femme
Disparaît" est peut-être un peu moins surprenant dans sa résolution. Le
film ne cherche pas tant à dérouter le spectateur qu'à le divertir, en mêlant
habilement suspense et légèreté. Ce n'est pas un Hitchcock qui bouleverse par
sa fin, mais plutôt un film qui captive par son rythme soutenu et son
atmosphère enveloppante.
Ce qui fait la force de "Une Femme Disparaît",
c'est avant tout la maîtrise de Hitchcock dans la création de suspense. Le
réalisateur joue avec les nerfs du spectateur, en le plongeant dans une
situation apparemment banale qui devient progressivement angoissante. Le cadre
claustrophobique du train, où l'espace est limité et les échappatoires
inexistantes, renforce cette tension. Hitchcock utilise également des
techniques visuelles astucieuses, comme les angles de caméra serrés et les jeux
de lumière, pour accentuer le sentiment de paranoïa croissante.
Bien que le film soit moins dense et psychologiquement
complexe que certains des chefs-d'œuvre ultérieurs de Hitchcock, comme
"Psychose" ou "Sueurs froides", il reste une œuvre
extrêmement bien construite et divertissante. La dynamique entre les
personnages principaux, notamment le duo formé par Iris et Gilbert, apporte une
touche de comédie romantique qui allège le suspense et rend le film accessible
et plaisant.
Alfred Hitchcock fait un caméo dans "Une Femme
Disparaît" ("The Lady Vanishes", 1938) vers la fin du film. Il
apparaît brièvement à la gare de Victoria à Londres. Dans cette scène, on le
voit portant un manteau noir et un chapeau, en train de fumer une cigarette.
Hitchcock traverse l'écran de gauche à droite, se mêlant aux autres passagers.
Ce caméo est assez discret et facile à manquer, mais il est fidèle à la
tradition du réalisateur de s'inclure subtilement dans ses propres films.
- Réalisation : Alfred Hitchcock, assisté de Roy Ward Baker (non crédité)
- Scénario : Alma Reville, Sidney Gilliat et Frank Launder, d'après le roman The Wheel Spins d'Ethel Lina White
- Décors : Alex Vetchinsky
- Montage : R.E. Dearing
- Photographie : Jack E. Cox
- Musique : Charles Williams et Louis Levy
- Direction musicale : Louis Levy
- Producteur : Edward Black
- Société de production : Gainsborough Pictures
- Sociétés de distribution : Gaumont British (Royaume-Uni), Metro-Goldwyn-Mayer (États-Unis)
- Margaret Lockwood (VF : Martine Irzenski) : Iris Mathilda Henderson
- Michael Redgrave (VF : Bernard Murat) : Gilbert Redman
- Paul Lukas (VF : William Sabatier) : Dr Egon Hartz
- Dame May Whitty : miss Froy
- Cecil Parker : Eric Todhunter
- Linden Travers (VF : Évelyn Séléna) : Margaret Todhunter
- Naunton Wayne : Elmer Caldicott
- Basil Radford : Charters
- Mary Clare : la baronne Isabel Nisatona
- Emile Boreo (VF : Serge Lhorca) : Boris, le directeur de l'hôtel
- Googie Withers (VF : Dorothée Jemma) : Blanche
- Catherine Lacey (VF : Béatrice Delfe) : la « religieuse »
- Kathleen Tremaine : Anna, la soubrette de l'hôtel
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