Vu le film #Rosalie de Stéphanie Di Giusto (2023) avec Nadia Tereszkiewicz, Benoît Magimel Anna Biolay Benjamin Biolay Juliette Armanet Aurelia Petit Gustav Kerven Guillaume Gouix
Rosalie est une jeune femme dans la France de 1870, mais ce n'est pas une jeune femme comme les autres, elle cache un secret : depuis sa naissance, son visage et son corps sont recouverts de poils. Elle est ce qu'on appelle une femme à barbe, mais n'a jamais voulu devenir un vulgaire phénomène de foire. De peur d'être rejetée, elle a toujours été obligée de se raser. Jusqu'au jour où Abel, un tenancier de café acculé par les dettes, l'épouse pour sa dot sans savoir son secret.
"Rosalie" est un film qui, malgré ses ambitions et son esthétique soignée, peut laisser certains spectateurs sur leur faim. En effet, bien que la reconstitution historique soit réussie avec des costumes élégants et des décors qui plongent le spectateur dans une autre époque, le film semble peiner à captiver sur le plan narratif. L'intrigue, qui aurait pu être une exploration riche de la complexité des relations humaines et des contraintes sociales, reste en surface, rendant l'ensemble monotone et prévisible.
Nadia Tereszkiewicz, qui incarne le rôle principal, ne parvient pas à apporter la profondeur nécessaire à son personnage. Bien qu'elle soit talentueuse, son interprétation dans "Rosalie" manque de nuances et de force émotionnelle, ce qui fait que son personnage, au lieu d'être un pivot du récit, devient presque secondaire. Le spectateur peine à s'attacher à elle, ce qui est problématique pour un film centré sur son parcours.
Benoît Magimel, quant à lui, semble jouer une fois de plus un rôle similaire à ceux qu'il a déjà interprétés dans le passé. Son personnage, qui semble constamment boudeur et renfermé, ne parvient pas à surprendre ou à se renouveler. Ce manque de variation dans son jeu renforce l'impression de déjà-vu, ce qui n'aide pas à maintenir l'intérêt du spectateur.
Magimel, bien qu'acteur talentueux, semble ici se contenter de recycler les mêmes traits de caractère, sans apporter de nouvelle dimension à son rôle.
L'ajout de Benjamin Biolay au casting, en tant qu'acteur, est souvent un choix polarisant. Dans "Rosalie", son personnage, qui pourrait ajouter une touche d'originalité ou de complexité, finit par agacer plus qu'il n'enrichit le récit. Son jeu, souvent perçu comme monotone ou trop décalé, peut devenir insupportable pour ceux qui ne sont pas déjà sensibles à son style. Sa présence, loin de dynamiser le film, semble au contraire renforcer l'impression d'ennui.
Les personnages, dans l'ensemble, manquent de relief. Ils sont trop souvent réduits à des stéréotypes ou à des archétypes sans véritable profondeur. Leurs relations, qui auraient pu être le cœur du film, ne sont pas suffisamment développées, ce qui laisse le spectateur indifférent à leurs dilemmes et à leurs évolutions. Cette superficialité dans l'écriture des personnages nuit gravement à l'engagement émotionnel que le film aurait pu susciter.
Le rythme du film, lent et parfois languissant, n'aide pas non plus à maintenir l'intérêt. Les scènes s'enchaînent sans véritable tension dramatique, et le manque de rebondissements ou de moments marquants fait que le film finit par sembler interminable. Même les scènes qui devraient être émotionnellement chargées tombent à plat, faute d'une mise en scène plus inspirée ou d'une direction d'acteurs plus incisive.
Note / 7.90
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Stéphanie Di Giusto
- Scénario, Adaptation et dialogues Stéphanie Di Giusto et Sandrine Le Coustumer. D'après un traitement de Sandrine Le Coustumer et Alexandra Echkenazi. Librement inspiré d’une histoire vraie
- Avec la collaboration de Jacques Fieschi et Romain Compingt
- Musique : Hania Rani
- Décors : Laurent Ott
- Photographie : Christos Voudouris
- Son : Pierre Mertens
- Montage : Nassim Gordji Tehrani
- Production : Alain Attal
- Sociétés de production : Trésor Films ; France 3 Cinéma et Artémis Productions (coproductions)
- Société de distribution : Gaumont
DISTRIBUTION
- Nadia Tereszkiewicz : Rosalie Deluc
- Benoît Magimel : Abel Deluc
- Benjamin Biolay : Barcelin
- Guillaume Gouix : Pierre
- Gustave Kervern : Paul, le père de Rosalie
- Anna Biolay : Jeanne
- Juliette Armanet : Clothilde
- Lucas Englander : Camilius
- Serge Bozon : un photographe
- Eugène Marcuse : Jean
- Aurélia Petit : la supérieure de l'orphelinat
- Aminthe Audiard : la copine de Rosalie
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