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jeudi 22 août 2024

16.80 - MILLE FILMS DE MA VIE - LES DIABOLIQUES DE HENRI GEORGES CLOUZOT (1955)

 


Dans le cadre des Mille Films de ma Vie , je vous propose  Les Diaboliques de Henri-Georges Clouzot (1955) avec Simone Signoret Vera Clouzot Paul Meurisse Charles Vanel Michel Serrault (son 1er film) Yves Marie Maurin Georges Poujouly Johnny Halliday Pierre Larquey Georges Chamarat Thérèse Dormy Jean Brochard Aminda Montserrat Madeleine Suffel Jacques Hilling Jean Lefebvre Robert Dalban

Un pensionnat de garçons de seconde zone à Saint-Cloud, dans le département de la Seine, est dirigé par le tyrannique et cruel Michel Delassalle. L'école appartient cependant à son épouse, la frêle professeure Christina, une émigrée du Venezuela. Michel entretient également une relation avec Nicole Horner, une autre enseignante de l'école. Les deux femmes entretiennent une relation assez étroite, principalement fondée sur leur haine mutuelle de Michel. Il est cruel envers les élèves, est craint de tout le corps enseignant, bat Nicole et se moque de Christina à propos de sa maladie cardiaque.

Les Diabolique (1955) d'Henri-Georges Clouzot est effectivement l'un des thrillers les plus terrifiants du cinéma français, à l'atmosphère oppressante et au suspense implacable. Le film distille une tension presque insupportable du début à la fin, rendant chaque scène lourde de menaces invisibles. Dès les premières minutes, on sait que quelque chose ne va pas, que l'air est saturé de manipulation, de trahison et de violence psychologique. Le personnage de Michel Delassalle, interprété par Paul Meurisse, incarne la brutalité et la cruauté, un homme que le spectateur ne peut que mépriser et dont la disparition semble être un soulagement.

Les personnages féminins sont au cœur de cette intrigue machiavélique. Christina, jouée par Véra Clouzot, est la femme soumise et fragile, prête à tout pour échapper à l'emprise de son mari sadique, même si cela signifie se plier à la volonté de Nicole Horner, magistralement incarnée par Simone Signoret. Nicole est froide, calculatrice, une manipulatrice hors pair sans la moindre once de remords. La relation entre ces deux femmes ajoute une dimension psychologique fascinante au film, un jeu de pouvoir qui se révèle fatal.

L'un des moments les plus iconiques du film est la fameuse scène de la piscine, un sommet de tension où le spectateur est suspendu à la question : le corps de Delassalle va-t-il apparaître ou non ? Cette scène est un véritable cauchemar éveillé, où l'eau, symbole de purification et de rédemption, devient au contraire un lieu de terreur absolue. Le jeune Georges Poujouly, célèbre pour son rôle dans Jeux interdits, plonge dans cette eau noire de mystère et de suspense, ajoutant encore à la tension dramatique de la scène.

Le film est aussi parsemé de touches de réalisme cru, avec des personnages secondaires qui enrichissent l'intrigue, comme le frère de Patrick Dewaere, Yves-Marie Maurin, qui incarne l'un des enfants témoins du drame. Il est fascinant de savoir que même Johnny Hallyday fait une brève apparition dans ce film, avant de devenir l'icône nationale que l'on connaît. Clouzot a su capturer des visages prometteurs tout en les intégrant dans ce thriller cauchemardesque.

Un Charles Vanel une sorte de Columbo d’avant-garde qui comprend vite dans l’ombre et un Jean Lefebvre soldat alcoolique qui détonne dans cette ambiance

Ce qui rend Diabolique encore plus oppressant, c'est l'absence totale d'échappatoire morale. Il n'y a pas de héros dans ce film, seulement des personnages enfermés dans leurs propres noirceurs, piégés dans un réseau de mensonges et de manipulations. Clouzot ne laisse aucune place à la lumière, tout est baigné dans l'ombre, y compris la conclusion du film. Ce twist final, que l'on n'ose pas révéler, est une véritable claque psychologique, qui continue de hanter le spectateur bien après la fin du générique.

Diabolique est donc un thriller puissant, glaçant et superbement réalisé. C'est une leçon de cinéma, où Clouzot manipule son public avec une maîtrise redoutable, jouant avec nos nerfs et notre patience jusqu'à l'explosion finale. Rarement un film français a su maintenir une telle tension, tout en délivrant une analyse aussi froide et cruelle des relations humaines. Un classique indémodable, et une œuvre qui continue de terroriser par son ambiance unique et sa noirceur implacable.

NOTE : 16.80

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