Vu le film Les Bronzés de Patrice Leconte (1978) avec Thierry Lhermitte Michel Blanc Josiane Balasko Christian Clavier Luis Rego Michel Creton Dominique Lavanant Marie Anne Chazel Bruno Moynot Martin Lamotte Guy Laporte Michel Such Doris Thomas
1978. Gigi, Jérôme, Christiane, Jean-Claude et
Bernard arrivent en même temps au club Med d'Assinie en Côte d'Ivoire,
avec chacun son caractère bien différent.
C'est un club de vacances, où l'on paie avec des
perles que l'on porte en collier et où on bénéficie d'une succession
d'animations et des loisirs partagés3 gérés
par des gentils
organisateurs (G.O.) pour les « gentils
membres » (clients). Bernard vient retrouver son épouse Nathalie,
installée au village depuis déjà une semaine. Popeye, chef des sports, Bobo et
Bourseault, animateurs, les accueillent.
Les Bronzés,
réalisé par Patrice Leconte en 1978, est un film qui marque non seulement
l'entrée en scène de la troupe du Splendid au cinéma, mais aussi le début d'un
véritable phénomène culturel en France. Le film, une comédie légère qui se
déroule dans un Club Med en Côte d'Ivoire, a ses imperfections, mais il reste
un jalon important pour comprendre l'ascension des acteurs et auteurs derrière
le Splendid.
En effet, Les Bronzés souffre de quelques
défauts évidents pour un premier film. Le rythme est parfois inégal, ce qui
donne l'impression que certaines scènes sont enchaînées de manière un peu
saccadée. Le montage n'est pas toujours fluide, ce qui peut nuire à
l'enchaînement des gags. Pourtant, ces petites maladresses n'entament en rien
l'âme du film : c'est avant tout une œuvre collective, portée par une troupe
qui, dès ce moment-là, laisse entrevoir tout son potentiel comique. Ce que le
film perd en fluidité, il le compense largement en offrant des personnages haut
en couleur, des scènes mémorables, et surtout, un esprit de bande contagieux.
Les personnages sont d'ailleurs au cœur de
l'intérêt du film. Chacun incarne un stéréotype social qui, bien que parfois
exagéré, trouve écho dans la réalité de l'époque (et encore aujourd'hui). Parmi
eux, Jean-Claude Dusse (incarné par Michel Blanc) est rapidement devenu
une figure emblématique avec son fameux leitmotiv « sur un malentendu, ça peut
marcher ». Popeye (Thierry Lhermitte), l'animateur séducteur et un peu
goujat, et Jérôme (Christian Clavier), le médecin aux airs un peu
coincés, dominent cette bande et forment un trio incontournable. Si les autres
personnages sont eux aussi attachants, ces trois-là marquent particulièrement
les esprits par leur charisme comique et leurs répliques cinglantes.
Le film est aussi un témoignage de l'époque et de ses
mœurs. Le Club Med, symbole de vacances exotiques et de liberté retrouvée après
les contraintes de la vie urbaine, devient un microcosme où se cristallisent
tensions, désirs, et situations absurdes. Ce n'est donc pas étonnant que le PDG
du Club Med de l'époque ait critiqué le film pour son manque de réalisme.
Pourtant, cette critique semble à côté de la plaque : le film se moque
gentiment de ces séjours tout compris, en exagérant volontairement les travers
de certains vacanciers et employés. Il ne cherche pas à être un documentaire
fidèle sur les vacances au Club Med, mais bien une satire comique qui en
souligne les aspects parfois ridicules.
Ce premier opus prépare surtout le terrain pour la suite. Les Bronzés font du ski (1979) est souvent considéré comme supérieur sur le plan de l'humour et du rythme. Le succès de ce deuxième film montre que la troupe du Splendid avait déjà su capter l'attention du public avec Les Bronzés, malgré ses imperfections initiales. Ce succès peut être attribué au fait que ces acteurs venaient du théâtre, de leurs sketchs au café-théâtre, où l'interaction et l'improvisation étaient maîtres. Ils ont su transposer cette énergie au grand écran, même si cela demandait encore quelques ajustements.
- Réalisation : Patrice Leconte
- Scénario : La troupe du Splendid et Patrice Leconte, d'après la pièce Amour, Coquillages et Crustacés du Splendid
- Musique : Michel Bernholc
- Décors : Jacques d'Ovidio
- Costumes : Cécile Magnan
- Photographie : Jean-François Robin
- Son : Paul Lainé, Maurice Gilbert, Martine Rousseau
- Montage : Noëlle Boisson
- Production : Yves Rousset-Rouard
- Sociétés de production : Trinacra Films
- Sociétés de distribution : Compagnie Commerciale Française Cinématographique (CCFC)
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