Vu le film L’Etau de Alfred Hitchcock (Topaz) (1969) avec Frédérick Stafford Michel Subor Philippe Noiret Michel Piccoli Dany Robin John Forsythe Karin Dor Donald Randolph John Vernon Claude Jade Roscoe Lee Browne
Washington, 1962. André Devereaux, un espion français mal
vu par sa hiérarchie en raison de ses accointances avec la CIA, est sollicité
par un agent américain de ses amis pour enquêter sur la teneur d'un accord
passé entre le jeune gouvernement castriste et l'URSS. Cette mission effectuée,
alarmé par ce qu'il a découvert, il se rend à Cuba, où il oeuvre de concert
avec un réseau d'opposants dont la dirigeante, jeune veuve d'un révolutionnaire
en vue, est devenue au fil du temps sa maîtresse.
"L'Étau" ("Topaz", 1969) est souvent
considéré comme l'un des films mineurs d'Alfred Hitchcock, mais il reste
néanmoins un film d'espionnage intrigant et complexe, qui, bien que
n'atteignant pas les sommets de ses plus grandes œuvres, offre des moments de
tension et de suspense caractéristiques du maître du genre. Inspiré par des
événements réels liés à la crise des missiles de Cuba, le film aborde les
thèmes de la trahison, de la duplicité, et des machinations politiques
internationales.
Le film suit l'histoire d'André Devereaux (joué par
Frederick Stafford), un agent des services secrets français, qui se retrouve
impliqué dans une intrigue complexe impliquant la CIA, les services secrets
cubains, et un réseau d'espionnage soviétique nommé "Topaz". Le récit
est labyrinthique, naviguant entre les différentes couches de la guerre froide,
avec des enjeux globaux et des intérêts personnels enchevêtrés.
L'une des particularités de "L'Étau" est la
présence de Philippe Noiret, qui incarne un personnage secondaire mais
marquant, Henri Jarre, un fonctionnaire français cynique et calculateur. Sa
performance rappelle effectivement son rôle dans "Le Serpent" (1973),
où il joue également un personnage pris dans les filets des intrigues
internationales. Noiret apporte une certaine gravité et une dimension humaine à
un film qui peut parfois sembler un peu froid et distant. Sa présence ajoute
une touche de réalisme et de crédibilité, et son jeu subtil contraste avec le
ton parfois détaché du film.
Bien que "L'Étau" ne soit pas considéré comme
l'un des meilleurs films de Hitchcock, il possède néanmoins des qualités qui le
rendent digne d'intérêt, notamment pour les amateurs de films d'espionnage. La
mise en scène, bien que moins virtuose que dans d'autres œuvres du réalisateur,
reste efficace, avec des séquences de tension bien construites, comme la scène
d'échange de documents à l'aéroport ou l'assassinat de Juanita, l'un des
moments les plus mémorables du film.
Cependant, le film souffre d'un certain manque de rythme
et de dynamisme, avec une intrigue qui peut paraître confuse ou trop étirée.
Hitchcock, connu pour son sens du timing et de la narration resserrée, semble
ici un peu moins en contrôle, ce qui donne parfois l'impression que le film
s'égare dans ses multiples sous-intrigues. De plus, le casting, dominé par des
acteurs non anglophones, manque de la chimie et de l'intensité émotionnelle que
l'on retrouve dans d'autres films de Hitchcock.
Malgré ces défauts, "L'Étau" reste un bon film
d'espionnage, surtout pour ceux qui apprécient les intrigues complexes et les
jeux de pouvoir dans le contexte de la guerre froide. La richesse des détails
historiques et la manière dont Hitchcock dépeint les rouages des services de
renseignement sont fascinantes, même si le film ne parvient pas toujours à
maintenir un suspense haletant.
Alfred Hitchcock fait son caméo dans "L'Étau"
("Topaz") d'une manière discrète mais amusante. On le voit environ 30
minutes après le début du film, dans une scène se déroulant à l'aéroport de New
York. Il est en train de se déplacer en fauteuil roulant, mais juste après, il
se lève et marche, laissant le fauteuil roulant à une femme qui l'attend. Ce
caméo est typique de l'humour subtil de Hitchcock, jouant avec l'idée d'être vu
dans un contexte inattendu.
NOTE : 12.10
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Alfred Hitchcock
- Scénario : Samuel A. Taylor et Leon Uris
- Musique : Maurice Jarre
- Directeur de la photographie : Jack Hildyard
- Montage : William H. Ziegler
- Décors : Henry Bumstead
- Costumes : Edith Head
- Production : Alfred Hitchcock
- Société de production : Universal Pictures
- Pays d'origine : États-Unis
- Langue : anglais
- Son : mono (Westrex Recording System)
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