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mardi 20 août 2024

12.40 - MON AVIS SUR LE FILM ARMAGUEDON DE ALAIN JESSUA (1977)

Vu le film Armaguedon de Alain Jessua (1977) avec Jean Yanne Alain Delon Michel Duchaussoy Robert Dalban Renato Salvatori Michele Cotta Michel Creton Anna Gaylor Jeanne Herviale Susanna Javicoli Fernand Giuot Marie Déa Gabriel Cattand Georges Riquier

Louis Carrier, employé anonyme, a reçu deux-cent cinquante mille francs grâce à une assurance-vie à la suite du décès de son frère. Il veut désormais la notoriété.

Il s'associe à un compère simple d'esprit, Albert, dit « Einstein ». Carrier emprunte le pseudonyme d'« Armaguedon », en référence à la colère de Dieu et au châtiment, à une bande-dessinée tirée du Livre de l'Apocalypse, que lit Albert.

Carrier mit son plan à exécution. Il se fait prendre en photo à différents endroits comme des salons ou au musée de Cire de Madame Tussaud, en présence de personnalités, mais grimé pour qu'il ne soit pas reconnaissable. Il envoie les photos à la police en signant ses actes avec des bandes magnétiques, Armaguedon a la voix trafiquée et s'exprime en françaisanglaisallemanditalien… Carrier se fait régulièrement filmer par Albert, cherche des plans divers et demande à ses parents des images d'archives.

"Armaguedon" d'Alain Jessua est un film noir français de 1977, qui s'inscrit parfaitement dans l'atmosphère cinématographique des années 70, où le malaise social et les préoccupations psychologiques prenaient souvent le dessus sur l'action pure. Le film met en scène un duel psychologique intense entre deux personnages que tout oppose : Louis Carrier, interprété par Jean Yanne, un homme perturbé et schizophrène, et le docteur Michel Ambroise, un psychiatre joué par Alain Delon, qui tente de pénétrer l'esprit torturé de Carrier.

Jean Yanne incarne ici un personnage complexe et inquiétant, un homme qui, à travers une série de lettres et de manifestations publiques, annonce vouloir provoquer une catastrophe majeure pour attirer l'attention sur lui et sur le monde en général. Son personnage est à la fois fascinant et repoussant, un individu qui, en raison de ses frustrations et de son sentiment d'invisibilité sociale, décide de se venger de la société en mettant en œuvre un plan macabre. Yanne joue ce rôle avec une froideur et une intensité qui contribuent à créer une atmosphère de tension constante tout au long du film.

Alain Delon, dans le rôle du psychiatre, incarne un homme rationnel, calme, mais déterminé à comprendre et à neutraliser cette menace. Son personnage sert de contrepoids à la folie de Carrier, et leur interaction est au cœur du suspense du film. Cependant, le personnage de Delon reste quelque peu en retrait, laissant souvent Yanne dominer l'écran avec sa performance.

La réalisation d'Alain Jessua est marquée par une certaine rigueur, mais elle manque parfois de la finesse et de l'efficacité qu'un réalisateur comme Henri Verneuil aurait pu apporter à un tel scénario. Le film souffre d'une mise en scène un peu statique, qui peine à exploiter pleinement le potentiel de tension inhérent à l'intrigue. La prise d'otages lors d'une émission de télévision, qui aurait pu être un moment de pur suspense, est efficace mais manque de la nervosité et de l'urgence que l'on aurait pu espérer.

Néanmoins, "Armaguedon" capte bien l'esprit des années 70, notamment à travers sa critique des médias et de leur rôle dans la glorification de la violence et des individus perturbés. La musique, typique de cette époque, et le style de la réalisation renforcent cette ambiance très "seventies", où l'on sent l'influence de la télévision et des médias sur la perception de la réalité.

"Armaguedon" est un film intéressant mais imparfait, qui vaut surtout pour l'affrontement entre Jean Yanne et Alain Delon, deux monstres sacrés du cinéma français. Bien que la réalisation laisse à désirer par moments et que Jessua ne soit pas au niveau de Verneuil en termes de mise en scène, le film parvient tout de même à maintenir une tension palpable, notamment grâce à ses thèmes de prédilection : la folie, la manipulation des médias et la violence latente qui sommeille en chacun.

NOTE : 12.4O

FICHE TECHNIQUE


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