Vu le film Cinquième Colonne de Alfred Hitchcock (1942) avec Robert Cummings Pricillia Lane Norman Lloyd Jeanne Romer Marie le Deaux Otto Kruger Lynne Romer Clem Bevans Alma Kruger Alan Baxter Vaughan Glaser Ian Wolfe
Los Angeles, 1940. À
la suite d'un incendie meurtrier dans une usine d'aviation, Barry Kane, un
jeune ouvrier, est accusé de sabotage. Alors qu'il est recherché par la police,
il part à la poursuite du vrai coupable, Frank Fry, et embarque avec lui la belle
Pat, d'abord méfiante puis conquise. Il commence par se rendre dans un ranch à
Springville, car il a entrevu cette adresse sur une lettre de Fry. Mais le
propriétaire des lieux le livre à la police.
Cinquième Colonne
(Saboteur, 1942) est un film d'espionnage captivant réalisé par Alfred
Hitchcock pendant la Seconde Guerre mondiale, une période où le genre
espionnage se prêtait naturellement au contexte global de la guerre.
Contrairement à ses films plus connus comme La Mort aux trousses ou Les
Enchaînés, Cinquième Colonne reste une œuvre moins fréquemment
mentionnée dans sa filmographie. Pourtant, c’est un film marquant, qui traverse
les États-Unis en exposant un monde où la méfiance et la suspicion sont
omniprésentes. Hitchcock, bien que britannique de naissance, fait ici preuve
d'un amour certain pour les paysages et monuments américains, un pays qu’il
appréciait visiblement, tant il s’attarde sur ces symboles dans ses œuvres
américaines.
L’intrigue suit Barry
Kane (Robert Cummings), un ouvrier accusé à tort de sabotage dans une usine
d'aviation. En fuite, il traverse plusieurs États à la recherche du vrai
coupable, et se retrouve impliqué dans un vaste réseau d’espionnage nazi. Ce
road movie à travers l'Amérique est une course haletante contre la montre, où
le protagoniste doit se battre pour laver son nom, tout en dévoilant des
ennemis invisibles cachés dans la société américaine.
Ce qui rend Cinquième
Colonne si intéressant, c’est l’utilisation des lieux emblématiques des
États-Unis comme toile de fond. Hitchcock semble prendre un malin plaisir à
inclure des monuments américains, comme pour s'approprier le territoire et
l'imprimer de son style. Le point culminant du film, la scène sur la Statue de
la Liberté, en est un exemple frappant. Hitchcock, fidèle à son goût pour les
séquences spectaculaires et symboliques, utilise ce monument non seulement pour
intensifier le suspense mais aussi pour inscrire son récit d'espionnage dans un
cadre patriotique et grandiose. La tête de la Statue de la Liberté devient un
théâtre dramatique où la lutte entre le bien et le mal prend une dimension
presque mythologique. C'est une image puissante, où l’héroïsme américain est en
jeu, et où Hitchcock rend hommage à l'Amérique tout en jouant sur l'idée de
fragilité des symboles, en particulier dans une période de guerre.
Bien que Cinquième
Colonne explore un genre moins courant chez Hitchcock, on y retrouve ses
thèmes de prédilection : l'homme ordinaire injustement accusé, la manipulation,
et la tension psychologique croissante. Kane, comme beaucoup de héros
hitchcockiens, est un homme pris dans un engrenage qu'il ne contrôle pas,
obligé de devenir un détective malgré lui pour prouver son innocence. En cela,
le film s’inscrit pleinement dans la lignée des autres œuvres hitchcockiennes.
J’ai vu ce film adolescent
(en patronage) , il a mon imaginaire par son rythme effréné et son voyage à
travers les vastes paysages américains. Pour de jeunes spectateurs, cette
odyssée à travers un pays en pleine guerre, mêlée à des scènes de tension
maximale comme celle de la Statue de la Liberté, a de quoi fasciner. Les
rebondissements et les confrontations entre Kane et les espions semblent
presque se dérouler comme un jeu de cache-cache géant à travers les États-Unis,
où chaque nouvelle étape réserve son lot de danger et de surprises.
Cinquième Colonne
est à la fois un film d’aventure et un film d’espionnage, mais aussi une œuvre
patriotique qui semble résonner particulièrement bien en temps de guerre.
Hitchcock, en tant qu’Anglais observant l’Amérique, arrive à allier son amour
du suspense avec un hommage à ce pays qui l'a accueilli.
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Alfred Hitchcock
- Scénario : Peter Viertel, Joan Harrison, Dorothy Parker et John Houseman1 (non crédité), d'après une histoire d'Alfred Hitchcock1 (non crédité)
- Musique : Frank Skinner
- Direction artistique : Jack Otterson
- Photographie : Joseph Valentine
- Son : Bernard B. Brown
- Montage : Otto Ludwig et Edward Curtiss (non crédité)
- Production : Alfred Hitchcock, Frank Lloyd et Jack H. Skirball
- Sociétés de production : Frank Lloyd Productions
- Robert Cummings : Barry Kane
- Priscilla Lane : Patricia « Pat » Martin
- Otto Kruger : Charles Tobin
- Alan Baxter : M. Freeman
- Clem Bevans : Neilson
- Norman Lloyd : Frank Fry
- Alma Kruger : Henrietta Van Sutton
- Vaughan Glaser : Phillip Martin
- Dorothy Peterson : Mlle Mason
- Ian Wolfe : Robert, l'homme de maison
- Frances Carson : une femme de la haute société
- Murray Alper : Mac, le camionneur
- Kathryn Adams Doty : Mlle Brown
- Pedro de Cordoba : l'homme squelette
- Billy Curtis : Major, le nain
- Marie LeDeaux : Tatania, la femme de poids
- Anita Sharp-Bolster : Lorelei (Esmeralda), la Femme à barbe
- Jean et Lynne Romer : Marigold et Annette, les sœurs siamoises
- Acteurs non crédités
- Hardie Albright : un détective
- Oliver Blake : le shérif-adjoint chauffeur
- Paul E. Burns : le fermier
- Hans Conried : Edward
- Paul Everton : un invité de la fête
- Pat Flaherty : George
- Charles Halton : le second shérif
- Selmer Jackson : le chef de FBI
- Will Lee : Rogers
- Belle Mitchell : Adèle, la servante de Tobin
- Margaret Moffatt : Mme Moore
- Virgil Summers : Ken Mason
- Matt Willis : le shérif
- Will Wright : J.C. Lormans
- Barton Yarborough et Ralph Dunn : les agents du FBI chez Mason's House
- Duke York : le shérif-adjoint
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