Dans le cadre des Mille Films de ma Vie , je vous propose le film Sueurs Froides (Vertigo) de Alfred Hitchock (1958) avec James Stewart Kim Novak Kim Novak Barbara Bel Geddes (Dallas) Tom Helmore Ellen Corby Raymond Bailey Henry Jones Lee Patrick Konstantin Shayne Joanne Genthon Boyd Cabeen
Scottie, inspecteur de police, a été limogé parce
qu'il est sujet au vertige. Un de ses vieux amis le charge de surveiller sa
très belle femme, Madeleine, dont le comportement étrange lui fait craindre
qu'elle ne se suicide. Scottie la prend en filature, la sauve d'une noyade
volontaire puis s'éprend d'elle. Cependant, en raison de sa peur du vide, il ne
parvient pas à l'empêcher de se précipiter du haut d'un clocher.
Sueurs froides
(Vertigo, 1958), est sans doute l'un des chefs-d'œuvre les plus
mémorables d'Alfred Hitchcock, un film qui plonge le spectateur dans une
atmosphère de tension psychologique et de mystère. Le film suit John
"Scottie" Ferguson, un ancien détective souffrant d'acrophobie,
incarné par James Stewart, dans sa descente vertigineuse vers l'obsession et la
manipulation. Dès le début, Hitchcock place le spectateur dans une position
inconfortable en le faisant partager les vertiges de Scottie, littéralement et
métaphoriquement.
La manipulation est au cœur de ce thriller, non
seulement dans l'intrigue, mais aussi dans la manière dont Hitchcock joue avec
les attentes du public. Kim Novak, incarnant le rôle de Madeleine Elster, est
l'archétype de la blonde hitchcockienne : mystérieuse, glaciale et séduisante.
Elle est à la fois l'objet du désir de Scottie et un instrument de sa chute. Le
réalisateur utilise son image pour manipuler à la fois le personnage de Scottie
et le public, créant une intrigue complexe et imprévisible.
L'escalier en colimaçon, symbole central du film,
représente à la fois la phobie de Scottie et sa spirale descendante vers
l'obsession. Chaque pas qu'il fait vers le sommet semble le rapprocher de sa
propre destruction, et le spectateur ressent cette tension à chaque tournant.
La scène où Scottie tente de monter cet escalier est l'une des plus
angoissantes du cinéma, renforcée par la technique de zoom inversé qui crée une
sensation de vertige visuel.
Le tableau de Carlotta Valdes, miroir de l'intrigue,
est une autre pièce clé de ce puzzle hitchcockien. Il symbolise le passé qui
hante et la fatalité, des thèmes récurrents dans le film. Le portrait devient
une sorte de prophétie visuelle qui se concrétise à mesure que l'histoire
avance, ajoutant une couche supplémentaire à la tension psychologique.
Hitchcock orchestre chaque élément du film, du décor
aux performances des acteurs, pour maintenir une tension palpable jusqu'à la
fin tragique. L'utilisation des couleurs, en particulier le rouge et le vert,
ajoute à l'atmosphère onirique et oppressante. Le vert, omniprésent, symbolise
à la fois l'envie et la folie, alors que le rouge, associé à la passion et au
danger, annonce les moments clés de l'intrigue.
Sueurs froides
est une œuvre magistrale où Hitchcock maîtrise l'art du suspense et de la
manipulation. La performance de James Stewart en homme brisé par son obsession
et la double interprétation de Kim Novak en font un film inoubliable. Le
spectateur est happé par cette spirale de mystère et de désir, jusqu'à la chute
finale, inéluctable et tragique, qui laisse un goût amer et fascinant. C'est un
voyage à travers les méandres de l'esprit humain, où la ligne entre l'amour et
la folie se brouille jusqu'à disparaître totalement.
Considéré dans
plusieurs classements comme le plus grand film de tous les temps
NOTE : 17.30
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Alfred Hitchcock
- Scénario : Alec Coppel et Samuel Taylor, d'après le roman D'entre les morts de Boileau-Narcejac
- Musique : Bernard Herrmann
- Direction musicale : Muir Mathieson
- Direction artistique : Hal Pereira et Henry Bumstead
- Décors : Sam Comer et Franck McKelvy
- Costumes : Edith Head
- Maquillage : Wally Westmore
- Photographie : Robert Burks et (seconde équipe, non crédités) Loyal Griggs, Irmin Roberts
- Générique et scène du cauchemar : Saul Bass
- Son : Harold Lewis et Winston Leverett
- Montage : George Tomasini
- Production : Alfred Hitchcock et Herbert Coleman
- Sociétés de production : Paramount Pictures et Alfred J. Hitchcock Productions, Inc.
- Société de distribution : Paramount Pictures
- Budget : 2 479 000 USD
- James Stewart (VF : Roger Tréville) : John Ferguson (Scottie)
- Kim Novak (VF : Nadine Alari) : Madeleine Elster / Judy Barton (Lucie Barton dans la version française)
- Barbara Bel Geddes (VF : Lily Baron) : Marjorie Wood (Midge, Betty dans la version française)
- Tom Helmore (VF : Jacques Beauchey) : Gavin Elster
- Henry Jones (VF : Maurice Dorléac) : le coroner
- Raymond Bailey (VF : Maurice Dorléac) : le docteur
- Ellen Corby (VF : Marie Francey) : la tenancière de l'hôtel McKittrick
- Konstantin Shayne : Pop Leibel
- Jean Corbett (doublure de Kim Novak) : la véritable Madeleine Elster
- Sarah Taft : la nonne
- Lee Patrick : la conductrice prise pour Madeleine
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