Vu le film Mort d’un Pourri de Georges Lautner (1977) avec Alain Delon Michel Aumont Jean Bouise Mireille Darc Ornella Muti Klaus Kinski Stéphane Audran Maurice Ronet Jean Bouise Daniel Ceccaldi Julien Guiomar François Chaumette Henri Virlojeux Philippe Castelli Gérard Herold Xavier Depraz
Le député Philippe Dubaye réveille son ami Xavier « Xav »
Maréchal, et lui apprend qu'il vient de tuer Serrano, son collègue à l’Assemblée nationale. Ce dernier lui demandait de
démissionner, sinon il révélerait à la presse la corruption de Philippe Dubaye.
Il avait comme preuve un cahier où il notait tous les actes de corruption d'un
certain nombre de personnalités politiques. Philippe Dubaye, après avoir tué
Serrano, s’empare du cahier pour le dissimuler.
Xavier Maréchal, à la demande de son ami Dubaye, récupère le dossier et le cache dans une consigne de la gare RER du quartier d'affaires de La Défense. Il fait la connaissance de Valérie Agostinelli, ancienne maîtresse de Philippe Dubaye. Ce dernier est ensuite assassiné.
Scénario
de Michel Audiard et Claude Sautet d’après le roman de Raf Vallet
Mort
d'un Pourri,
réalisé par Georges Lautner et produit par Alain Delon, est un polar qui
s’inscrit dans la grande tradition du cinéma français des années 1970. Adapté
du roman de Raf Vallet et scénarisé par les maîtres Michel Audiard et Claude
Sautet, le film s’attaque à la corruption et aux magouilles politiques, nous
plongeant dans un univers où la ligne entre les bons et les méchants s'efface
subtilement.
L’intrigue
nous entraîne dans les arcanes de la politique française, où l’on navigue entre
justice et trahison, dans un cadre où les jeux de pouvoir sont omniprésents. Mort
d'un Pourri montre avec habileté la façon dont le milieu politique est
gangrené par la corruption, les coups bas, et les compromissions, dessinant un
portrait sombre mais réaliste de l’époque. Cette exploration des rouages du
pouvoir, bien que cynique, est terriblement efficace et toujours d’actualité.
Le film joue aussi sur les ambivalences morales : les frontières entre le bien
et le mal deviennent floues, les personnages évoluent dans un environnement où
les loyautés sont fragiles et l'intérêt personnel prime souvent sur la justice.
Alain
Delon, également producteur, incarne le personnage principal avec son charisme
habituel. Il brille dans ce rôle de justicier solitaire et ambigu, un homme
pris dans un tourbillon de manipulations et de violence, cherchant à démêler
une toile complexe tout en naviguant dans un monde corrompu. Delon, au sommet
de son art, porte littéralement le film sur ses épaules, avec cette froideur
calculatrice et ce magnétisme animal qui le caractérisent. Il est entouré de
fidèles du cinéma français, des seconds rôles qui, loin de rester dans l’ombre,
donnent une profondeur supplémentaire au récit. Le film est une véritable
galerie de talents : Michel Aumont, Maurice Ronet et Jean Bouise, parmi
d’autres, incarnent à merveille des personnages souvent complexes, des figures
marquées par le doute, la trahison, et l’opportunisme.
Le
scénario, signé Michel Audiard, apporte cette touche de dialogues percutants,
parfois cinglants, avec cet art du mot bien placé et de la formule assassine
qui fait toute la saveur des polars français de cette époque. Audiard excelle à
capturer l'essence de ce milieu cynique avec son ironie mordante. Claude
Sautet, quant à lui, ajoute sa maîtrise dans la description des rapports
humains, rendant les interactions entre les personnages crédibles et parfois
poignantes. Ce mélange de suspense, de critique sociale et de dialogues
brillants fait de Mort d'un Pourri un polar non seulement captivant,
mais aussi profondément ancré dans la réalité sociale et politique des années
70.
Les
femmes du film, interprétées par Stéphane Audran, Mireille Darc et Ornella
Muti, servent d'éléments de contraste dans ce monde masculin et brutal. Si leur
présence est principalement là pour sublimer le regard de Delon, elles
apportent tout de même une touche de glamour et de sensibilité à cette œuvre
sombre. Ces actrices contribuent à la dimension esthétique du film, tout en se
retrouvant souvent reléguées à des rôles de soutien plutôt qu'à des personnages
véritablement complexes, ce qui est peut-être une faiblesse narrative, mais
aussi le reflet d'une époque où le cinéma était centré sur ses grandes figures
masculines.
Visuellement,
Georges Lautner maîtrise parfaitement l’ambiance froide et austère des polars
français. La mise en scène est sobre mais efficace, privilégiant la tension
narrative à l’esthétisme tape-à-l’œil. Le rythme du film, bien que parfois un
peu lent, permet de s'immerger dans l'atmosphère oppressante et décadente de ce
monde corrompu. La musique, composée par Philippe Sarde, accompagne
parfaitement cette plongée dans les eaux troubles du pouvoir.
NOTE : 13.10
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Georges Lautner
- Scénario : Michel Audiard, Claude Sautet (script doctor), d'après le roman du même nom de Raf Vallet (alias Jean Laborde)
- Musique : Philippe Sarde
- Décors : Françoise De Leu et Alain Gaudry
- Costumes : Marie-Françoise Perochon
- Photographie : Henri Decaë
- Son : Michel Desrois
- Montage : Michelle David
- Production : Alain Delon
- Production déléguée : Norbert Saada
- Société de production : Adel Productions
- Société de distribution : Cinema International Corporation (France)
- Alain Delon : Xavier « Xav » Maréchal
- Ornella Muti : Valérie Agostinelli
- Stéphane Audran : Christiane Dubaye
- Mireille Darc : Françoise
- Maurice Ronet : Philippe Dubaye
- Michel Aumont : le commissaire Moreau
- Jean Bouise : le commissaire Pernais
- Daniel Ceccaldi : Me Lucien Lacor
- Julien Guiomar : Fondari
- Klaus Kinski : Nicolas Tomski
- François Chaumette : Lansac
- Xavier Depraz : Marcel
- Henri Virlogeux : Paul
- Colette Duval : la secrétaire de Serrano
- Carole Lange : la fille du vestiaire
- Gérard Hérold : Dupaire
- Abder El Kebir : Kébir
- Charles Moulin : Serrano
- Roger Muni : l'homme volé
- Claude Barichasse : le laveur de carreaux
- Émile Riandreys : l'employé de la morgue
- Philippe Castelli : le buraliste
- Jean Berger : Brumaire
- Jean-Paul Denizon :
- Sylvestre Warnia de Zarzecki : Simon
- Arlette Emmery : la standardiste
- Henri Guybet : le D.J.
- Maud Hacquard :
- Armel Issartel :
- Catherine Lachens :
- Patrick Laplace : Étienne
- Dominique Messali : la secrétaire de Xav
- Charles Millot : l'homme de main, adjoint de Marcel
- Jacques Pisias :
- Michel Ruhl :
- Yvan Tanguy :
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