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samedi 31 août 2024

16.30 - MILLE FILMS DE MA VIE - LES GOONIES DE RICHARD DONNER (1985)


Dans le Cadre des  Mille films de ma vie avec le film Les Goonies de Richard Donner (1985) avec Sean Astin Josh Brolin Jeff Cohen Corey Feldman Ke Huy Quan Kerri Green Martha Plimpton John  Matuszak Robert Davi Joe Pantoliano Anne Ramsey Lupe Antiveros Mary Ellen Trainor Keith Walker

 Astoria, automne 1985. Alors que les terribles Fratelli s'évadent de prison, Mikey, Choco, Bagou et Data, une bande de copains, trouvent dans le grenier du premier une vieille carte au trésor menant au pirate Willy le Borgne. Sachant que leur quartier va bientôt être rasé par le promoteur Elgin Perkins pour être remplacé par un terrain de golf, les garçons décident de se mettre à la recherche du butin pour éviter la destruction des maisons. Bientôt rattrapés par Brand, le frère de Mikey, et deux amies, Steph et Andy, les « Goonies »5, suivant leur carte, arrivent et pénètrent dans un vieux restaurant en bordure de mer sans savoir que l'endroit est déjà occupé par les Fratelli en cavale.

Leur aventure se poursuit dans les souterrains jusqu'au bateau pirate de Willy le Borgne et de son fameux trésor.

Les Goonies, réalisé par Richard Donner et sorti en 1985, est bien plus qu'un simple film d'aventures pour adolescents. C'est une œuvre culte qui a marqué toute une génération, celle des années 80, avec son esprit d'évasion, ses valeurs d'amitié, et son univers où l'aventure, le danger et l'excitation se mêlent parfaitement. Scénarisé par Chris Columbus et produit par Steven Spielberg, Les Goonies représente un sommet du cinéma populaire de l'époque, où l’imaginaire des jeunes adolescents se déployait pleinement à travers une quête épique.

L’histoire suit un groupe d'enfants vivant à Astoria, en Oregon, menacé de voir leurs familles expulsées en raison de dettes. Ces adolescents découvrent une mystérieuse carte au trésor et se lancent alors dans une chasse au trésor légendaire pour sauver leur quartier. Ce qui suit est une aventure remplie de pièges, d'énigmes et de rencontres avec des méchants plus grands que nature, comme la famille Fratelli, des bandits grotesques mais mémorables, dont l’iconique Sloth, aussi monstrueux que touchant.

Ce qui fait la force de Les Goonies, c'est son équilibre parfait entre humour, action et émotion. Le film parvient à capturer l'énergie débordante de l'enfance, cette période de la vie où tout semble possible, où les cartes au trésor sont plus que des bouts de papier, mais les clés d'un monde magique caché derrière la routine du quotidien. Les personnages sont tous attachants et profondément reconnaissables : que ce soit Mikey (Sean Astin), le leader idéaliste du groupe, ou Mouth (Corey Feldman), le farceur au sens de la répartie redoutable, ou encore Chunk (Jeff Cohen), dont la maladresse et la gourmandise sont sources de scènes inoubliables.

Les performances des jeunes acteurs ont également contribué à faire du film un classique. Beaucoup d'entre eux ont par la suite poursuivi des carrières prospères à Hollywood. Sean Astin, par exemple, est devenu célèbre pour son rôle de Sam dans Le Seigneur des Anneaux. Corey Feldman est devenu une figure importante du cinéma pour adolescents dans les années 80 avec des films comme Stand by Me ou The Lost Boys. Josh Brolin, qui incarne le grand frère de Mikey, a eu une carrière impressionnante dans le cinéma d'action, notamment avec No Country for Old Men et Avengers: Infinity War.

Les Goonies reste également mémorable pour sa mise en scène et ses décors. Le film exploite parfaitement l'environnement de la côte sauvage de l’Oregon, avec ses grottes, ses plages et ses épaves cachées. Chaque lieu semble sortir tout droit des rêves d’enfance, créant un monde où chaque recoin peut cacher un secret ou une nouvelle aventure. La musique, signée par Dave Grusin, contribue à cette ambiance nostalgique et vibrante.

Mais au-delà de ses aspects techniques et narratifs, Les Goonies incarne une époque révolue du cinéma, celle où les films pour adolescents n'étaient pas uniquement focalisés sur les amours et les dilemmes lycéens, mais sur l’aventure pure, le goût du risque et de la découverte. C’est un film conçu pour les jeunes, mais qui ne les prend jamais de haut. Il leur donne le rôle principal, les place au cœur d'une épopée où ils doivent surmonter des obstacles, non pas avec l'aide des adultes, mais par leur propre intelligence, leur solidarité et leur courage. Cela crée un sentiment d'empowerment rare dans les films pour adolescents d'aujourd'hui.

Malheureusement, le type de cinéma qu’incarne Les Goonies semble aujourd’hui appartenir au passé. L’ère des blockbusters modernes tend à se focaliser davantage sur les super-héros et les effets spéciaux spectaculaires, délaissant souvent ce sens de l’émerveillement et de l’intimité que des films comme Les Goonies savaient si bien capturer. Les films pour adolescents se sont également transformés, devenant parfois plus cyniques ou plus ancrés dans la réalité contemporaine, perdant ce lien avec l'imaginaire aventurier que Les Goonies représentait si bien.

 Les Goonies est un film iconique qui, près de quarante ans après sa sortie, continue de captiver les nouvelles générations. Il rappelle un temps où les films savaient s’adresser aux adolescents avec un sens de l’émerveillement, de l’aventure et de la camaraderie qui semble trop souvent manquer dans le cinéma actuel. C’est une œuvre intemporelle qui célèbre l’esprit d’aventure et de rêve qui réside en chacun de nous, un film qui, sans aucun doute, restera gravé dans les mémoires pour de nombreuses années encore.

NOTE : 16.30

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TOP 30 DE MES MEILLEURS FILMS DE VACANCES

 


Voici le Récapitulatif de mon TOP30 des Films de Vacances

1 A Nous les Petites Anglaises 2 Eté 85 3 Stand By me Les Vacances de M.Hulot 4 L'Eté de Kikujiro 5 La Piscine Vacances romaines 6 Call Me By Your Name Les Bronzés font du Ski 7 Moonrise Kingdown 8 La Meilleureb Façon de Marcher 9 Les Bronzés 10 Old 11 Nos Jours heureux 12 L'Hôtel de la Plage 13 Bonjourf Tristesse 14 Les Randonneurs 15 Les Géants 16 Les Petits Mouchoits 17 Une Semaine de Vacances 18 Vendredi 13 19 Scout Toujours 20 Camping 21 Mama Mia 22 Les Vacnces de Mr Bean 23 The Impossible 24 Summer Snow 25 L'Année des Méduses 26 Le Ciel Les Oiseaux et ta Mère 27 Mon Père ce Héros 28 Poisson Ivy 29 We Hot Américain Summer 30 Camping Car

vendredi 30 août 2024

17.50 - MILLE FILMS DE MA VIE - THE FABELMANS DE STEVEN SPIELBERG (2022)


 Dans le cadre des Mille film de ma Vie , je vous propose le film The Fabelmans de Steven Spielberg (2022) avec Gabriel Labelle Michele Williams Paul Dano Judd Hirsch David Lynch Julia Butters Sam Rechner Chloe East Seth Rogen Oakes Fegley Keeley Karsten Isabelle Kusman Gabriel Bateman

En 1952 dans le New Jersey, le jeune Samuel « Sammy » Fabelmans se rend avec ses parents, Mitzi et Burt, au cinéma pour la première fois. Il assiste, subjugué, à la projection du film Sous le plus grand chapiteau du monde de Cecil B. DeMille, dont une scène impliquant un accident de train le marque particulièrement. La nuit suivante, Sammy demande à ses parents un train électrique en guise de cadeau pour Hanoucca. Il recrée alors la scène du film avec le train, qu'il filme avec la caméra de son père pour la visualiser à plusieurs reprises, afin de se remettre de son choc. Sammy découvre alors la joie qu'il éprouve à se tenir derrière la caméra, tournant de petites mises en scène avec ses sœurs.

Pour le défi outre les allusions au film de Spielberg , on a la projection du film Sous le Plus Grand Chapiteau du monde et avec l’entretien avec John Ford tous ses films affichés au film dans l’entrée

"The Fabelmans" est bien plus qu'un simple film autobiographique : c'est une lettre d'amour au cinéma, un voyage dans l'enfance et l'adolescence de Steven Spielberg, raconté à travers les yeux de son alter ego, Sammy Fabelmans, magistralement interprété par le talentueux Gabriel Labelle. Le film se déroule dans les années 50 et 60, une époque marquée par la croissance des banlieues américaines, le boom technologique et les tensions sociales, mais surtout par l'éveil d'un jeune cinéaste en devenir.

Dès les premières scènes, Spielberg nous plonge dans son univers, celui d'un garçon fasciné par l'image et le mouvement. Le jeune Sammy découvre très tôt son amour pour le cinéma lorsqu'il est emmené voir son premier film, une expérience fondatrice qui façonnera le reste de sa vie. On assiste à ses premiers pas derrière la caméra, de ses essais ingénieux avec des effets spéciaux artisanaux aux tournages improvisés avec ses amis. Ces moments, pleins de curiosité, d'émerveillement et d'expérimentation, sont un écho direct aux films qui définiront la carrière du futur Spielberg, notamment "Duel", son premier succès. On y reconnaît déjà cette capacité unique à raconter des histoires captivantes, à capturer des émotions brutes, et à marquer les esprits à travers le cinéma.

Gabriel Labelle incarne un jeune Spielberg avec une finesse remarquable, mangeant littéralement l'écran. Il dépeint avec justesse la passion dévorante de Sammy pour le cinéma, mais aussi ses tourments et ses dilemmes personnels. Le jeune acteur parvient à capturer l'essence du futur maître du 7e art, tout en gardant une sensibilité touchante qui résonne tout au long du film. Chaque regard, chaque hésitation, chaque moment de doute ou de joie se lisent sur son visage, et on ne peut que s'émerveiller devant cette performance époustouflante.

Le film ne se concentre cependant pas uniquement sur l'éveil artistique de Sammy. Il explore également les dynamiques familiales complexes qui ont façonné le jeune homme. D'un côté, il y a Burt Fabelmans, interprété par un Paul Dano tout en retenue. Burt est un père rigide, ambitieux, ingénieur brillant, mais émotionnellement distant, qui voit le cinéma comme un simple passe-temps pour son fils, un hobby qui finira par passer. De l'autre côté, il y a Mitzi Fabelmans, incarnée par une Michelle Williams bouleversante. Mitzi est une mère pleine de vie, mais profondément tourmentée, à la fois inspirante et instable. Elle encourage Sammy dans sa passion, tout en luttant avec ses propres démons intérieurs. Williams joue avec une vulnérabilité poignante, laissant transparaître la tristesse et la joie à parts égales, tout en dégageant une énergie qui illumine chaque scène où elle apparaît.

Le film se concentre particulièrement sur les tensions croissantes au sein de cette famille, les désillusions et les secrets enfouis. Le mariage des parents de Sammy se délite lentement, sous le poids des ambitions professionnelles du père et des insatisfactions personnelles de la mère. Spielberg, à travers ces personnages, montre la complexité des relations humaines, et comment les rêves individuels peuvent parfois briser l'unité familiale. La finesse avec laquelle Spielberg peint ces moments intimes est particulièrement touchante, capturant des vérités universelles sur l'amour, le sacrifice et la perte.

L'un des moments les plus marquants du film, et qui illustre parfaitement la manière dont Spielberg transforme sa propre vie en cinéma, est la rencontre finale entre Sammy et un autre géant du cinéma, John Ford. Ce moment est à la fois drôle, touchant, et incroyablement riche de sens. Le réalisateur légendaire, joué avec un humour grinçant par David Lynch, donne à Sammy un conseil inoubliable sur la manière de cadrer un plan : "Quand l’horizon est en haut ou en bas de l’image, c’est intéressant. Quand l’horizon est au milieu, c’est chiant." Cette scène, aussi courte soit-elle, résonne comme un passage de témoin entre deux géants du cinéma, tout en offrant une leçon simple mais puissante sur la manière de voir et de capturer le monde.

En fin de compte, "The Fabelmans" est un chef-d'œuvre de Spielberg, à la fois intime et universel. Il parvient à capturer la magie du cinéma, tout en explorant des thèmes profondément humains comme la famille, les rêves et les sacrifices. Le film raconte comment un jeune garçon, à travers les difficultés et les épreuves, a trouvé dans le cinéma une échappatoire, un refuge, mais aussi un moyen de comprendre et de réconcilier son monde. C'est un hommage à la puissance de la narration visuelle, à la capacité des films à nous transformer, et à la manière dont ils peuvent, parfois, guérir des blessures profondes.

Avec ce film, Spielberg, souvent qualifié de "GOAT" (Greatest of All Time) de la culture pop et du cinéma, nous offre un regard sincère sur ses origines, tout en célébrant le cinéma comme un art capable de façonner des vies. "The Fabelmans" est un film où Spielberg, le créateur de mondes fantastiques, se dévoile enfin en tant qu'homme, nous montrant que derrière la légende se cache un garçon passionné, rêveur, mais aussi marqué par les complexités de la vie. Un grand moment de cinéma, à la fois personnel et universel.

NOTE : 17.50

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9.50 - MON AVIS SUR LE FILM JEUNESSE MON AMOUR DE LEO FONTAINE (2024)

 


Vu le film Jeunesse mon Amour de Léo Fontaine (2024) avec Manon BreschMatthieu LucciDimitri Decaux Yves Batek Mendhi Clémence Boisnard Inas Chanti Victor Bonnel

Après plusieurs années, un groupe de jeunes adultes se retrouve. L'époque du lycée est révolue, mais les amis tentent d'en raviver l'esprit et les liens. Lors de cet après-midi hors du temps, où les souvenirs et non-dits refont surface, chacun prend conscience de ce qui a changé.

"Jeunesse, Mon Amour" est une œuvre qui se distingue avant tout par sa fraîcheur et sa sincérité, qualités que l'on retrouve dans chaque plan et dans chaque interaction des jeunes personnages qui animent le récit. Le film dépeint un groupe d'amis, unis par cette insouciance propre à la jeunesse, par le besoin de vivre intensément, ensemble, loin des préoccupations adultes. Cette dynamique de bande est l'un des points forts du film. On ressent cette énergie collective, cette pulsion de vivre qui se manifeste à travers des moments de fête, d'aventures partagées et de complicité.

Cependant, ce film ne se contente pas de montrer une jeunesse insouciante et joyeuse. Sous la surface, des secrets interdits et des non-dits demeurent enfouis, menaçant à tout instant d'éclater. Et c'est là que le film trouve une autre dimension : celle de la douleur cachée, des blessures intérieures que chaque membre de la bande porte en silence. Lorsque ces secrets éclatent enfin, ils déchirent le groupe, bouleversant cet équilibre fragile qui semblait si naturel. Les confrontations sont d'autant plus douloureuses qu'elles viennent briser un monde que l'on croyait à l'abri des complications adultes.

Le réalisateur, pour son premier film, fait preuve d'une grande ambition en tentant de capturer cette dualité de la jeunesse : la légèreté apparente et les tempêtes émotionnelles intérieures. Néanmoins, on peut également percevoir les imperfections d'un premier essai. Le film souffre parfois de longueurs, de maladresses dans la narration, voire d'un certain manque de profondeur dans le développement de certains personnages secondaires. Par moments, l'intrigue semble se perdre dans des sous-intrigues qui n'aboutissent pas toujours de manière convaincante. Les dialogues peuvent aussi paraître un peu artificiels, manquant de spontanéité par endroits.

Mais malgré ces défauts, "Jeunesse, Mon Amour" se distingue par son authenticité. Il y a quelque chose de pur dans cette manière de filmer la jeunesse, sans jugement, sans caricature, avec un regard bienveillant mais lucide. Le film respire la sincérité, et cela fait du bien. C'est une œuvre qui, malgré ses imperfections, parvient à capturer un moment fugace de la vie, cette période où tout semble possible, où chaque instant est vécu intensément, mais où les premières blessures commencent à se faire sentir.

NOTE : 9.50



3.90 - MON AVIS SUR LE FILM SPANISH CONNECTION DE DANIEL CALPARSORO (2024)

 


Vu le film Spanish Connection (El Correo) de Daniel Calparsoro (2024) avec Aron Piper Laura Sepul Maria Pedraza Lara Martorell Luis Tosar Nourdin Batan

Ivan, un jeune homme ambitieux de Vallecas, va bientôt faire son premier grand pas : devenir coursier belge pour une organisation internationale de blanchiment d'argent. Or, Ivan ne peut s'empêcher de regarder vers le haut.

Spanish Connection, réalisé par Daniel Calparsoro, est un thriller espagnol qui, malgré ses intentions de captiver le spectateur, peine à se démarquer dans un genre où l’exigence est de mise. Ce film, resté assez confidentiel et jamais sorti dans certaines régions comme la France, manque cruellement de la finesse et de l'impact nécessaires pour tenir en haleine.

Le film met en avant Aron Piper, l'une des stars montantes du cinéma espagnol, principalement connu pour son rôle dans la série Élite. Malheureusement, sa présence dans ce thriller ne parvient pas à élever le film au niveau espéré. Si Piper possède un certain charisme et une présence à l’écran indéniable, on est loin de la performance marquante ou de la profondeur qu’on pourrait attendre d'un acteur censé représenter l’élite du cinéma espagnol. Bien qu'il ait du potentiel, ce film ne lui offre pas l'occasion de briller ou de montrer toute l'étendue de son talent. Ses expressions semblent parfois figées, ses dialogues manquent de conviction, et son personnage peine à capter l'empathie du spectateur.

Le problème principal du film réside dans son scénario. Le thriller est censé être un genre intense, tissé de suspense et de rebondissements. Or, Spanish Connection est rempli de clichés déjà vus mille fois : courses-poursuites, deals de drogue qui tournent mal, trahisons prévisibles. La narration s'avère confuse par moments, s'éparpillant dans des sous-intrigues peu convaincantes qui ne mènent à rien de vraiment palpitant. Les personnages secondaires sont, pour la plupart, des stéréotypes mal développés, et leurs motivations manquent de clarté ou de consistance.

Daniel Calparsoro, qui a pourtant montré par le passé qu'il pouvait maîtriser le genre du thriller (comme dans Combustión), semble ici manquer d'inspiration. La mise en scène est parfois maladroite, avec des séquences d'action mal rythmées et un suspense qui ne décolle jamais vraiment. Visuellement, le film tente d’imposer une atmosphère sombre et crue, mais cette tentative tombe souvent à plat, tant les décors sont ternes et les choix esthétiques banals. L'ensemble manque d'audace et de personnalité.

Le choix de garder Spanish Connection sous silence dans de nombreux pays, notamment la France, est sans doute révélateur de la qualité globale du film. Ce n’est pas un film qui marquera l’histoire du cinéma, ni même celui du cinéma espagnol. Alors que l'industrie espagnole a récemment produit des thrillers de haute qualité, ce film ne parvient pas à se hisser au même niveau, restant en deçà des standards que l’on pourrait attendre.

Spanish Connection est un thriller oubliable, sans grande originalité ni véritable tension.  

NOTE : 3.90

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jeudi 29 août 2024

12.10 - MON AVIS SUR LE FILM UNE AFFAIRE DE PRINCIPE DE ANTOINE RAIMBAULT (2023)


Vu le film Une Affaire de Principe de Antoine Raimbault (2023) avec Bouli Lanners Celeste Brunquell Thomas VDB Maria de Medeiros Joaquim de Almeida Lisa Longven  Kongsli Wim Willaert Jelle de Beule Nicolas Vaude Vincenzo Amato Bernard Blancan

Bruxelles, 2012. Lorsque le commissaire à la santé est limogé du jour au lendemain, dans la plus grande opacité, le député européen José Bové et ses assistants parlementaires décident de mener l'enquête. Ils vont alors découvrir un véritable complot menaçant de déstabiliser les instances européennes, jusqu'à leur sommet.

 

 Le film Une Affaire de Principe plonge le spectateur dans les arcanes souvent méconnus de l’Union Européenne à Bruxelles, un monde bureaucratique, labyrinthique, où les idéaux se heurtent à la réalité politique. Ce film expose les rouages complexes des négociations, des compromis et des luttes de pouvoir qui façonnent l'Europe moderne. Cependant, malgré l'intérêt de son sujet, le film souffre de sa structure très didactique et, parfois, de son ton trop explicatif, ce qui peut le rendre fastidieux à suivre.

L'intrigue suit principalement José Bové, un agriculteur militant devenu une figure emblématique de la résistance contre les multinationales et les politiques agricoles européennes jugées injustes. Interprété avec brio par Bouli Lanners, ce personnage est sans doute l’un des points forts du film. Lanners apporte une touche de subtilité et de sensibilité à ce portrait d'un homme à la fois bagarreur, opiniâtre et rusé. Il réussit à humaniser un personnage qui, dans la réalité politique, pourrait parfois sembler rigide ou extrémiste. Sous ses airs bourrus, Lanners donne vie à un homme qui croit profondément en ses convictions, mais qui sait aussi manœuvrer dans les couloirs tortueux du pouvoir. Sa prestation en fait un personnage attachant, capable de susciter une certaine sympathie chez le spectateur, même lorsqu’on n’est pas nécessairement en accord avec ses idées.

Le film aborde la question des luttes idéologiques au sein de l'Union Européenne, où les intérêts nationaux, économiques et sociaux s'entremêlent dans des négociations interminables. Cependant, la mise en scène des débats parlementaires, des réunions stratégiques et des négociations à huis clos tend à alourdir l'ensemble. Certes, cela reflète peut-être la réalité du monde politique bruxellois, mais cette approche documentaire finit par manquer de dynamisme. Le spectateur se retrouve souvent perdu dans un enchevêtrement de dialogues techniques et de détails législatifs qui, bien qu'instructifs, n'apportent que peu de rythme à l'histoire.

L'un des problèmes du film est donc son approche très didactique. Il semble vouloir tout expliquer : les politiques agricoles, les enjeux économiques, les jeux de pouvoir. Si cette ambition pédagogique est louable, elle finit par rendre le film excessivement verbeux et difficile à suivre pour ceux qui ne sont pas familiers avec le jargon européen. L'ennui s'installe parfois dans des scènes où l’action se résume à des dialogues interminables dans des bureaux austères, reflétant ainsi la réalité grise des institutions européennes, mais au détriment de l'énergie narrative du film.

Néanmoins, Une Affaire de Principe n'est pas dénuée de qualités. Il offre une perspective intéressante sur les coulisses de l'Union Européenne, un environnement rarement exploré au cinéma. Le film présente une galerie de personnages bien dessinés, chacun représentant différentes facettes de la politique européenne. Les acteurs, notamment Bouli Lanners, réussissent à injecter de l’humanité dans cet univers bureaucratique, créant des moments de tension, d'humour et même d'émotion.

L’une des réussites du film est son refus de simplifier les débats. Il montre à quel point la politique européenne est un exercice d’équilibre entre des intérêts divers, souvent contradictoires, et ne cherche pas à donner de réponses faciles aux problèmes complexes qu'elle aborde. Cela dit, ce réalisme, s'il est pertinent, peut aussi alourdir le récit et rendre le film moins engageant pour un public non initié.

NOTE : 12.10

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14.80 - MON AVIS SUR LE FILM LA MAISON DU DOCTEUR EDWARDS DE ALFRED HITCHCOCK (1945)


 Vu le film La Maison du Docteur Edwards de Alfred Hitchcock (1945) avec Ingrid Bergman Grégory Peck Rhonda Fleming Mikhail Tcherkov Jean Acker Leo G.Carroll Norman Lloyd John Emery Steven Geray Bill Goodwin Donald Curtis Wallace Ford

Le médecin chef d'un asile psychiatrique du Vermont se voit contraint de prendre sa retraite. Débarque alors le jeune et séduisant Dr. Edwards pour le remplacer à la tête de l'institut. Constance Peterson, une psychanalyste réputée pour sa froideur, tombe amoureuse du nouveau directeur. Mais le Dr. Edwards se conduit de plus en plus bizarrement. Qui est-il vraiment ?

La Maison du Dr Edwards (en anglais, Spellbound), réalisé par Alfred Hitchcock en 1945, est un film fascinant qui se situe à l'intersection du thriller psychologique et du film noir, avec des thèmes majeurs autour de la psychanalyse, de la culpabilité, et des mystères enfouis dans l'inconscient. Avec un scénario coécrit par Ben Hecht et inspiré du roman The House of Dr. Edwards de Francis Beeding, ce film plonge le spectateur dans un asile psychiatrique où la vérité semble toujours se dérober.

Le film met en scène Ingrid Bergman dans le rôle du Dr Constance Petersen, une psychiatre rigoureuse et dévouée, et Gregory Peck dans le rôle de John Ballantyne, un homme souffrant d’amnésie et de psychoses, qui se fait passer pour le nouveau directeur de l'institution psychiatrique. Très vite, Constance s'attache à lui et découvre que John n'est pas celui qu'il prétend être. Pourtant, plutôt que de l’abandonner, elle s’engage dans une quête pour résoudre les mystères de son passé, usant de la psychanalyse comme outil clé.

L'intrigue est un dédale labyrinthique où la frontière entre le rationnel et l’irrationnel s’efface. Le spectateur est confronté à une série d’énigmes psychiques, où les "fous" ne sont pas seulement les patients, mais aussi, potentiellement, les soignants, les autorités ou même l’individu qui se croit le plus sain d'esprit. Hitchcock joue habilement sur l’ambiguïté morale et psychologique des personnages, entre le docteur et le patient, et questionne les notions de normalité. À cet égard, La Maison du Dr Edwards n'est pas seulement un thriller captivant, mais aussi une méditation sur les dangers de la répression psychologique et les secrets que l’esprit tente de cacher.

L'un des éléments les plus frappants du film est l'utilisation des rêves et de la psychanalyse freudienne pour dévoiler des vérités cachées. Le point culminant de ce thème est sans doute la célèbre séquence de rêve conçue par Salvador Dalí. Ce rêve surréaliste, avec ses images déformées, ses visages masqués et ses éléments géométriques étranges, symbolise la confusion mentale de John Ballantyne, mais aussi la complexité du travail psychanalytique. La quête du sens de ce rêve devient un élément central du dénouement de l’intrigue, et Hitchcock montre ici comment les rêves, bien que déroutants, sont les révélateurs de vérités profondes et inavouées.

Quant à l’énigme des "trois traits dans la neige", elle est le cœur du mystère : un souvenir enfoui qui revient dans la mémoire de John et qui détient la clé de son amnésie. Ces trois lignes sont révélatrices d’un traumatisme profond, et, pour Hitchcock, elles sont une manière de représenter la nature fragmentaire et éclatée de la mémoire traumatique. Ce motif récurrent dans le film symbolise non seulement l’effort de John pour reconstituer les morceaux de son passé brisé, mais aussi la difficulté pour les personnages — et les spectateurs — de discerner la vérité dans un univers où la réalité et l'illusion se chevauchent constamment.

Le thème central du film est donc la question de la perception : comment les individus perçoivent-ils eux-mêmes et les autres ? Quelle est la part de l’illusion, de la déformation et de l’autodéfense dans cette perception ? À travers la relation entre Constance et John, Hitchcock pose également la question du pouvoir guérisseur de l’amour et de la confiance mutuelle face à des forces internes destructrices. Constance croit en l'innocence de John malgré toutes les apparences, ce qui en fait une héroïne inhabituelle pour l'époque, tant par sa profession de psychiatre que par son engagement émotionnel et intellectuel.

NOTE : 14.80

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Et, parmi les acteurs non crédités :