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dimanche 28 décembre 2025

15.80 - MON AVIS SUR LE FILM LE GARCON ET LE HERON DE HAYAO MIYAZAKI (2023)

  


Vu le film d’Animation Le Garçon et le Héron たちはどう生きるか) de Hayao Miyazaki des Studios Ghibli inspiré du roman de Genzaburō Yoshino Durant la Guerre du Pacifique, la mère de Mahito meurt dans l'incendie de l'hôpital où elle travaille à Tokyo. Son père Shoichi se remarie avec Natsuko, la jeune sœur de son épouse décédée, qui est enceinte de lui, et déménage à la campagne avec son fils. Mahito a du mal à s'adapter à sa nouvelle vie et à faire le deuil de sa mère. Il est importuné par un héron cendré surnaturel. En poursuivant la créature, Mahito découvre une mystérieuse tour en ruine, dont l'entrée est obstruée. La tour aurait été construite par son grand-oncle, qui aurait par la suite disparu sans laisser de traces. Mahito se fabrique un arc et une flèche avec une plume du héron.  

 

Vu le film d’animation #LeGarçonetleHéron (君たちはどう生きるか), de Hayao Miyazaki, des studios Ghibli, inspiré du roman de Genzaburō Yoshino. 

Le Garçon et le Héron est un film d’animation réalisé par un maître incontesté du cinéma, qui signe ici une œuvre profondément personnelle, à la fois testamentaire et universelle. Miyazaki nous offre un véritable chef-d’œuvre visuel et narratif, un conte envoûtant où se mêlent magie, mystère et poésie, à travers la rencontre d’un jeune garçon endeuillé et d’un héron aux pouvoirs énigmatiques. 

Le graphisme est tout simplement somptueux. Les décors foisonnants, les animations d’une fluidité remarquable et le soin apporté au moindre détail captivent le spectateur dès les premières images. Chaque couleur, chaque mouvement participe à une esthétique éblouissante, nous transportant dans un monde féérique, étrange et profondément mélancolique. 

La mise en scène et la narration témoignent une fois encore du génie de Miyazaki. Le récit, parfois déroutant, se révèle pourtant d’une richesse émotionnelle rare. Les personnages sont touchants, les symboles nombreux, et la morale, subtile et profonde, invite à la réflexion sur le deuil, la transmission, la création et le sens de la vie. 

Le Garçon et le Héron est un film qui méritait amplement d’être récompensé par l’Oscar, ainsi que par les Golden Globes et les BAFTA, tant pour son ambition artistique que pour la portée universelle de son message. Il parvient à toucher toutes les générations, offrant une expérience cinématographique dense, poétique et profondément humaine. 

La bande originale accompagne avec brio cette odyssée onirique. Les thèmes musicaux, délicats et envoûtants, soulignent les moments clés du récit, amplifiant l’émotion et donnant encore plus de résonance aux scènes les plus marquantes. 

Véritable joyau du cinéma d’animation, Le Garçon et le Héron est une ode à la beauté, à l’imaginaire et à l’espoir. Une œuvre intemporelle, appelée à marquer durablement les esprits et les cœurs. 

Héron, héron… petit patapon. 

NOTE : 15.80

FICHE TECHNIQUE

15.40 - MON AVIS SUR LE FILM FRANTIC (1988)

 


Vu le Film: Frantic de Roman Polanski (1988) avec Harrison Ford Emmanulle Seigner Jacques Ciron Gérard Klein Yves Rénier Betty Buckley Djiny Soumare Domnique Virton Laurent Spielvogel Alain Doutey Marc Dudicourt Patrick Floersheim Marco Prince Alexandra Stewart 

À l'occasion d'un colloque, le docteur Walker (Harrison Ford), un cardiologue américain, et sa femme Sondra (Betty Buckley) reviennent à Paris, lieu de leur voyage de noces vingt ans auparavant. Dès leur arrivée, tout se bouscule : Sondra se trompe de valise à l'aéroport, puis disparaît. Son mari se confronte alors à la police française, qui ne fait aucun effort pour l'aider — tout comme l'ambassade américaine. Aussi Walker va-t-il mener lui-même sa propre enquête, rendue difficile par sa méconnaissance du français. Une boîte d'allumettes trouvée dans la valise inconnue va lui faire remonter une filière d'espionnage grâce à une troublante jeune femme. 

Sur les toits de Paris, il n’y a peut-être pas Édith Piaf… mais il y a Harrison Ford, et ça suffit largement. Dans Frantic, notre cher Harrison crapahute, court, sue, change de chemise – parfois torse nu, pour le plus grand bonheur des spectatrices – et porte le film à bout de bras, ou plutôt à bout de souffle. Et il court beaucoup, Harrison. Comme dans Le Fugitif, il court encore, mais cette fois dans les rues de Paris, perdu, affolé, frantic au sens littéral. 

Le docteur Richard Walker, médecin américain en congrès à Paris, voit son séjour tourner au cauchemar lorsque sa femme Sondra disparaît mystérieusement dans leur chambre d’hôtel. Enlevée par des barbouzes à la solde de… de qui au juste ? Polanski distille le mystère avec une élégance retorse, transformant une banale disparition en un engrenage paranoïaque digne du meilleur cinéma noir. 

Walker devient alors un étranger absolu dans une ville pourtant familière au spectateur. Paris n’est plus carte postale, mais labyrinthe. De la place de l’Opéra à l’Île aux Cygnes, jusqu’à cette scène finale près de la Maison de la Radio – révélant au passage qu’un immeuble que l’on croyait moderne existait déjà en 1988 (qui a dit que rien ne bouge à Paris ?) – la capitale devient un terrain de jeu anxiogène, froid, presque hostile. 

Polanski filme Paris comme Hitchcock filmait ses villes : un décor mental. On pense évidemment au maître du suspense dans cette manière quasi onirique de faire naître l’angoisse à partir du quotidien, de l’incompréhension, du décalage permanent entre le héros et le monde qui l’entoure. 

Dans sa quête désespérée, Walker est aidé par Michelle (Emmanuelle Seigner), jeune femme trouble, vénéneuse, insaisissable. Polanski révèle ici une actrice encore inconnue, magnétique, ambiguë, déjà fascinante. Seigner n’est jamais un simple faire-valoir : elle incarne le danger, la tentation, l’incertitude, tout ce que Walker ne maîtrise pas. 

Autour d’eux, les seconds rôles français viennent délicieusement rappeler que nous sommes bien à Paris : un inspecteur (non, pas Moulin, même s’il est joué par Yves Rénier), un concierge d’hôtel plus instit que concierge (Gérard Klein), autant de silhouettes savoureuses qui remplissent certes le quota de coproduction, mais avec une vraie présence. 

La grande force de Frantic réside dans sa mise en scène d’une précision chirurgicale. Polanski dirige Harrison Ford de main de maître, exploitant à merveille son image de héros américain sûr de lui pour mieux la déconstruire. Ici, Ford doute, se trompe, s’épuise. Et c’est précisément pour cela que c’est l’un de ses meilleurs rôles : il porte le film presque seul, avec une intensité physique et émotionnelle remarquable. 

Le scénario avance comme une mécanique implacable, jouant sur l’isolement, la perte de repères et la montée progressive de la paranoïa. Chaque indice compte, chaque rencontre peut être un piège. Polanski s’amuse à multiplier les clins d’œil au film noir et à son propre cinéma, sans jamais sacrifier la tension. 

Frantic est un thriller familial, certes, mais un thriller intelligent, élégant, tendu, porté par un acteur au sommet de son charisme et par un cinéaste qui maîtrise l’art du suspense comme peu d’autres. Un film qui prouve qu’il n’y a pas besoin d’explosions ni d’effets spectaculaires quand on a une mise en scène, un acteur et une ville filmée comme un cauchemar éveillé. 

Et puis avouons-le : voir Harrison Ford courir dans Paris, ça n’a pas de prix et Nu en sortant du lit (ah s’il y avait pas un nounours en peluche grand bien sur lol)

NOTE : 15.40

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION