CINEPHAGEMANIAC: 9.40 - MON AVIS SUR LE FILM THE APPRENTICE DE ALI ABBASI (2024)

jeudi 7 novembre 2024

9.40 - MON AVIS SUR LE FILM THE APPRENTICE DE ALI ABBASI (2024)

Vu le film The Apprentice de Ali Abbasi (2024) avec Sebastian Stan Jeremy Strong Maria Bakalova Martin Donovan Catherine McNally Charlie Garrick Ben Sullivan Ben Garrack Iona Rose MacKay Joe Pingue

En 1973, le jeune Donald Trump rencontre dans un restaurant new-yorkais l'avocat Roy Cohn, qui est célèbre à travers tous les États-Unis après avoir poursuivi en justice le couple Rosenberg. Après que Trump s'est plaint de l'enquête menée par le gouvernement contre son père, un grand promoteur immobilier, pour discrimination envers ses locataires afro-américains, Cohn accepte de les défendre.

The Apprentice promettait un biopic percutant sur les débuts de Donald Trump, mais reste globalement trop prudent pour offrir une vraie plongée dans l’univers controversé de l’homme d’affaires devenu président. Le film retrace les premières étapes de son ascension, évoquant bien les aspects qu’on lui reproche (ou lui attribue) couramment : ambition dévorante, goût pour la provocation et la manipulation, mais sans jamais s’aventurer au-delà des apparences pour explorer les recoins plus sombres de sa personnalité ou de ses motivations.

Sebastian Stan, malgré un effort de mimétisme évident, se contente trop souvent d’une imitation plutôt que d’une incarnation, laissant le spectateur à distance du personnage. On perçoit l’ambition de Trump, mais l’interprétation reste en surface, comme si le réalisateur hésitait à explorer le vrai fond de cet homme complexe. La mise en scène se montre plus prudente qu'audacieuse, une retenue frustrante pour un personnage aussi clivant et sujet à controverse.

Le film trouve néanmoins un souffle dramatique avec l’avocat Roy Cohn, interprété par un Jeremy Strong magistral, qui, en âme damnée de Trump, dégage une intensité sombre et manipulatrice. Cohn est ici le véritable moteur moral et intellectuel de l’ascension de Trump, offrant un contrepoint fascinant qui donne au film son principal intérêt. La scène finale, où Trump subit une opération esthétique, est quant à elle un moment marquant : cette image évoque les thèmes de la superficialité et du façonnage de soi, posant de vraies questions sur la représentation de pouvoir et d’ego.

The Apprentice est un biopic qui aurait pu frapper fort mais reste trop sage pour l’homme qu’il représente, se limitant à un portrait sans audace, malgré quelques moments d’intensité dus à la performance de Stan et Strong et à des choix esthétiques intéressants.

Les moments des élections et de sa présidence restent à faire et là il doit y avoir des choses à dire

NOTE : 9.40

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Ali Abbasi
Scénario : Gabriel Sherman (en)
Musique : Martin Dirkov
Décors : Aleksandra Marinkovich
Costumes : Laura Montgomery
Photographie : Kasper Tuxen
Montage : Olivier Bugge Coutté et Olivia Neergaard-Holm
Production : Daniel Bekerman, Julianne Forde, Jacob Jarek, Louis Tisné et Ruth Treacy
Production déléguée : Amy Baer, Lee Broda, Greg Denny, Niamh Fagan, Phil Hunt, Grant S. Johnson, Josh Marks, Emanuel Nunez, Mark H. Rapaport, Compton Ross, Thorsten Schumacher, James Shani et Gabriel Sherman
Coproduction : Neil Mathieson, Ditte Milsted, Matt Philip Whelan et Nima Yousefi
Sociétés de production : Scythia Films, en coproduction avec Profile Pictures et Tailored Films, en coproduction exécutive avec Hidden Media et Kinematics4
Sociétés de distribution : Briarcliff Entertainment (États-Unis), Mongrel Media (Canada), Nordisk Film (Danemark) et StudioCanal (Irlande) ; Métropole Films (Québec)1, Metropolitan FilmExport (France), The Searchers (Belgique)
Pays de production : Canada, Danemark, États-Unis, Irlande