CINEPHAGEMANIAC: 13.20 - MON AVIS SUR LE FILM MOULIN ROUGE DE JOHN HUSTON (1952)

lundi 18 novembre 2024

13.20 - MON AVIS SUR LE FILM MOULIN ROUGE DE JOHN HUSTON (1952)

Vu le Film Moulin Rouge de John Huston (1952) avec José Ferrer Colette Marchand Zsa Zsa Gabor Katherine Kath Walter Crisham Suzanne Flon Claude Nollier Christopher Lee Harold Kasket Mary Clare Georges Lannes Peter Cushing

Cette biographie de Toulouse-Lautrec observe la déchéance lente d'un homme de génie dans le décor festif et chaleureux d'un cabaret célèbre, miroir inversé de la personnalité de l'artiste, complexé et alcoolique. Un film remarquable pour plusieurs raisons : l'atmosphère restituée du Paris 1900, la performance physique de José Ferrer, qui joue sur les genoux pour rendre la petite taille du peintre, et la grâce de Colette Marchand, danseuse étoile.

Sorti en 1952, Moulin Rouge de John Huston est moins une évocation du célèbre cabaret parisien qu’un portrait fascinant du peintre Henri de Toulouse-Lautrec. Si le Moulin Rouge sert de toile de fond, le film s’intéresse avant tout à l’homme derrière les affiches célèbres, ses tourments, sa créativité et ses relations complexes avec les figures qui peuplaient cet univers, comme La Goulue, Valentin le Désossé ou Jane Avril.

À travers un style visuel audacieux pour l’époque, Huston parvient à recréer l’atmosphère bouillonnante et colorée de la Belle Époque, offrant des décors somptueux et des costumes minutieusement travaillés. Cette richesse visuelle, couplée à une direction artistique précise, donne au film une authenticité remarquable, même aujourd’hui. Bien que certaines techniques aient vieilli, elles conservent une certaine poésie propre aux classiques de cette époque.

Le choix de José Ferrer pour incarner Toulouse-Lautrec est surprenant, mais ingénieux. L’acteur, qui ne partageait ni la petite taille ni les malformations physiques du peintre, livre une interprétation poignante et nuancée. Grâce à des effets spéciaux ingénieux pour l’époque, Huston parvient à rendre crédible son apparence, témoignant de l’ingéniosité du cinéma des années 50. Ferrer incarne avec force la complexité du peintre, entre mélancolie et passion.

Si l’intrigue repose parfois sur des clichés du film biographique classique, elle se distingue par une exploration sincère des failles et des aspirations de Toulouse-Lautrec. Loin de glorifier ou de romancer à l’excès, Huston met en lumière les blessures intimes d’un homme marqué par son physique et sa quête de reconnaissance, tout en célébrant son génie artistique.

Moulin Rouge est une œuvre qui transcende son époque par sa beauté visuelle et son humanité. Si le film peut sembler daté dans certains aspects techniques ou narratifs, il reste un témoignage vibrant de l’art de Huston et un hommage émouvant à Toulouse-Lautrec, peintre inoubliable de la nuit parisienne. Un classique à découvrir ou redécouvrir.

NOTE : 13.20

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : John Huston
Assistants-réalisateurs : Kevin McClory et Marcel Ophüls (non crédités)
Scénario : John Huston et Anthony Veiller d'après le roman homonyme de Pierre La Mure
Production : John Huston, John et James Woolf (non crédités)
Producteur exécutif : Jack Clayton
Direction artistique : Paul Sheriff
Décors : Marcel Vertès
Costumes : Julia Squire, Marcel Vertès et Elsa Schiaparelli pour les robes de Zsa Zsa Gabor
Photographie : Oswald Morris
Cameraman : Freddie Francis
Son : E. Law et A. E. Rudolph
Montage : Ralph Kemplen
Consultant "couleurs" : Eliot Elisofon
Musique : Georges Auric
- Musique additionnelle : Jacques Offenbach (Galop infernal extrait d'Orphée aux Enfers)
- Chanson : It's April Again, paroles de Jacques Larue et musique de Georges Auric, interprétée par Muriel Smith, adaptée en anglais par Paul Dehn