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mardi 26 novembre 2024

10.40 - MON AVIS SUR LE FILM ZAZIE DANS LE METRO DE LOUIS MALLE (1960)

 


Vu le film Zazie dans le Métro de Louis Malle (1960) avec Philippe Noiret Catherine Demongeot Hubert Deschamps Jacques Dufilho Carla Marlier Mark Doniltz Vittorio Capprioli Annie Fratellini Jacques Gheusi Yvonne Clech Jacques Bataille

Zazie est venue passer quelques jours à Paris, chez son oncle Gabriel. La gamine est impatiente de découvrir le métro, mais malheureusement, une grève le paralyse ce jour-là. Voilà donc Zazie et Gabriel dans le taxi de Charles, un ami du tonton. Zazie va découvrir Paris, faire de surprenantes rencontres et semer une joyeuse pagaille au cours d'un séjour plein d'imprévus.

Zazie dans le métro de Louis Malle est une véritable curiosité cinématographique, un film aussi audacieux que décalé. Adapté du roman de Raymond Queneau, ce long-métrage est une explosion de folie et d'inventivité, qui tranche radicalement avec le cinéma plus classique et grave que Malle livrera par la suite, notamment avec Au revoir les enfants. Sorti en 1960, en plein bouillonnement de la Nouvelle Vague, Zazie dans le métro joue avec les codes du cinéma, les dynamite, et propose une ballade aussi burlesque qu'onirique dans un Paris vu à travers les yeux d'une enfant espiègle et impertinente.

Le film suit Zazie, une gamine débrouillarde incarnée par Catherine Demongeot, venue passer deux jours à Paris chez son oncle Gabriel, interprété par un Philippe Noiret savoureux. Dès le début, Zazie a un objectif clair : prendre le métro, ce qui devient une obsession comique lorsque celui-ci est en grève. À partir de là, le film décolle dans une série d'aventures rocambolesques, ponctuées de dialogues croustillants, de situations absurdes, et de jeux de langage à la Queneau.

Malle transforme Paris en un immense terrain de jeu où chaque quartier devient une scène d’un théâtre urbain éclaté. La caméra virevolte, les plans sont souvent délibérément exagérés, et le montage frôle parfois le cartoon, rappelant l'univers de Tex Avery. Les scènes sont peuplées de personnages hauts en couleur et de situations qui oscillent entre le non-sens et le surréalisme. Le rythme effréné et le ton iconoclaste transforment cette œuvre en ce qu’on pourrait appeler un "Objet Filmique Non Identifié".

Philippe Noiret est irrésistible en oncle bonhomme, un personnage aux antipodes de ses rôles plus austères. Quant à la jeune Catherine Demongeot, elle illumine l’écran par son énergie débordante et son insolence naturelle. Leur duo forme le cœur battant de ce film où le chaos semble toujours parfaitement maîtrisé.

Avec son langage cru et sa poésie visuelle, Zazie dans le métro est une comédie atypique qui ne plaira pas à tous. Certains spectateurs pourraient être déroutés par son rythme frénétique et son ton irrévérencieux. Mais pour ceux qui se laissent emporter, le film est une déclaration d’amour au cinéma comme art de la liberté totale. Derrière la légèreté apparente, Malle propose une critique de la société de consommation, du conformisme, et des absurdités de la vie urbaine.

Ce Paris des années 60, encore imprégné d'une certaine authenticité, se fait personnage à part entière. Traverser ses rues, ses toits et ses lieux emblématiques à travers le regard fantasque de Malle est une expérience à la fois nostalgique et euphorisante. Zazie dans le métro est une œuvre unique, iconoclaste, et profondément joyeuse, qui reste une pierre angulaire du cinéma français d’après-guerre.

NOTE : 10.40

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