Vu le film Zazie dans le Métro de Louis Malle (1960) avec Philippe Noiret Catherine Demongeot Hubert Deschamps Jacques Dufilho Carla Marlier Mark Doniltz Vittorio Capprioli Annie Fratellini Jacques Gheusi Yvonne Clech Jacques Bataille
Zazie est venue passer quelques
jours à Paris, chez son oncle Gabriel. La gamine est impatiente de découvrir le
métro, mais malheureusement, une grève le paralyse ce jour-là. Voilà donc Zazie
et Gabriel dans le taxi de Charles, un ami du tonton. Zazie va découvrir Paris,
faire de surprenantes rencontres et semer une joyeuse pagaille au cours d'un
séjour plein d'imprévus.
Zazie dans le métro de Louis Malle est une véritable
curiosité cinématographique, un film aussi audacieux que décalé. Adapté du
roman de Raymond Queneau, ce long-métrage est une explosion de folie et
d'inventivité, qui tranche radicalement avec le cinéma plus classique et grave
que Malle livrera par la suite, notamment avec Au revoir les enfants.
Sorti en 1960, en plein bouillonnement de la Nouvelle Vague, Zazie dans le
métro joue avec les codes du cinéma, les dynamite, et propose une ballade
aussi burlesque qu'onirique dans un Paris vu à travers les yeux d'une enfant
espiègle et impertinente.
Le film suit Zazie, une gamine
débrouillarde incarnée par Catherine Demongeot, venue passer deux jours à Paris
chez son oncle Gabriel, interprété par un Philippe Noiret savoureux. Dès le
début, Zazie a un objectif clair : prendre le métro, ce qui devient une
obsession comique lorsque celui-ci est en grève. À partir de là, le film
décolle dans une série d'aventures rocambolesques, ponctuées de dialogues
croustillants, de situations absurdes, et de jeux de langage à la Queneau.
Malle transforme Paris en un
immense terrain de jeu où chaque quartier devient une scène d’un théâtre urbain
éclaté. La caméra virevolte, les plans sont souvent délibérément exagérés, et
le montage frôle parfois le cartoon, rappelant l'univers de Tex Avery. Les
scènes sont peuplées de personnages hauts en couleur et de situations qui
oscillent entre le non-sens et le surréalisme. Le rythme effréné et le ton
iconoclaste transforment cette œuvre en ce qu’on pourrait appeler un
"Objet Filmique Non Identifié".
Philippe Noiret est irrésistible
en oncle bonhomme, un personnage aux antipodes de ses rôles plus austères.
Quant à la jeune Catherine Demongeot, elle illumine l’écran par son énergie
débordante et son insolence naturelle. Leur duo forme le cœur battant de ce
film où le chaos semble toujours parfaitement maîtrisé.
Avec son langage cru et sa poésie
visuelle, Zazie dans le métro est une comédie atypique qui ne plaira pas
à tous. Certains spectateurs pourraient être déroutés par son rythme frénétique
et son ton irrévérencieux. Mais pour ceux qui se laissent emporter, le film est
une déclaration d’amour au cinéma comme art de la liberté totale. Derrière la
légèreté apparente, Malle propose une critique de la société de consommation,
du conformisme, et des absurdités de la vie urbaine.
Ce Paris des années 60, encore
imprégné d'une certaine authenticité, se fait personnage à part entière.
Traverser ses rues, ses toits et ses lieux emblématiques à travers le regard
fantasque de Malle est une expérience à la fois nostalgique et euphorisante. Zazie
dans le métro est une œuvre unique, iconoclaste, et profondément joyeuse,
qui reste une pierre angulaire du cinéma français d’après-guerre.
NOTE : 10.40
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Louis Malle
- Scénario : Louis Malle et Jean-Paul Rappeneau, d'après le roman de Raymond Queneau (Éditions Gallimard-NRF)
- Adaptation et dialogues : Louis Malle, Jean-Paul Rappeneau
- Conseiller artistique : William Klein
- Assistants réalisateur : Philippe Collin, Olivier Gérard, Richard Bigottini
- Images : Henri Raichi
- Opérateur : Jean Charvein, assisté d'André Dubreuil
- Montage : Kenout Peltier, assisté d'Yvette Bertrand et de Claudine Merlin
- Musique : André Pontin et Fiorenzo Carpi - (Éditions Impéria)
- Orchestre sous la direction de Jacques Météhen
- Costumes : Charles Mérangel, Marc Dolnitz
- Maquillage : Aïda Carange
- Son : André Hervée
- Décors : Bernard Evein, assisté de Marc Frédérix
- Script-girl : Sylvette Baudrot
- Photographe de plateau : Jean-Louis Castelli
- Production : Les Nouvelles Éditions de Films
- Chef de production : Napoléon Murat, Louis Malle
- Directeur de production : Irénée Leriche
- Producteur associé : Hubert Mérial
- Distribution : consortium Pathé
- Catherine Demongeot : Zazie Lalochère, une gamine impertinente en visite à Paris
- Vittorio Caprioli : Pedro Surplus/l'agent de police Trouscaillon
- Philippe Noiret : Gabriel, un danseur travesti de cabaret, l'oncle de Zazie
- Hubert Deschamps : Turandot, un patron de café et propriétaire de l'appartement de Gabriel
- Antoine Roblot : Charles, un chauffeur de taxi ami de Gabriel
- Annie Fratellini : Mado petits pieds, une serveuse de café amoureuse de Charles
- Carla Marlier : Albertine, la femme de Gabriel et tante de Zazie, une ménagère modèle / Albert
- Yvonne Clech : la veuve Mouaque
- Nicolas Bataille : Fédor Balanovitch
- Odette Piquet : Jeanne Lalochère, la mère de Zazie qui la case chez Gabriel chaque fois qu'elle a un amant
- Jacques Dufilho : Ferdinand Gridoux
- Marc Dolnitz : Monsieur Coquetti
- Louis Lalanne : l'amant de Jeanne Lalochère
- Alegrina : une permanente
- Jeanne Allard : une permanente
- Jacqueline Doyen : une permanente
- Arlette Balkis : une permanente
- Little Bara : un permanent
- Jean-Yves Bouvier : un permanent
- Irène Chabrier : une permanente
- Claude Confortès : un permanent
- De Lannoy : un permanent
- Jean de Coninck : un permanent
- Max Desrau : L'homme qui mange
- Sacha Distel : lui-même, sortant d'une colonne Morris
- Simone Duhart : une permanente
- Georges Faye : un permanent
- Jacques Gheusi : Le gérant
- Henri Guégan : Un serveur
- Jean Minisini : Un serveur
- Pâquerette : La vieille dame attrapée au lancer
- Jean-Pierre Posier : un permanent
- Jean Rupert : Un homme dans l'ascenseur et dans le bus
- Christine Howard
- Virginie Merlin : une permanente
- Paul Vally : un permanent
- Richard Bigotini
- Évelyne Istria
- Monique Delannoy
- Claude Berri
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