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jeudi 28 novembre 2024

13.50 - MON AVIS SUR LE FILM DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES DE JULES DASSIN (1955)


 Vu le film Du Rififi chez les Hommes de Jules Dassin (1955) avec Jean Servais Jules Dassin Carl Mohner Robert Manuel Marie Sabouret Magali Noel Robert Hossein Dominique Collignon Morin Pierre Grasset Marcel Lupovici Claude Sylvain

Tuberculeux, ex-caïd et ex-taulard, Tony le Stéphanois se lance dans un dernier gros coup avec le braquage d'une bijouterie parisienne en compagnie de ses fidèles complices Jo le Suédois, Mario et César lesquels partagent la même devise : pas d'armes, pas de sang, pas de trahison. Le plan semble parfait et tout se déroule comme prévu jusqu'à ce qu'une bande rivale ne soit avertie du plan de Tony et décide de se joindre aux réjouissances.

Du rififi chez les hommes (1955), réalisé par Jules Dassin, est une pierre angulaire du film noir français, acclamé pour sa mise en scène audacieuse et sa profondeur dramatique. Inspiré du roman d’Auguste Le Breton, le film met en lumière l’histoire d’un braquage minutieux d’une bijouterie, orchestré sous la devise « pas d’armes, pas de sang », bien avant le célèbre casse de Spaggiari. Le réalisme brut de l’œuvre est sublimé par un noir et blanc qui capte l’atmosphère sombre et oppressante d’un Paris interlope.

Le point culminant du film, une séquence de braquage de 30 minutes sans dialogues, est une leçon de tension cinématographique. Chaque geste est millimétré, chaque son est calculé, offrant un ballet de précision hypnotisant. Mais comme dans tout grand film noir, la réussite initiale est une façade, et un simple grain de sable suffit à faire s’effondrer ce château de cartes. Le film explore ainsi l’idée que l’humain, avec ses failles, est l’élément le plus imprévisible de toute entreprise.

Jean Servais est magistral dans le rôle de Tony le Stéphanois, un gangster vieillissant rongé par la maladie et les regrets. Sa prestation mêle une autorité froide et une profonde mélancolie, incarnant une figure tragique qui, malgré son intelligence et son expérience, ne peut échapper à son destin. La vulnérabilité de Tony et les tensions entre les membres de l’équipe amplifient la tragédie, soulignant que l’échec est inhérent au milieu criminel.

Dassin, exilé aux États-Unis après avoir été blacklisté, insuffle au film une critique implicite des codes d’honneur du monde criminel, tout en livrant une réflexion universelle sur la fragilité des plans humains face au chaos. Du rififi chez les hommes reste un chef-d’œuvre intemporel, influençant de nombreuses œuvres du genre tout en se distinguant par sa sobriété et son implacabilité. Un film essentiel qui, au-delà du polar, touche à la condition humaine.

NOTE : 13.50

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