Vu le film Du Rififi chez les Hommes de Jules Dassin (1955) avec Jean Servais Jules Dassin Carl Mohner Robert Manuel Marie Sabouret Magali Noel Robert Hossein Dominique Collignon Morin Pierre Grasset Marcel Lupovici Claude Sylvain
Tuberculeux, ex-caïd et ex-taulard, Tony le Stéphanois se lance dans un dernier gros coup avec le braquage d'une bijouterie parisienne en compagnie de ses fidèles complices Jo le Suédois, Mario et César lesquels partagent la même devise : pas d'armes, pas de sang, pas de trahison. Le plan semble parfait et tout se déroule comme prévu jusqu'à ce qu'une bande rivale ne soit avertie du plan de Tony et décide de se joindre aux réjouissances.
Du rififi chez les hommes (1955), réalisé par Jules Dassin, est une pierre angulaire du film noir français, acclamé pour sa mise en scène audacieuse et sa profondeur dramatique. Inspiré du roman d’Auguste Le Breton, le film met en lumière l’histoire d’un braquage minutieux d’une bijouterie, orchestré sous la devise « pas d’armes, pas de sang », bien avant le célèbre casse de Spaggiari. Le réalisme brut de l’œuvre est sublimé par un noir et blanc qui capte l’atmosphère sombre et oppressante d’un Paris interlope.
Le point culminant du film, une séquence de braquage de 30 minutes sans dialogues, est une leçon de tension cinématographique. Chaque geste est millimétré, chaque son est calculé, offrant un ballet de précision hypnotisant. Mais comme dans tout grand film noir, la réussite initiale est une façade, et un simple grain de sable suffit à faire s’effondrer ce château de cartes. Le film explore ainsi l’idée que l’humain, avec ses failles, est l’élément le plus imprévisible de toute entreprise.
Jean Servais est magistral dans le rôle de Tony le Stéphanois, un gangster vieillissant rongé par la maladie et les regrets. Sa prestation mêle une autorité froide et une profonde mélancolie, incarnant une figure tragique qui, malgré son intelligence et son expérience, ne peut échapper à son destin. La vulnérabilité de Tony et les tensions entre les membres de l’équipe amplifient la tragédie, soulignant que l’échec est inhérent au milieu criminel.
Dassin, exilé aux États-Unis après avoir été blacklisté, insuffle au film une critique implicite des codes d’honneur du monde criminel, tout en livrant une réflexion universelle sur la fragilité des plans humains face au chaos. Du rififi chez les hommes reste un chef-d’œuvre intemporel, influençant de nombreuses œuvres du genre tout en se distinguant par sa sobriété et son implacabilité. Un film essentiel qui, au-delà du polar, touche à la condition humaine.
NOTE : 13.50
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Jules Dassin (premier film tourné en France par le réalisateur qui fuyait le maccarthysme)
- Scénario : Jules Dassin, René Wheeler et Auguste Le Breton, d'après le roman éponyme d'Auguste Le Breton aux éditions Gallimard
- Dialogue : Auguste Le Breton
- Assistant réalisateur : Patrice Dally, Jean-Jacques Vierne, Bernard Deflandre
- Musique : Georges Auric et Philippe-Gérard
- Direction musicale : Jacques Météhen
- Images : Philippe Agostini, assisté de André Domage et Raymond Lemoigne
- Opérateur : Jean-Marie Maillols, assisté de André Domage, Lemoigne et Chenglesy
- Montage : Roger Dwyre, assisté de Nadine Marquand et Denise de Casabianca
- Tournage du au
- Décors : Auguste Capelier, Alexandre Trauner, Robert André et Gabriel Paris
- Costumes : Robes dessinées par Rosine Delamare et exécutées par Marcelle Desvignes
- Habilleuse : Henriette Ricard
- Son : Jacques Lebreton
- Recorder : Jean Philippe
- Perchman : Charles Akerman
- Maquillage : Anatole Paris, assisté de Marcelle Testard
- Tapissier : Roger Fresca
- Photographe de plateau : Raymond Bègue
- Script-girl : Renée Nitschke
- Régisseur général : Louis Manella, assisté de Jean Goiran
- Régisseur extérieur : Pierre Charron, assisté de Kougoucheff
- Accessoiriste : Maurice Terrasse et Charpeau
- Administrateur général : Wilhelmine Bérard
- Les joyaux sont de la maison Dusausoy (Paris)
- Les fourrures de chez Renel
- Production : Indus Films, Pathé Cinéma, Prima Films
- Directeur de production : René Gaston Vuattoux
- Chef de production : Henri Bérard
- Producteurs délégués : Henri Bérard, Pierre Cabaud, René Bézard
- Distribution : Pathé Consortium Cinéma
- Jean Servais : Tony « le Stéphanois »
- Carl Möhner (VF : Roger Rudel) : Jo « le Suédois »
- Robert Manuel : Mario Ferrati
- Janine Darcey : Louise, épouse de Jo
- Pierre Grasset : Louis Grutter, dit « le Tatoué »
- Robert Hossein : Rémy Grutter, frère de Pierre
- Marcel Lupovici : Pierre Grutter, le patron de « L'Âge d'or »
- Dominique Maurin : Tonio, fils de Jo et de Louise
- Magali Noël : Viviane, la chanteuse de « L'Âge d'or »
- Marie Sabouret : Mado les Grands Bras
- Claude Sylvain : Ida Ferrati, épouse de Mario
- Perlo Vita : César « le Milanais »
- Armandel : un joueur de poker
- Alain Bouvette : le portier de « L'Âge d'or »
- Alice Garan : une fille
- Dalibert : un client de « L'Âge d'or »
- Jacques David : le commissaire
- Emile Genevois : Charlie, le fournisseur de came
- Marcelle Hainia : Suzanne, la femme de Frédo
- Lesieur : Frédo, le cafetier ami de Tony
- Daniel Mendaille : le veilleur de nuit
- Huguette Montréal : une fille
- Lita Reccio : la dame au bar, gardant le petit Tonio
- Fernand Sardou : un joueur de poker
- Jean Bellanger : un journaliste (non crédité)
- Jacques Besnard : un joueur de poker (non crédité)
- Teddy Bilis : l'homme qui apporte les 120 millions (non crédité)
- Jenny Doria : une fille (non créditée)
- René Hell : le vendeur de journaux (non crédité)
- Maryse Paillet : la mère de Charlie (non créditée)
- Marcel Rouzé : le premier agent (non crédité)
- Moustache : le batteur de l'orchestre (non crédité)
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