Vu le film Boulevard de Julien Duvivier (1960) avec Jean Pierre Leaud Pierre Mondy Monique Brienne Magali Noel Jacques Duby Pierre Frag Pierre Mirat Hélène Tossy Bibi Morat Julien Verdie Anne Bequet Robert Dalban Alexandre Rignaut Marcelly Dominique Davray Jean Luisi Hubert Noel Jacques Herlin
Georges dit "Jojo" (Jean-Pierre Léaud) est un adolescent
désœuvré qui habite au dernier étage d'un immeuble dans une chambre de bonne.
Il monte souvent sur son toit, qui supporte une grande enseigne publicitaire
lumineuse, donnant sur la place
Pigalle. Il ne travaille pas et cache constamment à son entourage
qu'il a faim. Il compte parmi ses voisins Jenny Dorr, une artiste qui se
produit dans un cabaret de strip-tease de la place, Giuseppe, un peintre
homosexuel qui le dégoute autant qu'il le fascine, Julius Rosenthal, un
camelot, et la famille Benazzi dont la fille Marietta ne lui est pas
indifférente.
Difficile de faire mieux pour le défi , on passe de la
Place Clichy à Montmartre et Pigalle et les Toits du quartier avec une vue
imprenable
Boulevard de Julien Duvivier est un portrait riche et
vibrant de la jeunesse parisienne, marqué par la quête d'identité d’un
adolescent, incarné avec une justesse désarmante par Jean-Pierre Léaud.
Duvivier, souvent connu pour ses récits noirs et ses personnages marginalisés,
capture ici la gouaille de Jojo, un jeune adolescent des rues de Paris,
oscillant entre innocence et désir de se confronter au monde adulte.
Le film se démarque par son réalisme social, avec un décor
de quartier qui n'est pas idéalisé, mais au contraire rempli de ces petites
absurdités et de personnages hauts en couleur. Les interactions de Jojo, entre
le voisin homosexuel et la séduisante voisine, créent des tensions palpables et
ajoutent une complexité rarement vue pour l’époque, surtout dans la manière
d’aborder ces thèmes délicats. Le fait que Jojo soit prêt à poser nu pour un
peintre ou à enchaîner les petits boulots pour découvrir l’amour symbolise
parfaitement l'insouciance, mais aussi la curiosité maladroite de cette période
de la vie.
Quant à Léaud, c’est impressionnant de le voir déjà à l’aise
avec ce personnage de jeune effronté, à la fois naïf et calculateur, prêt à
faire le premier pas dans l’univers adulte tout en restant attaché à son monde
d’enfant. Sa gouaille et sa maladresse contribuent à la sincérité de
l’ensemble, et sa présence dans un décor aussi minutieusement dépeint par
Duvivier ajoute au film une authenticité qui marque profondément.
Boulevard est ainsi un film subtil, qui, sous des
airs légers et quotidiens, explore les désirs adolescents et la transition vers
la maturité. Il rappelle que chaque quartier, chaque coin de rue peut devenir
une scène où se jouent les aventures existentielles des jeunes en quête de
repères, et cela avec une rare humanité.
NOTE : 14.10
- Réalisation : Julien Duvivier
- Premier assistant réalisateur : Robert Gendre
- Scénario : d'après le roman de Robert Sabatier (éditions Albin Michel)
- Adaptation : René Barjavel et Julien Duvivier
- Dialogues : René Barjavel
- Photographie : Roger Dormoy
- Cadreur : Robert Schneider
- Montage : Paul Cayatte
- Musique : Jean Yatove
- Chanson chantée par Jean-Claude Pascal, sur des paroles de Jean Dréjac
- Décors : Robert Bouladoux, assisté de Georges Richard et Jean Taillandier
- Son : Antoine Archimbaud
- Scripte girl : Denise Morlot
- Ensemblier : Fernand Chauviret
- Maquillage : Jeannine Lankshear
- Régisseur : Paulette Boréal
- Administrateur : Marcel Bligny
- Producteur : Lucien Viard
- Directeurs de production : Paulette Boréal et Paul Joly
- Assistant de production : Bernard Lapeyre
- Secrétaire de production : Yvonne Eblagon
- Société de production : Orex Films - Société française Théâtre et Cinéma
- Société de distribution : Consortium Pathé
- Tournage dans les studios de Boulogne
- Société Optiphone
- Laboratoire Franay de Saint-Cloud
- Effets spéciaux : LAX
- Jean-Pierre Léaud : Georges Castagnier dit « Jojo », adolescent désœuvré
- Monique Brienne : Marietta Benazzi, la jeune italienne
- Pierre Mondy : Dicky, l'ancien boxeur
- Magali Noël : Jenny Dorr, l'artiste chorégraphique
- Jacques Duby : Giuseppe Amato, le peintre
- Pierre Frag : Julius Rosenthal, le camelot
- Pierre Mirat : M. Benazzi, le père de Marietta (non crédité)
- Hélène Tossy : Mme Benazzi, la mère de Marietta
- Bibi Morat : Pietro Bennazzi, le petit frère de Marietta
- Albert Michel : Gaston Duriez
- Maryse Martin : Mme Duriez
- Mag-Avril : la vieille Joséphine
- Julien Verdier : M. Jean Castagnier, le père de Jojo, cafetier
- Anne Béquet : Marie Castagnier, la belle-mère de Jojo
- Robert Dalban : le forain, animateur de boxe
- Bob Ingarao : Louis Arnavon, un boxeur
- Alexandre Rignault : le manager de boxe
- Raoul Delfosse : le serveur de la buvette
- Aram Stéphan : Hauser, l'imprimeur
- Robert Pizani : Paulo, le sculpteur
- Gérard Fallec : Roger, un jeune amoureux de Marietta
- Jean-Louis Le Goff : le policier en civil qui poursuit Jojo
- Georges Adet : Mr Arthur
- Marcelly : le clown
- Jean-Marie Amato : le clochard qui ramasse les pièces
- Simone Max : une passante
- Nina Myral : la concierge
- Dominique Davray : Catherine, une entraîneuse éméchée
- Hubert Noël : le maquereau
- Paul Uny : le militaire
- Jean Luisi : le corse qui déclenche la bagarre
- Jacques Herlin : le garçon du café où a lieu la bagarre
- Louis Viret : le présentateur des strip-teaseuses
- Jean Minisini : un boxeur
- Betty Beckers : une danseuse
- Alain Beach
- Claudine Berg
- Jacques Bézard
- Lucien Camiret
- Clara Clark
- Amy Collin
- Christine Darnay
- Noël Darzal
- Sylvain Edy
- Gabriel Gobin (non crédité)
- Lydia Rogier
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire