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samedi 9 novembre 2024

13.90 - MON AVIS SUR LE FILM THE LONG GOOD FRIDAY DE JOHN MACKENZIE (1980)


 Vu le film The Long Good Friday (Racket) de John Mackenzie (1980) avec Bob Hoskins Helen Mirren Pierce Brosnan Eddie Constantine P.H Moriarty Paul Freeman Derek Thomson Kevin mc Nally Dave King Bryan Johnson Patti Love Leo Dolan

Belfast, fin des années 1970. Un homme élégant pénètre dans une voiture avec une valise pleine d'argent. Celle-ci est remise à un intermédiaire après que ce dernier en a prélevé une petite somme. Cette valise est finalement livrée dans un cottage isolé où trois hommes se lancent dans un décompte et un partage. Pendant ce temps, notre homme et son complice se rendent dans un pub. Au bar, il séduit un jeune garçon. Alors qu'il paie la note, le jeune homme et le chauffeur sont enlevés et aussitôt exécutés. Au même instant, un commando armé pénètre dans le cottage où a lieu le partage.

The Long Good Friday, réalisé par John Mackenzie en 1980, est souvent considéré comme l'un des meilleurs films de gangsters britanniques, transcendant son genre pour devenir une analyse des tensions sociales, économiques et politiques du Londres de la fin des années 70. Le film se déroule sur une seule journée – le Vendredi saint – où Harold Shand (incarné par un Bob Hoskins au sommet de son art) espère conclure un projet de développement urbain d’envergure qui ferait de lui le roi du crime de la ville. Son rêve d’empire moderne s'effondre cependant lorsque ses associés, ses alliés et lui-même deviennent les cibles d’attaques violentes de l’IRA.

Le scénario, salué pour son intelligence et sa profondeur, mêle subtilement intrigues criminelles et luttes géopolitiques. En choisissant de mettre en avant les revendications violentes de l’IRA, le film devient une métaphore des pressions auxquelles Londres était confrontée à l'époque. Les bombes qui explosent sans préavis et les alliances qui s’effritent montrent combien les projets de Harold, en apparence bien ficelés, sont en réalité fragiles. Son empire n’est pas seulement attaqué de l'extérieur mais rongé de l'intérieur par la corruption et la violence. L'intrigue aborde aussi le rôle des Américains (illustré par Eddie Constantine, l'invité yankee), qui viennent s’approprier les parts d’un marché londonien en pleine expansion, symbolisant la montée de l'influence américaine au sein de la vieille Europe.

La performance de Bob Hoskins, avec son charisme brut et sa capacité à incarner la rage contenue, apporte une profondeur incroyable au personnage de Harold. Il est aussi rehaussé par la présence de Helen Mirren dans le rôle de Victoria, sa compagne loyale et calculatrice, qui apporte une touche d'élégance et d’intelligence froide, contrastant avec la violence qui l’entoure.

Un autre aspect marquant est la toute première apparition à l’écran de Pierce Brosnan dans un rôle de tueur à gages gay, une scène surprenante pour l'époque et montrant déjà une approche audacieuse du cinéma britannique, qui n'hésitait pas à bousculer les attentes des spectateurs. Sa mission dans le sauna, où il exécute une « basse œuvre », est symbolique de cette brutalité froide et décomplexée du milieu du crime.

The Long Good Friday n’est pas qu’un simple film de gangsters, mais un portrait saisissant d'une époque, d'une ville en mutation et des conflits qui déchirent le tissu social britannique. C’est un film complexe, tantôt noir et brutal, tantôt ironique, qui ne se résout pas à suivre les clichés du genre, offrant un regard unique sur la criminalité, l'influence étrangère et les violences politiques dans le Londres des années 80.

NOTE : 13.90

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