Vu le film Comme un Cheveu sur la Soupe de Maurice Régamey (1957) avec Louis de Funès Jacques Jouanneau Robert Manuel Léo Campion Noëlle Adam Nadine de Rothschild Jean Pierre Cassel Moustache Christian Méry Sabine André
Pour le défi , scène Place Pigalle et Boulevard de Clichy
(activité au Bout de 20 mn)
Pierre Cousin, compositeur incompris, qui de surcroît se
voit rejeté par son ex-fiancée Wanda, veut mourir. Cinq fois, usant de moyens
différents, il tente de se suicider ; en vain. Il a alors l'idée de
s'adresser à des tueurs professionnels, qui, contre argent, vont le supprimer.
Mais entre-temps, il sauve de la noyade Caroline et reprend goût à la vie,
d'autant que son action lui vaut une flatteuse publicité: sa musique est enfin
reconnue, et Caroline en devient la chanteuse interprète. C'est alors que se
profile l'ombre des malfrats, soucieux d'honorer leur contrat. Il faudra une
bagarre pour clarifier la situation, sous les rythmes entraînants du groupe de
jazz du batteur Moustache, à "La Belle Vie", où Pierre Cousin et
Caroline Clément donnaient leur premier spectacle.
Comme un cheveu sur la soupe est une comédie
légère réalisée par Maurice Régamey, qui s’inscrit dans la tradition du théâtre
de boulevard. Avec son scénario truffé de quiproquos, de portes qui claquent et
de malentendus rocambolesques, le film suit les codes d’un genre populaire des
années 50. Pourtant, ce qui le distingue est surtout la présence d’un Louis de
Funès encore en devenir, dans un rôle étonnamment sobre.
De Funès incarne Pierre Cousin, un musicien déprimé qui
tente maladroitement de mettre fin à ses jours, avant de se retrouver mêlé à
une série de péripéties absurdes. Ce personnage de pauvre bougre mélancolique,
à mille lieues de ses célèbres colères et mimiques hystériques, offre une
facette méconnue de son talent. Loin de « faire du De Funès », il adopte une
interprétation mesurée, presque touchante par moments. Ce rôle particulier
rappelle son passé de pianiste dans des bars, un métier qu’il pratiqua avant de
devenir acteur, et le film semble lui rendre hommage en le plaçant derrière un
piano dans plusieurs scènes.
Le scénario, certes léger, repose sur une mécanique bien
huilée de situations cocasses et de dialogues percutants. Les influences
théâtrales sont évidentes, avec des rebondissements prévisibles mais efficaces,
typiques du vaudeville. Le film tire également profit d’un casting solide :
Robert Manuel excelle dans son rôle de confident énergique, tandis que Jacques
Jouanneau, visage familier du cinéma comique, apporte une touche de naïveté et
d’humour burlesque.
Visuellement, la réalisation de Maurice Régamey reste
fonctionnelle, sans éclat particulier. Le film mise avant tout sur son rythme
enlevé et ses dialogues vifs. Certaines scènes frisent l’absurde, notamment
lorsqu’un prétendu suicide se transforme en opportunité sentimentale ou
professionnelle. Ce ton décalé, parfois farfelu, donne au film une fraîcheur
qui compense sa simplicité narrative.
En dépit de ses qualités, Comme un cheveu sur la soupe
reste une œuvre mineure dans la carrière de Louis de Funès. Si le film amuse
par son charme rétro et son humour bon enfant, il ne possède pas la dimension
satirique ou l’énergie délirante des futurs chefs-d’œuvre de l’acteur.
Cependant, il témoigne d’un moment clé de sa carrière, avant son ascension
fulgurante dans les années 60.
Comme un cheveu sur la soupe est une comédie
plaisante et sans prétention, qui plaira aux amateurs de théâtre de boulevard
et aux curieux désirant découvrir un De Funès plus nuancé. Le film se savoure
davantage pour ses clins d’œil au passé musical de l’acteur et son ambiance
légère que pour sa profondeur ou son originalité. Une curiosité sympathique
dans l’histoire du cinéma comique français.
NOTE : 8;90
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Maurice Regamey, assisté de Jacques Besnard
- Scénario : Jean Redon, Yvan Audouard, Maurice Regamey inspiré du roman Les tribulations d'un Chinois en Chine de Jules Verne
- Adaptation : Jacques Besnard
- Dialogues : Jean Redon, Yvan Audouard
- Décors : Roger Briancourt, assisté de Jacques Mély et André Guérin
- Photographie : Paul Cotteret
- Opérateur : Guy Suzuki, assisté de René Guissart, Jean Marginière
- Musique : Georges Van Parys
- Chansons : Mon cœur et moi, Mon amour et ma vie de Jean Broussolle et Georges Van Parys (Nouvelles éditions Méridian)
- Montage : Gilbert Natot, assisté de Marie-Josèphe Yoyotte
- Son : René-Christian Forget, assisté de Gabriel Salagnac et Guy Mallet
- Régisseur général : Margot Capelier
- Production : Champs-Élysées Production (France)
- Distribution : Pathé Consortium
- Louis de Funès : Pierre Cousin, compositeur malheureux
- Nadine Tallier : Juliette, l'entraîneuse de "La Belle Vie"
- Christian Duvaleix : le journaliste
- Christian Méry : Angelo, le gangster corse
- Louis Massis : le photographe du journal
- Léo Campion : M. Ferdinand Boutiller, impresario et éditeur de disques
- Pierre Stephen : le commissaire de police Bargeot
- Sabine André : une cliente de la crèmerie
- Simone Berthier : Mme Julie, la concierge de Pierre Cousin
- Billy Beck : le client ivre à "La Belle Vie"
- Jim Balla
- Max Dalban : le patron du café "Le Bazar"
- Hubert Deschamps : le directeur de la banque
- Pierre Doris : le chasseur du "Néant"
- Max Dejean : un infirmier de l'asile
- Géo Dorlis : le directeur de la boîte "La Belle Vie"
- Albert Michel : l'employé du gaz
- Pierre Mirat : l'agent notant l'adresse
- Philippe Nyst : un gangster
- Mireille Ozy : la serveuse de la crèmerie
- Bernard Regnier
- Roger Saget : le policier qui prête son pantalon
- Pierre Tornade : Émile, le maître d'hôtel de la boîte
- Étienne Decroux : le fou astrologue
- Danielle Lamar : Wanda, l'ex-petite amie de Pierre
- Eddy Rasimi : le chasseur de la boîte "La Belle Vie"
- Robert Manuel : Tony, le tueur mélomane
- Jacques Jouanneau : Amédée, le tueur amateur au flipper
- Noelle Adam : Caroline Clément, la jeune femme qui veut se suicider
- Moustache : le batteur de l'orchestre
- Luc Andrieux : l'éclusier (non crédité)
- Marcel Bernier : un plongeur des cuisines (non crédité)
- Paul Bisciglia : le livreur de fleurs (non crédité)
- Jackie Blanchot : Paulo, un gangster (non crédité)
- Jean-Pierre Cassel : un journaliste (non crédité)
- Lucien Desagneaux : le laitier (non crédité)
- Pierre Duncan : un gangster dévalisant "Le Bazar" (non crédité)
- Gabriel Gobin : le terrassier devant chez Pierre (non crédité)
- Grégoire Gromoff : un client de la crèmerie (non crédité)
- Gib Grossac : le nouveau fiancé de Wanda (non crédité)
- René Hell : l'homme blessé au commissariat (non crédité)
- Robert Le Béal : le docteur au commissariat (non crédité)
- Julien Maffre : le marinier sur la Seine (non crédité)
- Judith Magre : une journaliste (non créditée)
- Robert Mercier : un plongeur des cuisines (non crédité)
- Lajos Molnár : le violoniste du cabaret russe (non crédité)
- Bernard Musson : le serveur du "Bazar" (non crédité)
- Laure Paillette : la crémière (non créditée)
- Jean-Marie Rivière : un acolyte d'Angelo (non crédité)
- Louisette Rousseau : une auditrice au cabaret (non créditée)
- Maurice Regamey : un turfiste (non crédité)
- Silvia Solar (non créditée)
- Michel Thomass : le violoniste de l'orchestre russe (non crédité)
- Claude Bertrand : le client mécontent au bar (non crédité)
- Jean-François Laley : le présentateur télé (voix, non crédité)
- Roger Lecuyer : un serveur de la boite de nuit (non crédité)
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