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mercredi 27 novembre 2024

8.90 - MON AVIS SUR LE FILM COMME UN CHEVEU SUR LA SOUPE DE MAURICE REGAMEY (1957)


Vu le film Comme un Cheveu sur la Soupe de Maurice Régamey (1957) avec Louis de Funès Jacques Jouanneau Robert Manuel Léo Campion Noëlle Adam Nadine de Rothschild Jean Pierre Cassel Moustache Christian Méry Sabine André

Pour le défi , scène Place Pigalle et Boulevard de Clichy (activité au Bout de 20 mn)

Pierre Cousin, compositeur incompris, qui de surcroît se voit rejeté par son ex-fiancée Wanda, veut mourir. Cinq fois, usant de moyens différents, il tente de se suicider ; en vain. Il a alors l'idée de s'adresser à des tueurs professionnels, qui, contre argent, vont le supprimer. Mais entre-temps, il sauve de la noyade Caroline et reprend goût à la vie, d'autant que son action lui vaut une flatteuse publicité: sa musique est enfin reconnue, et Caroline en devient la chanteuse interprète. C'est alors que se profile l'ombre des malfrats, soucieux d'honorer leur contrat. Il faudra une bagarre pour clarifier la situation, sous les rythmes entraînants du groupe de jazz du batteur Moustache, à "La Belle Vie", où Pierre Cousin et Caroline Clément donnaient leur premier spectacle.

 

Comme un cheveu sur la soupe est une comédie légère réalisée par Maurice Régamey, qui s’inscrit dans la tradition du théâtre de boulevard. Avec son scénario truffé de quiproquos, de portes qui claquent et de malentendus rocambolesques, le film suit les codes d’un genre populaire des années 50. Pourtant, ce qui le distingue est surtout la présence d’un Louis de Funès encore en devenir, dans un rôle étonnamment sobre.

De Funès incarne Pierre Cousin, un musicien déprimé qui tente maladroitement de mettre fin à ses jours, avant de se retrouver mêlé à une série de péripéties absurdes. Ce personnage de pauvre bougre mélancolique, à mille lieues de ses célèbres colères et mimiques hystériques, offre une facette méconnue de son talent. Loin de « faire du De Funès », il adopte une interprétation mesurée, presque touchante par moments. Ce rôle particulier rappelle son passé de pianiste dans des bars, un métier qu’il pratiqua avant de devenir acteur, et le film semble lui rendre hommage en le plaçant derrière un piano dans plusieurs scènes.

Le scénario, certes léger, repose sur une mécanique bien huilée de situations cocasses et de dialogues percutants. Les influences théâtrales sont évidentes, avec des rebondissements prévisibles mais efficaces, typiques du vaudeville. Le film tire également profit d’un casting solide : Robert Manuel excelle dans son rôle de confident énergique, tandis que Jacques Jouanneau, visage familier du cinéma comique, apporte une touche de naïveté et d’humour burlesque.

Visuellement, la réalisation de Maurice Régamey reste fonctionnelle, sans éclat particulier. Le film mise avant tout sur son rythme enlevé et ses dialogues vifs. Certaines scènes frisent l’absurde, notamment lorsqu’un prétendu suicide se transforme en opportunité sentimentale ou professionnelle. Ce ton décalé, parfois farfelu, donne au film une fraîcheur qui compense sa simplicité narrative.

En dépit de ses qualités, Comme un cheveu sur la soupe reste une œuvre mineure dans la carrière de Louis de Funès. Si le film amuse par son charme rétro et son humour bon enfant, il ne possède pas la dimension satirique ou l’énergie délirante des futurs chefs-d’œuvre de l’acteur. Cependant, il témoigne d’un moment clé de sa carrière, avant son ascension fulgurante dans les années 60.

Comme un cheveu sur la soupe est une comédie plaisante et sans prétention, qui plaira aux amateurs de théâtre de boulevard et aux curieux désirant découvrir un De Funès plus nuancé. Le film se savoure davantage pour ses clins d’œil au passé musical de l’acteur et son ambiance légère que pour sa profondeur ou son originalité. Une curiosité sympathique dans l’histoire du cinéma comique français.

NOTE : 8;90

FICHE TECHNIQUE


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