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jeudi 21 novembre 2024

13.50 - MON AVIS SUR LE FILM BOB LE FLAMBEUR DE JEAN PIERRE MELVILLE (1956)


 Vu Le Film Bob Le Flambeur de Jean Pierre Melville (1956) avec Roger Duchesne Daniel Cauchy Isabelle Corey André Garet Guy Decomble Simone Paris Claude Cerval Gérard Buhr Howard Vernon René Havard Colette Fleury

Bob, ancien truand repenti, est dévoré par la dépendance au jeu. Il écume les tripots de Montmartre et rencontre une jeune fille sans ressource, Anne, qui est sur le point de sombrer dans la prostitution.

Ruiné par le jeu et souhaitant se renflouer financièrement, Bob projette de cambrioler le casino de Deauville dont le coffre-fort contient une forte somme d'argent. Il réunit une équipe pour cambrioler l'établissement et achète les plans du sous-sol. Parmi ses comparses figure Paulo, qui tombe amoureux d'Anne.

Bob le flambeur (1956), réalisé par Jean-Pierre Melville, est souvent qualifié de « Melville mineur », mais même dans sa modestie, il reste un film marquant. Mélange de film noir et de chronique mélancolique, ce polar explore l’univers interlope de Pigalle et l’élégance trompeuse de Deauville. Bob (Roger Duchesne), un ancien truand reconverti en joueur compulsif, incarne un antihéros rongé par la passion du jeu. À la fois fascinant et pathétique, il prépare un audacieux cambriolage de casino qui, à cause de sa propre addiction, échoue de manière presque absurde. Ce braquage raté est devenu une référence incontournable dans le cinéma de genre, inspirant des générations de cinéastes.

Melville fait de Pigalle un personnage à part entière : ses ruelles sombres, ses néons et son atmosphère poisseuse contrastent avec l’opulence trompeuse du casino de Deauville. La musique jazz, omniprésente, ajoute une touche de modernité et d’insouciance à cette ambiance teintée de désillusion. C’est un film qui capte l’esprit d’un Paris nocturne, fait de perdants magnifiques et de rêves brisés.

Cependant, Bob le flambeur n’est pas exempt de défauts. Roger Duchesne, dans le rôle principal, manque de charisme et de profondeur pour rendre Bob pleinement captivant. Son jeu rigide prive parfois le personnage de l’ambiguïté et du charme que le scénario suggère. Certains personnages secondaires, en revanche, sont plus réussis, comme Anne (Isabelle Corey), jeune femme perdue, ou Paulo, l’apprenti maladroit.

Ce qui sauve le film, c’est la signature visuelle et narrative de Melville. Sa mise en scène, alliant précision et nonchalance, annonce déjà le style épuré de ses chefs-d’œuvre futurs comme Le Samouraï. Si le film souffre d’une certaine naïveté dans son exécution, il pose les bases d’une esthétique unique qui fera la renommée de Melville.

Bob le flambeur est une œuvre imparfaite mais attachante, portée par l’élégance mélancolique de son auteur. Si ce n’est pas le sommet de sa carrière, il reste un jalon important du polar français et un témoignage précieux d’une époque.

NOTE : 13.50

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