Vu le film Monsters on a Plane de Ezra Tsegaye (2024) avec Eva Habermann Micaela Schafer Lea Muller Nicolas Artajo Philippe Brenninkmeyer Isabel Dornheim
Un professeur ramène clandestinement à
bord d’un vol commercial une créature mystérieuse provenant d’une contrée
lointaine. Mais lorsque l’avion traverse de violentes turbulences, la bête se
réveille et se met à attaquer les passagers…
Si le cinéma de série Z a parfois le
charme de l'excès et du décalage assumé, Monsters on a Plane d’Ezra Tsegaye
se contente de sombrer dans l'abîme du ridicule sans jamais tenter de remonter.
Ce film, qui promettait un cocktail explosif de frissons et de délires, livre
en réalité 90 minutes de néant cinématographique.
Le pitch, déjà minimaliste, aurait pu
être sauvé par une dose d'autodérision ou une exécution un tant soit peu
inventive : un avion de ligne pris en otage par un monstre "exotique"
que personne n’a pris la peine de rendre menaçant, ni même vaguement crédible.
Les effets spéciaux, vraisemblablement issus d’un logiciel d’animation gratuit
des années 90, feraient rougir de honte les créatures de Pif Gadget. Chaque
apparition du "monstre" provoque plus d’éclats de rire que de
frissons, réduisant l’impact dramatique à peau de chagrin.
Le casting, quant à lui, semble
constitué d'acteurs ayant raté tous les castings de l'année. Leurs performances
oscillent entre le surjeu digne d’une sitcom ratée et l’indifférence totale,
comme s’ils avaient accepté ce rôle pour payer un loyer en retard. Les
dialogues, tout droit sortis d’une blague Carambar, ne laissent aucune chance à
ces pauvres âmes de sauver la face. Quand on entend une hôtesse de l’air crier,
face au monstre, "Il est interdit de fumer en cabine, même pour les
créatures démoniaques !", on comprend que la subtilité ne figurait pas au
programme.
Le scénario, à défaut d’être cohérent,
aurait pu au moins être absurde et divertissant. Mais non. Tegaye semble se
complaire dans une narration où il ne se passe littéralement rien. Pas de
montée en tension, pas de séquences mémorables : juste un enchaînement de
scènes mal cadrées, mal montées et mal écrites. On attend désespérément un
sursaut de créativité, une scène hilarante par son absurdité ou une action
imprévisible. Rien.
Quant à la réalisation, elle est d’une
platitude désarmante. La caméra semble aussi perdue que les passagers du vol,
errant sans but précis dans des décors en carton-pâte mal éclairés. Les
quelques tentatives de jump-scares tombent à plat, faute d’un minimum de
construction narrative ou visuelle.
Le comble est atteint avec le fameux
"monstre exotique", censé être la vedette du film. Une sorte de
mélange raté entre un dragon miniature et une peluche délavée, il est si
inoffensif qu’il en devient presque attachant. Il n’y a aucun suspense, aucune
menace réelle : même une mouche, d’ailleurs absente de l’avion, aurait pu
susciter davantage d’angoisse.
Monsters on a Plane
ne parvient même pas à être un bon mauvais film, de ceux que l’on regarde avec
plaisir pour leur côté kitsch et décalé. Ici, tout est simplement raté, du
concept à l’exécution. On pourrait espérer que Tegaye apprenne de ses erreurs,
mais encore faudrait-il qu’il ait eu une véritable intention artistique à la
base. À éviter, sauf pour les plus grands amateurs de torture cinéphile
NOTE : 5.90
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