Pages

lundi 6 janvier 2025

12.00 - MON AVIS SUR LE FILM LE DIABLE ET LES 10 COMMANDEMENTS DE JULIEN DUVIVIER (1962)

 


Vu le film Le Diable et les 10 Commandements de Julien Duvivier (1962) avec Alain Delon Micheline Presle Louis de Funès Lino Ventura Fernandel Michel Simon Danielle Darrieux Françoise Arnoul Lucien Baroux Jean Claude Brialy Claude Nolier Mel Ferrer

Dans un couvent de religieuses, le vieux Jérôme Chambard s'occupe de petits travaux ; il jure sans cesse et la mère supérieure le renvoie. Comme le vieil homme est l'ami de l'évêque, celui-ci lui offre un catéchisme pour qu'il apprenne les dix commandements. Mais le diable lui montre comment ne pas les respecter, et même, les détourner.

Réalisé en 1962 par Julien Duvivier, Le Diable et les 10 Commandements s’inscrit dans la tradition des films à sketches, une forme cinématographique que le réalisateur affectionne particulièrement. Ce film, audacieux et facétieux, propose une série de tableaux burlesques et satiriques où chaque segment illustre un commandement, non pas toujours pour le respecter, mais souvent pour en montrer la subversion ou le détournement dans un univers profondément humain, pétri de contradictions et de faiblesses.

Le premier attrait du film est évidemment son casting d’exception. Quel autre réalisateur aurait pu réunir une telle brochette de talents ? Alain Delon, dans un rôle à contre-emploi, séduit par sa fraîcheur juvénile ; Louis de Funès, encore au début de sa gloire, fait preuve d’un humour retenu, plus subtil que dans ses futurs rôles comiques ; Fernandel, fidèle à lui-même, incarne un personnage à l’esprit vif et moqueur. Quant à Michel Simon et Lino Ventura, ils apportent une gravité et une force à des segments qui en avaient bien besoin, tandis que Danielle Darrieux et Micheline Presle ajoutent leur élégance et leur aura.

Cependant, comme c’est souvent le cas avec les films à sketches, l’ensemble souffre d’une inévitable inégalité. Certains épisodes sont remarquablement réussis et marquants, notamment celui où Michel Simon se moque de l’institution religieuse avec une audace jubilatoire, ou encore celui avec Ventura, qui aborde les thèmes de la convoitise et de la trahison avec une noirceur froide et implacable. D’autres segments, en revanche, paraissent plus faibles, presque anecdotiques, malgré la présence de grandes vedettes. Cette disparité donne parfois au film un rythme un peu heurté, alternant le très bon et le plus convenu.

L’originalité du film tient aussi à son ton. Duvivier ne cherche pas à livrer une leçon de morale rigide ; au contraire, il s’amuse à démontrer que les 10 commandements, censés dicter une conduite irréprochable, sont constamment contournés par les humains, souvent avec malice, parfois avec désespoir. La voix off diabolique, fil rouge des sketches, apporte une note ironique et légère qui désamorce toute tentation de sérieux pesant.

En conclusion, Le Diable et les 10 Commandements est une œuvre inégale mais délicieuse, où le plaisir de voir de grands acteurs, souvent dans des rôles inattendus, compense largement les faiblesses de certains segments. On ressort de ce film avec le sentiment d’avoir assisté à un spectacle intelligent, moqueur et élégant, où la légèreté du ton n’empêche pas une réflexion sur la condition humaine et ses contradictions. Un divertissement rare, porté par l’audace de Duvivier et le charisme de ses interprètes.

NOTE : 12.00

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Claude Rich (voix off, non crédité) est le Serpent/le Diable qui commente les sketches.

1er épisode : Tu ne jureras point

[modifier | modifier le code]

2e épisode : Luxurieux point ne seras et L'œuvre de chair ne désireras qu'en mariage seulement

3e épisode : Tu ne tueras point

4e épisode : Tu ne convoiteras point

5e épisode : Un seul Dieu tu adoreras

6e épisode : Tes père et mère honoreras et Tu ne mentiras point

[modifier | modifier le code]

7e épisode : Tu ne déroberas point

8e épisode : Les dimanches tu garderas

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire