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lundi 27 janvier 2025

12.00 - MON AVIS SUR HORS DU TEMPS DE VINCENT MACAIGNE (2024)


 Vu le film Hors du Temps de Olivier Assayas (2024) avec Vincent Macaigne Micha Lescot Nine d’Urso Nora Hamzawi Maud Tyler Dominique Reymond Magdalena Lafont Thomas Bodson  Charline Bourgeois-Tacquet Olivier Assayas (le narrateur)

Étienne et Paul, alter-egos d'Olivier Assayas et de son frère Michka, vivent le confinement sanitaire d'avril 2020 dans leurs maison familiale proche de Paris avec leurs compagnes Carole et Morgane.

Les deux frères vont profiter de ce moment « hors du temps » pour se reconnecter à la nature, verdoyante et ouverte, et à leurs souvenirs d'enfance.

Avec Hors du Temps, Olivier Assayas s’empare d’un sujet à la fois intime et universel : l’isolement forcé. Comme une métaphore de ce moment suspendu que fut le confinement de 2020, le film place ses personnages dans une maison familiale où tout semble figé. Entre discussions philosophiques, tensions domestiques et petits éclats de rire, Assayas explore les fragilités humaines avec une subtilité qui lui est propre.


Le film s’articule autour de deux frères, Paul et Étienne, incarnant des pôles opposés. Paul, maniaque des gestes barrières, incarne une obsession du contrôle qui frôle le comique absurde. À l’inverse, Étienne, bien plus détaché, symbolise une approche presque hédoniste du confinement, refusant les contraintes que Paul impose autour de lui, jusqu’à interdire qu’on marche sur le sol fraîchement nettoyé. Cette opposition, à la fois drôle et tragique, reflète les tensions vécues dans de nombreux foyers durant cette période.


Paul et Étienne ne sont pas que des personnages ; ils forment une projection du réalisateur et de son frère. Assayas semble utiliser cette dualité pour explorer ses propres contradictions : l’artiste perfectionniste contre le rêveur désinvolte. Ce dialogue intérieur trouve une résonance particulière dans l’écriture des dialogues, souvent nourrie de réflexions philosophiques. Parfois un peu "intello", certes, mais jamais dénuée d’émotion.


Si le film séduit, c’est aussi grâce à ses interprètes. Micha Lescot, avec son élégance un peu éthéré à la Chereau  incarne à merveille l’artiste cérébral en quête de sens. Mais la Vincent Macaigne, "nounours au féminin" Avec son naturel désarmant et son humour pince-sans-rire, il apporte au film une légèreté salvatrice, mêlant rire et mélancolie avec une aisance remarquable. Sa capacité à rendre touchants les moments les plus banals, voire absurdes, confère au film un charme unique.


Assayas réussit à capturer l’essence du confinement : une coexistence forcée où la banalité du quotidien se mêle à des questionnements existentiels. Si certaines discussions philosophiques peuvent sembler un peu appuyées, elles sont souvent équilibrées par des scènes plus légères ou poétiques, créant un équilibre subtil entre réflexion et émotion.


Hors du Temps porte bien son titre. Comme le confinement qu’il évoque, il est à la fois familier et irréel, trivial et profond. Grâce à une mise en scène sobre et un casting d’exception, Olivier Assayas signe une œuvre douce-amère qui touche juste, même si elle peut parfois sembler un peu en retrait dans son rythme. C’est un film qui ne plaira peut-être pas à tous, mais qui offre une belle tranche de rigolade et de réflexion à ceux qui sauront s’y plonger.

NOTE : 12.00

FICHE TECHNIQUE



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