Comme chaque année, Le Film Français dévoile son classement des "films majoritaires français" les plus rentables. Si en 2015, le box-office n'a guère mis en lumière des succès populaires à l'instar de La Famille Bélier ou Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu l'an dernier, elle n'en demeure pas moins bonne pour la cinéma français.
On apprend en premier lieu que cinq titres dépassent le seuil exceptionnel de 100 % de rentabilité en salle, et ce pour la deuxième année consécutive – ce qui est plutôt rare. Le deuxième constat, c'est que ces cinq longs métrages ne sont pas forcément ceux qui trustent le classement du plus grand nombre d'entrées sur l'exercice 2015. Ainsi, le film le plus rentable de l'année La loi du marché, avec Vincent Lindon. Le film, très ancré dans le contexte social actuel et porté par un acteur qui file vers le César (après un Prix d'interprétation à Cannes en mai dernier), enregistre un taux 180,70 % de rentabilité avec 975 222 entrées sur un nombre de copies honnêtes (168 la première semaine) et un budget de 1,7 million d'euros seulement. La loi du marché succède à La famille Bélier, rentable en 2014 à hauteur de 307 % !
Sur la deuxième marche, on retrouve un documentaire, Demain, réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent. À l'instar de Sur le chemin de l'école, film le plus rentable de l'année 2013 avec 164 %, le documentaire écolo pointe à 155,51 % de rentabilité avec 622 026 entrées en salles pour un budget de 1,26 million d'euros. Sur la troisième marche, c'est l'un des longs métrages les plus acclamés par la critique, Mustang, qui enregistre un taux de 134,64 % pour 555 670 tickets écoulés, suivi de Much Loved, avec 130,22 % sur un budget minime de 660 000 euros seulement. Seul Babysitting 2 vient parfaire le triomphe de ce cinéma indépendant et d'auteur, avec 105,5 % de rentabilité pour 3,1 millions d'entrées en salles – preuve que la recette de Philippe Lacheau fonctionne toujours après le premier opus qui avait été archi-rentable (221%).
Dans les tréfonds du classement, certains longs métrages ont frôle la catastrophe commerciale, à l'instar de Marguerite & Julien. Sifflé à Cannes, le long métrage de Valérie Donzelli est 176e avec un taux de 1,2 % pour un budget de 6,8 millions d'euros. Un véritable naufrage que Jamel Debbouze a évité, à plus grande échelle, avec Pourquoi j'ai pas mangé mon père. Le film d'animation, qui a coûté 40 millions d'euros, pointe à la 50e place avec un taux à 18,98 % et 2,4 millions d'entrées.
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