Deadpool est bien le premier phénomène au box-office américain de 2016 : en récoltant 55 millions de dollars pour son deuxième week-end, le film atteint 235 millions de recettes aux Etats-Unis. C'est évidemment le plus gros hit de 2016 -pour l'instant- et un gros nouveau record. Celui du plus gros score au box-office pour un film de la franchise X-Men. Le précédent numero uno, X-Men Days of Future Past, avait mis près de cent jours pour atteindre son score final de 233 millions... Deadpool aura mis dix jours pour atteindre 235 millions et battre Days of Future Past. Dans le reste du monde c'est aussi la fête avec 256 millions dans les bourses de Deadpool. C'est tout bonnement phénoménal, et X-Men Apocalypse ne risque pas d'atteindre ce score à sa sortie le 27 mai. La Fox prépare évidemment Deadpool 2 est en train de transformer Wolverine 3 et X-Force en films R-Rated (interdits aux moins de 17 ans) comme le très vulgaire et violent Deadpool, pensant que là se situait la clef du succès du film. Qui est plus dû à sa campagne promo impeccable qui le présentait comme un film résolument anti-mainstream, anti-Marvel/Disney, anti-Avengers, anti-tout, et à sa sortie intelligemment placée en février, faisant de lui le premier super-blockbuster de l'année.
Loin de Deadpool et de ses records, Kung Fu Panda 3 encaisse tranquillement un chèque de 12,5 millions de dollars pour ce week-end. Et ce n'est toujours pas terrible. Avec un total de 117,1 millions, le film n'a toujours pas remboursé aux Etats-Unis son budget de 145 millions. Heureusement que dans le reste du monde, le film a gagné 162,6 millions sinon ça serait un flop. Mais Kung Fu Panda 3 est toujours le bon dernier de sa franchise et on parie que si DreamWorks sort une suite, elle sera en DTV.
Tiens, un revenant en troisième position : Kevin Reynolds. Sans lien avec Ryan, le réalisateur de Robin des bois, prince des voleurs(deuxième plus gros hit de 1991 aux USA derrière Terminator 2, le jugement dernier) et coulé avec les échecs de Rapa Nui etWaterwolrd tente encore son come-back avec Risen, film, sorti vendredi dernier. Dont le titre français serait La Résurrection du Christ, mais rien n'est sûr pour l'instant puisque le film n'a même pas de date de sortie chez nous. Il s'agit en tous cas d'un péplum chrétien (le genre existe, cf. Ben Hur) où Joseph Fiennes joue un centurion enquêtant sur un prophète nommé Christ, Jésus Christ qui serait revenu d'entre les morts, ce qui cause une grosse agitation politique dans la Jérusalem sous domination romaine. Les critiques américaines semblent apprécier que le film soit plus fun que les habituels bondieuseries lourdingues à destination de la Bible Belt (God's Not Dead, War Room) et il paraît que Joseph Fiennes est vraiment génial dans les caligae du centurion Clavius. En tous cas, Risen est distribué par Sony/Columbia et coproduit par Affirm Films (division de Sony Pictures), qui a à son actif une tripotée de téléfilms bibliques et des films commeFireproof (les vies de courageux pompiers entre l'église et la caserne), Courageous (la même chose avec des flics), Heaven is For Real (où le fils de Greg Kinnear et Kelly Reilly a des visions du Paradis) ou le récent War Room. Vous voyez le genre. Tout ça pour dire que Risen gagne 11,8 millions pour son premier week-end, mieux que les prévisions mais pas suffisant comparé à son budget de 20 millions. Ce n'est pas raté puisque Risen devrait facilement se rembourser sur la longueur. Peut-être que si le film avait été interdit aux moins de 17 ans comme La Passion du Christ ou Deadpool, ça aurait mieux marché.
L'autre nouveauté du top 5 se débrouille beaucoup, beaucoup mieux. The Witch démarre à 8,6 millions de dollars alors qu'il n'aurait coûté que 3,5 millions. Bref, c'est un succès, et mérité, semble-t-il. Un film d'horreur qui a fait flipper Sundance puis Toronto en 2015, et qui parle de démons et de possessions dans une ferme de Nouvelle-Angleterre au 17ème siècle. C'est le premier long de Robert Eggerts (qui prépare depuis un nouveauNosferatu), et notre Benjamin Rozovas national n'en pouvait plus en le voyant à Toronto l'an passé : "et si Ingmar Bergman réalisait un film sur la sorcellerie ?", se demandait-il. The Witch est d'après lui "90 minutes hors du temps, murmurées dans un vieil anglais bien flippant, d’une beauté picturale à couper le souffle..." On a très, très hâte de voir The Witch qui sera distribué dans plein de pays par Universal mais rien n'est encore prévu en France, par Belzébuth !
Warner a beau étendre très légèrement la distribution deCélibataire, mode d'emploi dans 14 salles supplémentaires, la romcom avec Dakota Johnson ne rapporte que 8,2 millions en deuxième semaine et n'arrive à un total provisoire que de 31,7 millions. Rappelons que le film a coûté 38 millions -oui, nous aussi ça nous dépasse qu'un film tourné dans un bar, un duplex et une rue à New York coûte autant.
Dans le reste des nouveautés de la semaine, citons de Race, biopic du champion olympique Jesse Owens (vous savez, celui qui a couru contre les nazis) réalisé par Stephen Hopkins, qui rapporte 7,2 millions au démarrage pour un budget de 5 millions. Mais trois films sortis en limited release attirent notre attention, destinés chacun à une target audience. D'abord, Busco Novio para mi Mujer ("je cherche un fiancé pour ma femme"), comédie mexicaine remake de Un novio para mi mujer, plus gros hit de 2008 en Argentine. Distribué aux USA (et en espagnol) par Lionsgate via sa filiale Pantelion à destination du public hispanique, le film rapporte seulement 900 000 dollars dans 357 salles. Il n'est pas facile de produire le carton de Ni repris ni échangé, qui avait rapporté 44 millions aux Etats-Unis en 2013. Ensuite, Neerja, drame indien sur une hôtesse de l'air qui se sacrifie pur sauver les passagers d'un avion menacés par des terroristes, qui rapporte 585 315 dollars mais dans 73 salles : c'est 8 018 dollars par salle, et c'est un très bon score. Mais le gros vainqueur des limited releases s'appelle The Mermaid, le nouveau film de Stephen Chow (Shaolin Soccer, Crazy Kung Fu). En Chine, The Mermaid -comédie fantastique complètement déjantée où une famille de sirènes doit survivre face à des industriels- a déjà explosé tous les compteurs en rapportant déjà 274 millions de dollars. Et aux Etats-Unis ? Le film se contente d'un petit millions de dollars. Mais dans 35 salles, ça fait une moyenne de 29 000 dollars par salle. C'est deux fois plus que les 14 000 dollars que rapportent ce maigrichon de Deadpool par salle. Sony, qui distribue The Mermaid aux USA, se frotte les mains.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire