Dalton Trumbo est un des plus grands scénaristes américains (Vacances Romaines ou Spartacus) et il a également reçu 2 oscars du Meilleur Scénario sous un faux nom, à la barbe des dirigeants du cinéma qui l'avaient placés sur liste noire. Car Dalton Trumbo est également le symbole de la connerie humaine dont il a été la victime après guerre, contre la guerre des Communistes, cher au Gouverneur McCarthy, il fit partie de la fameuse liste des Dix bannis de Hollywood. Bientôt vous pourrez voir sur Grand écran l'excellent Biopic de Jay Roach sur la vie cinématographique de Dalton Trumbo.
Dalton Trumbo a scénarisé le film Un Nommé Joe de Victor Fleming dont Steven Spielberg réalisera un remake sous le titre "Always";
Je suis très fan de son dernier scénario "Complot à Dallas" en 1973, et bien avant Oliver Stone, le premier film a parlé de l'assassinat de Kennedy et mettre en cause les conclusions de la commission Warren.
Il est surtout connu pour être l'auteur et le réalisateur de le chef d'oeuvre "Johnny s"en va t'en guerre" et pour avoir été l'un des dix d'Hollywood tous scénaristes (Alvah Bessie, Herbert Biberman, Lester Cole, Edward Dmytryk, Ring Lardner Jr, John Howard Lawson, Albert Maltz, Samuel Ornitz, Adrian Jones et bien sur Dalton Trumbo, qui ont refusé de témoigner à la Commission de la chambre des Représentants sur les activités anti-américaines, lors de la commission d'enquête de 1947 sur les influences communistes dans l'industrie cinématographique. Victime du maccarthysme, inscrit sur la liste noire,il ne peut plus alors travailler. Exilé au Mexique, il continue toutefois à travailler sous divers pseudonymes, remportant même à deux reprises l'Oscar du meilleur scénario originale en 1954 et 1957.
A l'âge de 20 ans, il part pour la Californie. Il y travaille comme boulanger la nuit, tandis que le jour il étudie à l'université de Caroline du Sud. A la fin de ses études, il commence à écrire des articles entant que journaliste indépendant.
En 1933,il devient rédacteur en chef de la revue Hollywood Spectator, une publication de critique cinématographique, La revue cesse de paraître un an plus tard. Trumbo est alors engagé comme lecteur à la Warner Bros jusqu'en 1936; Il est renvoyé, car il refuse de démissionner de la Screen Writers Guild, un syndicat fortement ancré à gauche. Il écrit quelques scénarii sans grande importance pour la Screen Writers Guid et milite dans plusieurs associations de gauche.
En 1938, il épouse Cléo Beth Fincher avec qui il a trois enfants. Cette année-là,il écrit le roman Johnny s'en va t'en guerre (Johnnt Got His Gun). Il écrit également le scénario de son premier "grand" film. A Man to remember de Garson Kanin. Il devient rapidement l'un des scénaristes les mieux payés d'Hollywood. Il a une capacité à écrire très rapidement , en une journée il peut proposer trois, quatre versions d'une même scène. En 1941, Kitty Foyle réalisé par Sam Wood est nommé pour l'Oscar du Meilleur Scénario, il est également un grand Pamphlétaire.
En 1941, peu de temps après l'invasion allemande de l'URSS, alors que le Parti communiste USA vient de faire un virage à 180° sur la question de l'entrée en guerre, Johnny s'en va t'en guerre est épuisé et l'extrême droite américaine fait pression sur lui et son éditeur pour obtenir une réédition. Cela le convainc que c'est exactement le type de livre qu'il ne fallait pas réimprimer avant a fin de la guerre. Il va jusqu'à en informer le FBI des agissements de ces correspondants, ce qui provoque le débit de ennuis avec celui-ci.
Il est membre du Parti Communiste Américain de 1943 à 1948 (il faut quand même préciser que le Communisme vu des Etats-Unis n'est pas le même que celui appliqué en Russie.
En octobre 1947, le House Un-American Activities Committéee se réunit à Washington et commence des audiences afin de déterminer quels sont les individus "déviants" du monde hollywoodien, Trumbo est l'un des Dix d'Hollywood qui refusent de répondre à la question : Etes vous encore, ou avez-vous été membre du parti communiste ? Les dix invoquent le premier amendement (liberté d'expression et de réunion) pour justifier leur refus de répondre. La commission quand à elle estime qu'ils outragent le congrès. Trumbo est condamné à une peine de prison qu'il effectue en 1950 pendant 11 mois.
Trumbo ne refuse pas catégoriquement de répondre à la question, mais ne répond pas comme le désirerait ma commission. Trumbo souhaitait également ajouter une déclaration dans laquelle il présente une défense offensive, niant la légitimité de la Commission et comparant la situation de l'incendie du Reischtag en 1933 qui avait permis d'asseoir le pouvoir de Hitler (Oups !).
Il est inscrit sur la liste noire de Hollywood ce qui lui interdit de travailler dans le cinéma. Il s'exile au Mexique avec Hugo Butler et sa femme. Il y rencontre Luis Bunuel et une relation amicale se noue entre les deux cinéastes, il lui parle alors d'un projet qui lui tient à coeur, l'adaptation du livre qu'il a écrit en 1938, Johnny s'en va t'en guerre. Au Mexique, il continue à écrire pour le cinéma américain sous des noms d'emprunts, Millard Kaufman (Gun Crazy en 1950) ou encore Robert Ricj, nom sous lequel il remporte même l'Oscar du Meilleur Scénario pour Les Clameurs se sont tues de Irving Rapper en 1956. A partir de 1957, tout contribue à affaiblir le pouvoir de la liste noire.
Il sort officiellement de la liste noire en 1960,lorsque Kirk Douglas pour Spartacus, demande que Dalton Trumbo soit crédité sous son vrai nom au générique. Otto Preminger fait alors la même chose rétroactivement la même chose avec le film Exodus sorti la même année.
En 1971.il réalise son unique film, une adaptation évidemment de son roman Johnny s'en va t-en guerre. Le film est montré au Festival de Cannes et reçoit les louanges de Jean Renoir et Luis Bunuel,il obtient le Grand Prix du Jury.
Il décède d'un infarctus du myocardes à l'âge de 10 ans, le 10 Septembre 1976.
Dalton Trumbo avait cité cette phrase plein de bon sens :
" Le système dans lequel travaillent les scénaristes à Hollywood saperait la vitalité d'un Shakespeare. Ils sont assez intelligents pour se rendre compte qu'ils écrivent de la merde, mais ils ne le sont pas assez pour essayer de faire changer les choses."
FILMOGRAPHIE
Réalisateur
- 1971 : Johnny s'en va-t-en guerre (titre original Johnny Got His Gun)
Scénariste
- 1937 : Thoroughbreds Don't Cry d'Alfred E. Green (non crédité)
- 1938 : A Man to Remember (en) de Garson Kanin
- 1939 : Heaven with a Barbed Wire Fence de Ricardo Cortez
- 1939 : Quels seront les cinq ? (Five Came Back), de John Farrow
- 1940 : Kitty Foyle de Sam Wood
- 1941 : Tu m'appartiens (You Belong to Me), de Wesley Ruggles
- 1943 : Un nommé Joe (A Guy Named Joe) de Victor Fleming
- 1943 : Tender Comrade d'Edward Dmytryk
- 1944 : Trente secondes sur Tokyo (Thirty Seconds Over Tokyo) de Mervyn LeRoy
- 1950 : Le Démon des armes (Deadly is the Female) de Joseph H. Lewis (non crédité)
- 1951 : Le Rôdeur (The Prowler) de Joseph Losey (non crédité)
- 1951 : Menace dans la nuit (He Ran All the Way) de John Berry (coscénariste, crédité « Guy Endore », avec Hugo Butler)
- 1953 : Vacances romaines (Roman Holidays) de William Wyler
- 1955 : The Court-martial of Billy Mitchell d'Otto Preminger
- 1956 : Les clameurs se sont tues (The Brave One) d'Irving Rapper
- 1957 : Les Frères Rico (The Brothers Rico) de Phil Karlson
- 1958 : Cow-boy de Delmer Daves
- 1958 : Terreur au Texas (Terror in a Texas Town) de Joseph H. Lewis
- 1960 : Exodus d'Otto Preminger
- 1960 : Spartacus de Stanley Kubrick
- 1961 : El Perdido (The Last Sunset) de Robert Aldrich
- 1962 : Seuls sont les indomptés (Lonely Are the Brave) de David Miller
- 1966 : Hawaï (Hawaii), de George Roy Hill
- 1968 : L'Homme de Kiev (The Fixer) de John Frankenheimer
- 1971 : Les Cavaliers (The Horsemen) de John Frankenheimer
- 1971 : Johnny s'en va-t-en guerre (Johnny Got His Gun) de lui-même
- 1973 : Papillon de Franklin J. Schaffner
- 1974 : Complot à Dallas de David Miller
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