On aime, un peu, beaucoup, passionnément (Le film) , à la folie (le personnage), on se trompe de fleur, mais on égrène avec plaisir ce feuillage.
Avec le cinéma de Xavier Giannoli (toujours excellent) on entre souvent dans l'esprit de ses personnages, à qui il accorde un soin particulier.
Comme dans Le Prodige, on s'intéresse plus à la folie de cette femme, qui ce fait projette une vie qu'elle ne vit pas, entouré de personnages tout emprunt de silence et de bonté à son égard.
Le film est inspiré de l'histoire de la cantatrice Florence Foster Jenkins, dont Stephen Frears va effectuer un Biopic avec Meryl Streep l'année prochaine.
Il faut également noter que ce personnage a inspiré l'une des meilleurs BD avec la Castafiore dans les albums de Tintin de Hergé.
On est dans le Paris des années 1920. Marguerite est une aristocrate vieillissante, passionnée de musique (surtout d'Opéra). Persuadée de son talent, elle a le plaisir à chanter devant ses amis à son domicile, mais elle chante excessivement faux, et ni ses amis, ni son mari n'osent lui dire la vérité. Un jour, elle décide de chanter à l'opéra devant un vrai public, elle engage donc comme professeur de chant le grand Atos Pezzini, un chanteur d'opéra sur le retour.
On passe dans ce film, de la partie ou les gens se plient devant sa nullité de peur de la froisser et de ne plus profiter de ses largesses, puis va être la victime de jeunes anarchistes qui vont lui faire chanter La Marseillaise (faux évidement) qui va sortir de leurs gongs ces soutiens (l'argent oui, mais on ne rigole avec la nation), puis finalement se faire une folie de jouer devant un vrai public.
La façon d'amener gentiment à la folie (déjà perceptible) du personnage est joliment obtenu dans la réalisation de Gianolli.
Sa mise en scène est fluide tout en utilisant tous les décors et les artifices autour de la fausse cantatrice, pour bous faire sourire ou s'inquiéter de sa folie.
Je retiendrais outre la performance de Catherine Frot (faîte pour le film) avec les performances de tous les acteurs de support, tous très juste dans leurs personnages , André Marcon (son mari), Denis Mpunga (son majordome) , Sophie Leboutte (une femme à barbe) ou Théo Cholbi (en gigolo homosexuel, donc pas encore sorti de Larry Clark).
Mais le grand plaisir du film est de voir la performance étonnante (très théâtral) tout en douceur et inconcience de Michel Fau , qui va jouer le professeur de musique, qui va essayer de faire entendre raison (et c'est pas gagner) à son élève, qui s'avère être très folle.
Un personnage dans la lignée des grandes folles du cinéma (Théo Cholbi est son petit minet dans le film) digne de Michou , très drôle avec des regards et des mimiques, ne pouvant pas dire ce qu'il ressent totalement.
La scène ou on est fixée sur son regard, il entend pour la première fois, la vrai voix de la Duchesse, passant du vert au gris, est exceptionnelle.
A l'arrivée, l'un des meilleurs films français de l'année et une belle surprise, ou je serais pas surpris de plusieurs Césars (pour Catherine Frot et Michel Fau) notamment.
Note : 16.80
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Xavier Giannoli
Scénario : Xavier Giannoli et Marcia Romano
Musique : Ronan Maillard
Photographie : Glynn Speeckaert
Montage : Cyril Nakache
Décors : Martin Kurel
Costumes : Pierre-Jean Larroque
Production : Fidélité Films et France 3 Cinéma, Sirena Films
DISTRIBUTION
- Catherine Frot : Marguerite
- André Marcon : Georges Dumont
- Denis Mpunga : Madelbos
- Michel Fau : Atos Pezzini / Divo
- Christa Théret : Hazel
- Sylvain Dieuaide : Lucien Beaumont
- Aubert Fenoy : Kyrill von Priest
- Théo Cholbi : Diego
- Sophie Leboutte : Félicité La Barbue
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