ATTENTION SPOILERS
Si on m'avait dit que j'irais déjà voir un film du réalisateur de "L'Humanité' et qu'en plus j'aille le voir en salles deux jours après sortie, j'aurais foutu deux baffes dans la gueule de mon interlocuteur qui se serait vu mon ami, et le faire tourner dans ses sandales avant de le faire léviter en évitant de tenir la corde qui le rapprochera du sol.
"Eté 1910, Baie de la Slack dans le Nord de la France. De mystérieuses disparitions mettent en émoi la région. L'improbable inspecteur Machin et son sagace Malfoy (mal)mènent l'enquête. Ils se retrouvent bien malgré eux, au cœur d'une étrange et dévorante histoire d'amour entre Ma Loute, fils ainé d'une famille de pêcheurs aux mœurs bien particulières et Billie de la famille Van Peteghem, riches bourgeois lillois décadents."
Expliqué "Ma Loute" donne le même effet que d'écouter les frères Bogdanof expliqué la théorie du Bing Bang, c'est à dire on a les images mais on y comprend rien.
De dire que je ne comprend rien au film, n'est pas un défaut ici, mais plutôt une qualité, tant le film par son scénario, sa réalisation, la prestation de comédiens connus et la gueule des acteurs d'un jour de la région (pur cru) est complètement barrés et déglingués.
Amusant de retrouver Bruno Dumont en compétition à Cannes , vu les rapports qu'il avait avec Thierry Frémeaux assez difficiles, à moins que ce dernier veut le tuer définitivement en le mettant en première ligne, mais vu le film et sa composition chimique peu plaire au réalisateur de Babe et de l'acteur de M.A.S.H.
Ma Loute est un film burlesque digne des premiers films muets en noirs et blancs avec deux personnages (les flics) qui rendent hommage à Stan Laurel et Oliver Hardy, avec un petit rouquin pas bien gros et un gros bedonnant (le chef) qui ne peut marcher droit (plutôt en roulant) car sa masse pondérale le fait tituber , et chacun de ses pas , en entant son corps faire des bruits de baudruche, que finalement il va arriver, où il finira dans l'air des plages du nord de la France avec une corde au bout, comme un ballon gonflable, suivi par la troupe de dégénérés du film.
Qui est Ma Loute, Ma Loute (Brandon Lavieville) est le fils Brufort pêcheur de moules comme toute la famille de la mère au père et de la famille nombreuse (clichés de la famille de la province et plus particulièrement du nord), qui pour gagner quelques piècettes fait traverser les touristes ou les autoctones le marais local, non pas en barque , mais plutôt dans les bras du père ou du fils.
Ma Loute aime les femmes et les jeunes filles, enfin aime est un grand mot, il les aiment surtout découpées en morceaux pour les déguster avec ses jeunes frères dans un bac rempli de sang (thématique très présente à Cannes cette année) , mais quand Ma Loute comme a aimé une fille (Billie) des abrutis du coin , elle pourrait finir comme les autres femmes qui ont disparus dans la région , d'ou la présence de nos flics du début, car Ma Loute n'aime pas les filles qui ont des couilles.
Oui Billie est un garçon qui est la fille de la famille qui s'habille en garçon, l'ambiguité sexuelle à tout va, belle romance mais on ne se refait pas.
Dumont devait parlez des clichés des mélanges de famille, vu la situation et les goûts de la famille Brufort on pouvait s'attendre à des mélanges, et bien non cette fois, la famille mélangée entre cousins, neveux , frères ou soeurs, c'est la famille Van Pethegem qui est complètement dérangée (celle de Billie) avec à sa tête André (Fabrice Luchini) insupportable (mais voulu) dans un personnage à la Tati , qui me fait penser moi à Michel Serrault, le Michel Serrault du Dumon Parisien (Jean Pierre Mocky), car les personnages et les comédiens du cru impossible, semble tout droit sorti d'un casting de Mocky, et ce n'est pas un défaut.
Fabrice Luchini même s'il est dans un rôle complètement barré et une démarche bizarre et débile, cite quand même Victor Hugo, on ne se refait pas.
La mère c'est Isabelle (Valéria Bruni-Tedeschi) complètement à l'ouest de son mariage avec André et avec ses jeunes enfants, se posant même la question, si son fils est une fille, ou si sa fille est un garçon, et comme en plus elle est maladroite, elle reste dans le côté cartoon du film.
Dans la famille il y a aussi une Castafiore mystique qui se prend pour la vierge Aude (Juliette Binoche) et qui aujourd'hui militerait dans les manifs anti-mariage gay. Elle se prendra pour la vierge et montera au ciel même si on est pas le 15 août.
Dans la famille, Christian (Jean Luc Vincent) complètement taré, fait probablement de croisement pas bien judicieux , entre cousin, vu l'état de la famille , cela ne devait pas donner grand chose.
C'est aussi une caricature des Bourgeois que Dumont déteste c'est une évidence, et que les jeunes filles qui disparaissent dans cette lagune du nord soient aussi de Calais (Bourgeois) est un joli clin d'oeil.
Mais chez Dumont, qui n'aime pas grand monde, tout le monde en prend pur son grade, les bourgeois, les prolétaires, les cousins, les flics, les futurs critiques , les spectateurs, vous voulez admirez des beaux paysages du nord, et bien je vais vous mettre avec des cadavres plein de sang, des antropophages, des bizarries sexuels, des carottes râpées, une omelette et des vues sur la mer évidente.
Ce qui doit être amusant, c'est de penser au tournage, ou Dumont a fait souffrir des comédiens et plus particulièrement ceux qui sont connus, car les personnages sont tellement décalés par rapport aux habitudes, on peut penser que c'est lui et lui seul qui commende sur le tournage, et leur faire faire n'importe quoi, j'ai l'impression que Luchini ne jouait pas pareil à chaque scène, ni dans sa façon de parler, ni de se déplacer, voulu ou impossible à jouer pour Luchini.
Ma Loute est un film absurde, poétique, débile, grotesque mais bandant car on ne voit pas souvent cela sur les écrans, le seul souci c'est que le film est un tantinet long.
Le grand plaisir de tourner ce type de films, c'est d'être directeur de casting, car pour trouver ces personnages du cru , avec des gueules impossibles, des dictions avec des shamallows dans la bouche comme Brandon Lavieville , Cyril Rigaux, Didier Despres, Thierry Lavieville (qui joue le père de Brandon donc lui même), utilisés par Dumont comme des clichés de la co-sanguinité supposé des gens du cru.
Une réalisation aussi bordélique que le sujet et les comédiens, un peu long, mais le type de film qu'on se souviendra (les comédiens aussi), je ne pensais pas que Bruno Dumont pouvait être drôle, comme quoi.
Je serais pas surpris d'un petit trophée à la fin de semaine, bon pas la Palme d'Or (mais scénario pourquoi pas).
Dans le film de Dumont, il y a beaucoup de Petit Quinquin et un peu d'Humanité, et puis pour l'enquête policière -cher à Dumont dans ces films) on attendra pas longtemps pour savoir le coupable (comme dans un Agatha Christie) car si les policiers sont cons (dans le film) et passe à quelques centimètres de la vérité, nous spectateurs on le sait dès le début du film.
Note : 13.80
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Bruno Dumont
Scénario : Bruno Dumont
Production : jean Bréhat, Rachid Bouchareb et Muriel Merlin
Making Off : Roger Arpajou
Photographie : Guillaume Deffontaines
Montage : Bruno Dumont et Vasile Belkhiri
Décors ; Riton Dupire-Clément
Casting : Clément Morelle et Catherine Charrier
Directeur de Production : Cédric Ettouati
1er assistant Réalisateur ; Marie Levent et AUrélia Holalrt
Costumes ; Alexandre Charles
Scripte : Virginie Barbay
Photographie ; Roger Arpajou
Son ; Philippe Lecoeur et Emmanuel Criset
Coiffure : Mathieu Gueracague
Maquillage , Michelle Cosntantinides et Jana Schultze
DISTRIBUTION
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