John Carpenter revient au cinéma. Pas pour réaliser mais pour produire. Hier, le producteur Jason Blum a annoncé devant un public de happy few réunis dans ses bureaux que Big John allait faire partie du générique du remake de son Halloween (La Nuit des masques en VF), grand classique du cinéma d'horreur qui a établi les codes du slasher. "Après des années à pester contre les suites d'Halloween, j'ai décidé d'aider à concevoir cette chose", a dit Carpenter sous les applaudissements du public. "Je vais aider et soutenir le réalisateur, et puisque j'ai Malek Akkad et la superstar de l'horreur Jason Blum à mes côtés, tout va bien se passer." Le futur Halloween sera également financé par Miramax, ancien studio des frères Weinstein qui avaient financé les deux remakes d'Halloween par Rob Zombie (sortis en 2007 et 2009). En tout, dix films de la franchise Halloween sont sortis au cinéma, faisant du tueur invincible Michael Myers et de son masque terrifiant (c'est le visage de William Shatner dans Star Trek, au fait) une véritable icône de cauchemar.
Malek Akkad, qui a produit Halloween 20 ans après (1998) et les remakes de Zombie, est également aux commandes. Mais pas de nom de réalisatrice ou réalisateur annoncé : il semble que le futur Halloween qui doit sortir en octobre 2017 n'ait rien à voir avec le projet Halloween Returns que devait réaliser Marcus Dunstan (scénariste du futur film God of War, et de Saw 4, 5, 6 et 7). Est-ce que le Halloween de 2017 sera un remake, une suite, un prequel ? "On ne peut rien vous dire parce qu'on n'en sait rien", a admis John. "On va probablement revenir aux sources de la tradition. Elle est un peu partie en vrille. Je pense que les remakes nous ont emmené là où on ne voulait pas aller." Et pan dans les dents de Rob Zombie, dont les remakes ont été très difficiles à faire sous la houlette des frères Weinstein. "Je pense qu'on va vraiment revenir aux fondamentaux et ne pas trop s'étendre sur la backstory", a complété Jason Blum. "Le plus gros défi sera d'être fidèle à l'esprit original du film. Ne pas se disperser. Raconter une histoire simple. La raconter de la meilleure des façons", a expliqué Carpenter. "Le Halloween d'origine a été fait avec très peu d'argent et c'était un tout petit conte horrifique. C'est ce qu'on doit faire."
Jusqu'ici, Carpenter s'est contenté de vendre les droits de certains de ses films sans être impliqué artistiquement (Fog en 2005, le prequel de The Thing en 2011). The Ward avec Amber Heard, son dernier long-métrage en tant que réalisateur, remonte déjà à 2011 (il est sorti en DTV chez nous en 2012 avec le sous-titre L'Hôpital de la terreur). A 68 ans, il se consacre désormais à la musique et a sorti deux albums instrumentaux : Lost Themes et Lost Themes II."Un film Halloween ne peut pas exister sans John Carpenter", a affirmé Blum, connu pour ses films d'horreur très rentables produits entre 5 et 10 millions de dollars dont Paranormal Activity, Insidious et American Nightmare sont les "meilleurs" exemples. Blum vient également de produire The Visit, le come-back de M. Night Shyamalan. Il a aussi dans ses cartonsAmityville : The Awakening, remake d'Amityville réalisé par Franck Khalfoun (le remake deManiac avec Elijah Wood) tourné en 2014 et prévu pour janvier 2017. Si la répétition du terme "remake" dans ce papier vous fait tourner la tête, c'est que l'industrie horrifique (et aussi hollywoodienne) fonctionne ainsi depuis des décennies -The Thing de Carpenter et La Mouchede Cronenberg sont aussi des remakes, après tout. Rien ne meurt : c'est aussi le sens de la scène finale du Halloween de 1979, quand le cadavre de Michael Myers a disparu, que la succession de plans vides nous indique que le croquemitaine n'a pas disparu, qu'il se relèvera toujours. Qu'il est sorti du cadre de l'image et de la pellicule pour hanter le cinéma à jamais.
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