C'est de le dernier film du réalisateur de "La Fidélité" décédé peu après. Je ne sais pas si le réalisateur se savait condamné et ai voulu faire un film testament horrifique et complètement barré dont on ne ressort pas entier.
Comme pour Bruno Dumont, je me surprend à regarder un film de Zulawski, bon il est vrai grâce et surtout à un des acteurs du film, mais tout de même.
L'histoire est filmé autour de Witold (Jonathan Genet) un jeune éphèbe passionné de lettres et de littérature qui se dirige vers une carrière d'avocat. Avec son compagnon Fuchs (Johan Libereau) jeune homosexuel passionné de mode (il faut voir quand même les pulls qu'il ose porter, à chaque fois cela m'a fait bien rire, il décide de passer quelques jours à la campagne dans une pension familiale (on pense toute de suite à Théorème de Pasolini) , parmi ces personnages figure la propriétaire de la pension (Sabine Azéma), son mari (Jean François Balmer).
Pendant ce laps de temps, une série de présage inquiétants vont cependant se manifester, du moineau étranglé qu'ils trouvent à leur arrivée à un bout de bois qui a connu un sort similaire et surtout Wiltord qui se met à étranger le chat de la pension.
Wiltord va tomber amoureux de la bergère bien sur, et Fuchs attendre son heure que le beau Wiltord cède à ses avances.
On va avoir dans le film, un pigeon pendu, un chat pendu, un papillon dans une assiette, un bec de lièvre, des fourmis dans la confiture , un vrai Carnaval des animaux.
Comme je l'ai dit plus haut, le film est une évidence une référence au Théorème de Pasolini, avec ses personnages ubuesques et sans état d'âmes et de pudeur, des cadrages pleine écran de deux bouces de jeune fille , une parfaite et l'autre tordue par un bec de lièvre. Les mains de Wiltord qui circulent du clavier de l'ordinateur aux couverts du repas, on sent la sensualité pasolinienne.
Le personnage de Fuchs est encore plus Pasolinien, même si c'est pas lui le personnage qui entre dans les moeurs de la maison, mais le fait que ce garçon le soir, se répande sur les plages de la région (on pense à l'assassinat de Pasolini) ou on peut se douter vu comment il revient le matin avec bleus, coups et ensanglantés, qu'il effectue soit des rencontres assez spécialisées ou qu'il soit victime d'homophobie, à chacun de se faire une idée, et le matin il met un nouveau pull improbable (il est fan de mode) comme une nouvelle peau.
Bien sur à la différence de son copain, il est pas très futé, ne connaissant pas Tolstoi et autre écrivain, et confond Besson avec Besson c'est dire, certains peuvent dire que c'est maniérés et exagérés mais moi cela me fait, quand on connait le bonhomme qu'est Johan Libereau (que j'ai eu la chance en 2007, passé presque une heure avec lui à Deauville pour un délire musicale.
Bon bien sur j'ai pas tout compris au film , avec beaucoup d'anachronismes et des faits qui ne s'explique pas, mais moi j'ai pris du plaisir de voir le même principe que Dumont, faire faire des choses impossibles théâtralement à ces acteurs, dont Sabine Azema et Jean François Balmer, déjà un peu barré dans le métier, mais là en surdose de jeu assez jubilatoire.
Le jeune acteur principal Jonathan Genet dont c'est son premier film, est à voir dans d'autres rôles car le rôle l'oblige quand même à beaucoup d'excès , mais je sens quelque chose en lui. Un personnage qui le fait pensez aussi au Tadzio de Mort à Venise. Et puis c'est le sosie de Camille Lacourt mais il ne joue pas sur le dos.
Un film ubuesque assez incompréhensible, mais étant son dernier film, on va le prendre comme telle. Un bon défouloir d'acteurs et de mise en scène, en plus avec un Johan Libereau exceptionnel que je considère comme l'un des meilleurs acteurs de sa génération.
Un générique de fin étonnante aussi, montrant des images du tournage, avec un pendu qui se dépend, ça m'a fait bien rire.
Ce qui ont compris le film et le but du réalisateur m'écrive quand même.
Note : 13.80
FICHE TECHNIQUE
Réalisation ; Andrzej Zulawski
Scénario : Andrzej Zulawski
D'après l'oeuvre de Witold Gombrowicz
Musique , Andrzej Korzynski
Producteur ; Paulo Branco
Son : Jean Paul Mugel, Thomas Robert et Nicolas d'Halluin
Costumes : Patricia Saalburg
1er Assistant Réalisateur ; Carlos Da Fonseca Parsotam
Directeur de Production : Ana Pinhao Moura et Raoul Peruzzi
Casting : Sarah Tepper
Décors ; Paula Szabo
Montage : Julia Grégory
Photographie , André Szankowski
Montage Son ; Thomas Robert
DISTRIBUTION
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