La queue au cinéma, m’a toujours intrigué, non pas celle
qu’on voit dans les films Pornos des années 70, ou celles des acteurs sans
tabou, ni non plus de ces adeptes de l’onanisme pour les mêmes raisons
qu’avant.
Non ce qui m’intrigue, ce sont ces queues (ou longues files)
devant les cinémas qui arrivent à se dresser dès qu’on annonce une exclusivité,
qui arrive à se contorsionner dès qu’une vedette approche de l’extase de ceux
qui sont dans cette file pas si indestructible que ça.
Tout d’abord il y a ceux qui font la queue des jours et des nuits avant et faire que l'objet du désir ne puisse prendre froid et sous les
intempéries de toute nature, rien ne peut faire mollir cette queue. Personne ne
sort de celle-ci, on a une place et on la garde, mais voilà quand elle peut se
libérer de son étreinte, elle perd des longueurs par ceux qui ont été plus
prompt à jaillir.
Ces queues de cinéma, mise sous tente, assis sur des sièges
qui ne peuvent supporter plus de 30 Kilos, mais là font l’effort quand même de tenir,
mais jusqu'à quand, un pied entre les barrières de sécurité et l’autre dans le
caniveau.
Les queues compressées devant des barrières, les unes sur les
autres, coiffant la vue qui sont derrières eux en montant sur leur grand
chevaux (leurs escabeaux) pour avoir une photo de la dernière vedette qui
montrerait un sein, ou remettre sa mèche. Ces queues sont solidaires, gardant
le même tempo pour chacune des copines ou copains venant s’étreindre dans cette
file, mais pas à la queue leu-leu.
Il y a bien sûr les queues bien droite, respectueuse de
l’environnement, souvent devant des cinémas de quartier avec des films
d’auteurs, auxquels ces queues prennent de la hauteur, et malheur au premier
gland qui voudra passer outre le respect de la droiture de celle-ci.
C’est dans ces queues, souvent flétris, qu’on aura le droit,
à la recherche de la dernière pièce de 1 € qui fera le compte, il faudra pour
cela pousser sur les côtés, les lunettes, le poudrier, le téléphone portable
avec le fil branché encore à la maison, et les capotes, ah non pas les capotes.
Les queues les plus discrètes seront celles devant les
cinémas pornos (il en reste deux à Paris), car elle ne fait généralement pas
plus d’une personne, elle retrousse son col afin qu’on la reconnaisse pas,
comme si sa photo était dans tous les journaux !!! elle jaillira à la
dernière seconde avant la projection, cachée dans une porte cochère, dont on
sait la raison d’être, et ira prendre le plaisir seul dans la salle, avant de
sortir couvert de honte.
Mais celle qui m’intrigue le plus, c’est celle qui existe
encore quand il n’y a pas de borne, qui commence droite comme I, puis passe à
gauche avec un Z de contorsion, puis de nouveau à droite à 90° , poteau oblige, puis
une crotte par terre (si si surtout à Paris) vous vont dévier on ne sait
comment vers la direction du Pomme de Pain du coin, puis celui qui décide non
chalant avec son Ipod sur la tête que ce
n’est pas assez drôle et d’un seul coup ramène la queue vers le début de la
file, pour finalement croiser celle-ci et redonner vie à cette dernière qui
commençait à se morfondre, car évidement comme il y a 500 places, et qu’on est
50 dans la file, il est urgent et impératif de prendre une bonne place pour
voir le dernier film d’un réalisateur Russe qui vient d’obtenir une Palme de 30
heures et des poussières.
Et essayer à cette queue, de se remettre droit, d’avoir l’air intelligente et respectueuse de l’environnement des voisins, mon cul, merde on
est passé à l’opposé, comme quoi tout est bien qui finit bien.
Ah Ah la queue leu-leu, tout le monde s’éclate à la queue
leu-leu.
Ils vont voir le dernier film de Dolan |
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