Avant tout chose, j'ai vu le film en présence de l'équipe du film, le réalisateur (Roschdy Zem) et les deux acteurs principaux Omar Sy et James Thierrée, et c'est bien le seul plaisir que j'ai eu dans cette séance. Amusant de voir une équipe de films remercié les équipes de Gaumont présentent dans la salle, dans une salle UGC.
Un mot d'abord qui est Chocolat , dont le vrai patronyme était "Rafael Padilla" et qui était d'origine Cubaine (ce qui fait la première erreur de casting car Omar Sy est vraiment de type africain et la ressemblance est vraiment lointaine et très lointaine) , ce qui implique que les producteurs Gaumont ont joué uniquement sur la fait que Omar est Bankable auprès du public.
Il a été le premier grand artiste noir à se produire sur la scène française à la Belle Epoque,
Rafael Padilla de son vrai nom est né fils d'esclave né à Cuba en 1968. Alors que rien ne le prédestinait à traverser l'Atlantique, vers ses 9 ans, un aristocrate espagnol décide de l'acheter pour 18 onces et de le confier à sa mère. A Bilbao, en Espagne, le jeune garçon devient garçon de ferme. Si à l'époque le droit autorise la pratique, celui-ci stipule néanmoins que l'esclave débarquant sur le sol européen devienne automatiquement un homme libre. Ce n'était pas le cas pour Rafael.
A l'âge de 14 ans,environ, le future artiste s'enfuit de la maison de son maître et reprend la liberté qui lui était due. Le jeune Rafael, seul et sans sou, mène alors une vie de vagabond enchaînant pour sa survie des petits boulots jusqu'à entreprendre celui de mineur. Le garçon parvient néanmoins à trouver un temps de répit, lorsque celui-ci fréquente les bars avec ses camarades de mine.
Tandis qu'il se rend comme à son habitude dans l'un des coins typiques où les charbonniers aiment à se réunir. Rafale fait la rencontre de l'un des clowns les plus influents de son temps "Tony Grice". Impressionné par sa carrure et sa force physique, l'artiste anglais décide de le prendre à ses côtés dans sa tournée française en tant que domestique.
Quand il arrive en France, Rafael est un immigré qui ne parle pas le français (autre erreur dans ce film, Omar Sy qui a phrasé très particulier, parle un français trop parfait dans le film, ce qui donne une impression d'amateurisme dans le scénario, ce n'est pas de la bassesse de ma part, mais j'aurais aimé avoir plus le sentiment d'être proche de la réalité et qui aurait donné plus de valeurs dans la performance, mais voilà un chien ne fait pas un chat, et quand n'est pas bon réalisateur et scénariste on ne se découvre pas, car il faut pas l'oublier on est dans un film Gaumont avec beaucoup de bonne conscience).
Arrivé au nouveau Cirque, une place incontournable pour les notables et les aristocrates de l'époque, Rafael attire l'attention d'Henri Agoust, le régisseur du bâtiment.
En 1888, tandis que Rafael Padilla rompt son association avec Tony Grice, l'artiste rencontre enfin le succès avec son spectacle de pantomime nautique dans le Nouveau Cirque. Intitulée "la noce de Chocolat"cette saynète plaît tellement au public que celui-ci décide le nommer d'après sa performance, Rafael Pedilla devient Chocolat.
Personnage central du Nouveau Cirque (Ici Rochdy Zem montre le Cirque d'Hiver à Paris comme le lieu de ce Nouveau Cirque, endroit très connu à Paris et même en province , alors que le Nouveau Cirque se trouvait en réalité dans le 1ème Arrondissement, à l'endroit même de l'Hôtel Mandarin Oriental, rue du Faubourg Saint Honoré, ce problème de décors est le minimalisme mis par le réalisateur malgré ses 15 Millions de Dollars de Budget, pour nous faire croire au sujet, mettre un lieu connu et acteur bankable et ne pas soucier de la réalité on y reviendra.
Personnage central du Nouveau Cirque, il enchaîne les spectacles pendant cinq ans. Tour à tour chanteur, clown, danseur, Rafael Padilla ensorcelle les foules.Le Tout-Paris de la Belle Epoque n'a d'yeux que pour lui y compris, Marie Hecquet, sa future femme, une secrétaire d'origine Picarde.
Comme on continue dans l'a peu près, dans le film sa femme n'est plus secrétaire mais infirmière,ce qui est plus facile pour le scènes d'hôpital avec des enfants pour faire pleurer dans les chaumières.
Et comme on peut s'en apercevoir (et la réalité étant tout autre) ce n'est pas George Footit (James Pierrée) qui a découvert Chocolat mais comme cité plus haut Raoul Donval le directeur du Nouveau Cirque.
Donc pourquoi Roschdy Zem prend autant de liberté dans l'histoire pour nous faire connaître ce personnage qui aurait mérité un autre point de vue de liberté d'expression. Pourquoi le faire habité et mourir dans les bidonvilles parisiens de l'époque alors qu'il ne les a jamais connu (pour le comprendre il faut pas oublier que le père de Roschdy habitait des bidonvilles en arrivant à Paris), oui on peu en parler, mais avec des sujets qui s'y prêtent comme Hiver 54, ou un film sur Emmaus ou l'Abbé Pierre, cela confirme mon point de vue, d'accentuer l'empathie qu'on peut avoir sur le personnage du film, mais pour ceux qui connaissent bien le sujet, cela doit pas les faire rire.
Tandis que le clown Chocolat semble au somme de sa carrière, c'est avec George Footit en 1895, que celui-ci connaît enfin son apogée. Avec son camarade de scène, ils se nourrissent des "minstrels shows" et popularisent la comédie clownesque, sorte de sketch burlesque dans lequel un clown blanc autoritaire frappe un souffre-douleur noir. Saynètes qui seraient jugées extrêmement racistes aujourd'hui, étaient pour l'époque jugées cathartiques et conformes à l'iconographie coloniales du 19ème siècle.
Voilà le sujet qu'aurait du développé (en restant de la vérité) le racisme au quotidien, Chocolat étant considéré comme une bête de foire ou d'animal de zoo, comme plusieurs compatriotes de cet homme à cet époque (revoir le film de Kechiche sur le sujet).
Tandis que le tandem remporte un franc succès, ceux-ci parviennent à se produire devant les ministres et les députés de l'époque, dans les salons de l'aristocratie parisienne, et même à l'Opéra. Chocolat joue dans Gigi de Colette et dans La Chaise à Bascule des frères Lumière.
Pourtant en 1910, le duo se sépare et commence alors pour le clown Chocolat, une véritable descente aux enfers, car si le public aimait voir un noir battu devant un blanc tout puissant, seul sans maître, Rafael ne fait pas rire, il reste noir avant d'être homme.
L'incorporation du personnage de George Footit plus longuement dans le film, mais plus court dans la réalité permet de donner plus de temps et de poids au personnage joué par James Thiérrée, qui est il ne faut l'oublier le petit-fils de Charlie Chaplin, ce qui n'est pas rien quand même, et en présentant Footit de cette façon, Roschdy Zem essaie de faire son "The Kid" alors qu'Omar Sy essaie de faire son Tchao Pantin, alors que le vrai clown du film c'est Thiérrée, et de loin, mettant en scène lui-même les numéros de cirque , peut-être un trop, car son talent d'acteur ou plutôt de comédien, n'a pas d'égale avec Omar Sy, qui fait ce qui peu le pauvre, mais qui n'est pas le rôle et vraiment pas du tout. Et puis comme tous ces films aujourd'hui il faut qu'il danse quelques pas, il doit rester intouchables.
Chocolat sombre dans l'alcoolisme et dans la dépression après avoir perdu sa fille, âgée de 19 ans. Il meurt dans la misère à 49 ans à Bordeaux.
J'ai préféré parler de la vraie vie de Chocolat, que de résumé le film, parce que ce dernier est à côté de la plaque, sur tous , le sujet, les décors , les costumes et les acteurs (à part Thiérrée) qui se demandent ce qu'il font là. Pourquoi aussi faire une scène dans un bar Gay Parisien pour Footit, alors qu'il n'y a pas de suspicion de relation entre les deux hommes, avec des images, comme des restes d'ongles qui sont d'un navrant, le pauvre jeune qui joue l'homosexuelle dragueur dans le film est d'un ridicule effrayant.
Ce n'est pas Rochdy Zem qui nous réinvente Chocolat, dans le ballet final d'Un Américain à Paris de Vincente Minelli, Gene Kelly imite Chocolat en exécutant une danse à partir de la pose de Rafaek te que croqué par Toulouse-Lautrec (absent du film de Zem) et dans le film Moulin Rouge de John Huston Chocolat était interprété par Rupert John.
Pour moi à l'arrivée, vu le nombre d'erreurs faite dans cette histoire, ce qui fait que le biopic de Chocolat n'a toujours pas été fait, on est loin du Chocolat, mais plus près du Nutella et son huile de Palme , tellement fait pour plaire au public du dimanche soir sur TF1, même si le film passera sur M6.
Très brièvement on pourra voir Félix Bossuet dans un tout petit rôle (Sébastien dans le film Belle et Sébastien)
Et si on la chance de ne pas avoir de bras, on aura pas de "Chocolat" et c'est finalement une bonne nouvelle.
Note : 7.50
FICHE TECHNIQUE
Réalisation ; Roschdy Zem
Scénario ; Cyril Gély
D'après une adaptation d'Olivier Gorce ert Roschdy Zem et basé sur le livre "Chocolat, Clown Nègre de Gérard Noiriel
Décors : Jérémie D.Lignol
Costumes : Pascaline Chavanne
Photographie ; Thomas Letellier
Son : Vincent Guillon, Dimitri Haulet, Brigitte Taillandier et Stéphane Thiébaut
Montage , Monica Coleman
Musique : Gabriel Yared
Production ; Nicolas et Eric Altmayer
DISTRIBUTION
- Omar Sy : Rafael Padilla/le Clown Chocolat
- James Thierrée : Tudor Hall/Footit
- Clotilde Hesme : Marie
- Alice de Lencquesaing : Camille
- Noémie Lvovsky : Madame Delvaux
- Frédéric Pierrot : Delvaux
- Olivier Gourmet : Oller
- Olivier Rabourdin : Gemier
- Héléna Soubeyrand : Regina Badet
- Denis Podalydès et Bruno Podalydès : Les Frères Lumière
- Thibault de Montalembert
- Alex Descas
- Christophe Fluder
- Dan Herzberg
- Félix Bossuet
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