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samedi 2 mai 2015

CINQ ANECDOTES DU FILM L'AILE OU LA CUISSE DE CLAUDE ZIDI

Dans ce choc des deux stars comiques les plus emblématique de leur génération, Coluche incarne à l'écran le fils de Louis de Funès, alias Charles Duchemin, vedette de la critique gastronomique dont le guide et ses jugements craints de tous va faire de lui la proie de la chaîne de restauration industrielle Tricatel. Autant de noms connus de tous tant cette comédie, qui figure parmi les dix plus gros succès de la filmographie de Louis de Funès, a marqué le cinéma populaire français. Avec 5,8 millions d'entrées, le film fut d'ailleurs le deuxième succès de l'année 1976, derrièreLes Dents de la mer.

Si la collaboration entre Coluche et Louis de Funès a concrétisé le rêve de plus d'un, la rencontre entre ces deux talents éternels aurait très bien pu ne jamais avoir eu lieu. La naissance du film fut le résultat d'une conjonction d'événements qui en font le fruit d'un hasard qui, finalement, a bien fait les choses. Ce n'est d'ailleurs qu'une des multiples anecdotes qui font le sel de cette Aile ou la cuisse qui près de quarante ans après fait toujours le bonheur des téléspectateurs à chaque diffusion.
Voici donc un petit florilège de quelques anecdotes qui se cachent derrière la légende du film réalisé par Claude Zidi.

Le résumé du film : Charles Duchemin dirige un guide gastronomique de réputation internationale. Sous les déguisements les plus divers, il écume les restaurants pour les noter. Deux nuages à son bonheur : Tricatel, roi du restauroute , empoisonneur public, son ennemi juré, et son fils désirant devenir clown. Duchemin père et fils réconciliés, se liguent contre l'infame Tricatel et dévoilent au public ses dangereux secrets culinaires.

Les soucis de santé de Louis de Funès
Le milieu des années 70 est une époque particulière pourLouis de Funès. S'il reste la star incontestée de la comédie française (il signe encore coup sur coup JoLa folie des grandeurs et Les aventures de Rabbi Jacob), l'acteur, qui atteint la soixantaine, tourne moins et connaît par ailleurs ses premiers gros soucis de santé. Ceux-ci influent d'ailleurs sur les projets qu'il a en cours. En mars 1975, il est victime d'un double infarctus à quelques jours d'intervalle, quelques semaines avant le tournage du Crocodile, un film où il aurait retrouvé Gérard Oury, où De Funès aurait incarné une parodie du dictateur Augusto Pinochet. Le tournage, qui devait avoir lieu au mois de mai en Grèce, est annulé car trop physique et dangereux pour l'acteur. Très affaibli, Louis de Funès enchaînera alors avec L'aile ou la cuisse au prix de longues négociations du producteur Christian Fechner, alors que les assureurs, refroidis par la santé précaire de l'acteur, hésite à le suivre sur le projet. Une équipe de réanimation était d'ailleurs en permanence sur le tournage en cas de rechute de l'acteur.
Le Crocodile est d'ailleurs un projet véritablement maudit pour Gérard Oury puisqu'il tentera de ressusciter le projet quelques années plus tard en 1979 avec cette fois-ci Peter Sellers dans le rôle-titre. Malheureusement, le génie britannique mourra, encore une fois d'un infarctus, le 24 juillet 1980, signant l'arrêt de mort du Crocodile.


Un projet avorté avec les Charlots
Avant L'aile ou la cuisse, il y a eu Merci, patron ! Ce projet de comédie devait voir Louis de Funès côtoyer à l'écran d'autres stars comiques adorées de la nouvelle génération : Les Charlots (le film porte d'ailleurs le titre de leur célèbre succès). Il faut dire que l'un des membres du groupe, Jean-Guy Fechner, n'est autre que le frère du producteur du film. La rencontre entre De Funès, Fechner, ,Claude Zidi (qui a signé leurs grands succès au cinéma dont Les Bidasses en folie ou Les Charlots font l'Espagne), les Charlots et leur attaché de presse André Bézu, aboutira à un projet de film commun qui tombera cependant vite à l'eau. En effet, les Charlots tournent à l'époque leur film Bons baisers de Hong Kong, mais des tensions éclatent sur le plateau avec Christian Fechner. Jean-Guy décide de quitter le groupe, déjà orphelin de Luis Rego, qui finit par imploser, faisant avorter le projet Merci, patron !, qui sera réécrit pour devenir L'aile ou la cuisse.


Le coup de chance de Coluche
Mais même après ces rebondissements en tous genre, lorsque L'aile ou la cuisse prend forme, rien n'indiquait alors que De Funès et Coluche allaient partager la lumière. En effet, lors de la naissance du projet, c'est un autre acteur qui est envisagé pour incarner le fils clown de Charles Duchemin : Pierre Richard. L'acteur du Grand blond venait d'ailleurs de connaître le succès avec La moutarde me monte au nez et La Course à l'échalote avec Claude Zidi. Mais cette fois-ci, Pierre Richard choisit de se désister du projet. Apprenant la nouvelle, Coluche, fan absolu de Louis de Funès et star montante de l'humour, tente sa chance et décroche finalement le rôle.


Qui est le vrai Tricatel ?
Il n'est pas forcément bien compliqué de faire le rapprochement entre le petit guide rouge qui a fait la gloire de Charles Duchemin, le personnage incarné par De Funès, et le célèbre guide Michelin, référence de la critique culinaire. Mais plus encore que le guide, c'est également la personnalité de l'antagoniste principal de Duchemin qui puise sa source dans la réalité de l'époque. Le personnage de Jacques Tricatel (incarné par Julien Guiomar) est en effet inspiré par l'industriel Jacques Borel, créateur des restaurants d'autoroute et du premier fast-food français, mais aussi à l'origine des tickets restaurant, surnommé le "Napoléon du prêt-à-manger" dans les années 1970.


Des jeunes pousses à l'écran
Chacune des deux vedettes de L'aile ou la cuisse va imposer ses petits copains au casting dans des rôles plus ou moins discrets. Si De Funès ne déroge pas à ses habitudes en amenant avec lui son amie et éternelle épouse à l'écranClaude Gensac dans le rôle d'une des secrétaires de Duchemin, Coluche ramène carrément pour sa part sa bande de copains du Café de la Gare, dont la plupart connaissent leur premier rôle sur grand écran. Parmi les compagnons de cirque de Gérard Duchemin, on peut en effet distinguer les tous jeunes Gérard LanvinMartin Lamotte et Marie-Anne Chazel. Autre futur "Bronzé" du Café de la Gare,Bruno Moynot, apparaît quant à lui dans une scène où il se tient en charge d'un tourne-disque.

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