Menaces de mort, censure, boycott, Much Loved, le dernier film de Nabil Ayouch - présenté la semaine dernière dans le cadre du 68e Festival de Cannes - sur fond de prostitution marocaine fait polémique.
Interdit de sortie au Maroc par le ministère de la Communication pour "outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine, et une atteinte flagrante à l’image du royaume", l'affaire Much Loved prend de plus en plus d'ampleur alors que l'actrice principale fait aujourd'hui l'objet de menaces de mort.
Interdit de sortie au Maroc par le ministère de la Communication pour "outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine, et une atteinte flagrante à l’image du royaume", l'affaire Much Loved prend de plus en plus d'ampleur alors que l'actrice principale fait aujourd'hui l'objet de menaces de mort.
"Imaginez un étranger qui appelle vos parents pour leur dire que leur fille va mourir. C'est seulement du cinéma, du cinéma. Les gens qui nous appellent au téléphone pour m'insulter moi et mes parents je ne sais pas comment ils ont fait pour avoir notre téléphone. C'est honteux", révèle sur son compte TwitterLoubna Abidar, l'actrice principale de Much Loved.
Harcelée au téléphone, la jeune Marocaine l'est aussi sur les réseaux sociaux où de nombreux messages de haine - et même des menaces de mort - critiquent son rôle de prostituée dans la société marocaine : "Tu auras à payer pour cela", "Tu es le diable en personne", "Je te déteste du fond du cœur", "J'espère qu'un jour tu auras un enfant qui te reprocheras cela sévèrement", "Les têtes doivent être décapitées", ou encore "pute" sont certains des messages que l'on peut lire sur Twitter et sur le compte Facebook du long-métrage.
Harcelée au téléphone, la jeune Marocaine l'est aussi sur les réseaux sociaux où de nombreux messages de haine - et même des menaces de mort - critiquent son rôle de prostituée dans la société marocaine : "Tu auras à payer pour cela", "Tu es le diable en personne", "Je te déteste du fond du cœur", "J'espère qu'un jour tu auras un enfant qui te reprocheras cela sévèrement", "Les têtes doivent être décapitées", ou encore "pute" sont certains des messages que l'on peut lire sur Twitter et sur le compte Facebook du long-métrage.
Mais le réalisateur Nabil Ayouch peut aussi compter sur un élan de solidarité, avec le hashtag "Je suis Nabil" et une pétition portée par près de quatre-vingts cinéastes et producteurs français et européens pour dénoncer la "censure" visant le dernier film du réalisateur franco-marocain.
Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Lucas Belvaux, ainsi qu'Arnaud Desplechin, Laurent Cantet, Pascale Ferran, Costa-Gavras, ou encore Michel Hazanavicius, Stéphane Brizé, Riad Sattouf figurent parmi les premiers signataires de cette pétition de soutien.
"Cette interdiction encourage les pires attaques des courants conservateurs marocains envers le film, Nabil Ayouch et Loubna Abidar faisant l'objet de menaces de mort sur les réseaux sociaux", souligne ainsi la pétition qui dénonce "l'obscurantisme et les violentes atteintes à la liberté que cette interdiction constitue : atteinte à la liberté d'expression, atteinte à la liberté du metteur en scène d'exposer son travail, atteinte à la liberté des spectateurs qui ne peuvent avoir accès au film dans les salles de cinémas marocaines".
"De toute évidence, ce film sur le milieu de la prostitution à Marrakech montre une réalité que les autorités marocaines refusent de regarder en face. Pourtant, cette réalité niée ne sera modifiée en rien par cet acte de censure délibérée" concluent les cinéastes qui "condamnent cette interdiction (de projection du film au Maroc) avec la plus grande fermeté".
Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Lucas Belvaux, ainsi qu'Arnaud Desplechin, Laurent Cantet, Pascale Ferran, Costa-Gavras, ou encore Michel Hazanavicius, Stéphane Brizé, Riad Sattouf figurent parmi les premiers signataires de cette pétition de soutien.
"Cette interdiction encourage les pires attaques des courants conservateurs marocains envers le film, Nabil Ayouch et Loubna Abidar faisant l'objet de menaces de mort sur les réseaux sociaux", souligne ainsi la pétition qui dénonce "l'obscurantisme et les violentes atteintes à la liberté que cette interdiction constitue : atteinte à la liberté d'expression, atteinte à la liberté du metteur en scène d'exposer son travail, atteinte à la liberté des spectateurs qui ne peuvent avoir accès au film dans les salles de cinémas marocaines".
"De toute évidence, ce film sur le milieu de la prostitution à Marrakech montre une réalité que les autorités marocaines refusent de regarder en face. Pourtant, cette réalité niée ne sera modifiée en rien par cet acte de censure délibérée" concluent les cinéastes qui "condamnent cette interdiction (de projection du film au Maroc) avec la plus grande fermeté".
L'histoire de Much Loved : Marrakech aujourd'hui. Noha, Randa, Soukaina, Hlima et les autres vivent d’amours tarifés. Ce sont des putes, des objets de désir. Les chairs se montrent, les corps s’exhibent et s’excitent, l’argent circule aux rythmes des plaisirs et des humiliations subies. Mais joyeuses et complices, dignes et émancipées dans leur royaume de femmes, elles surmontent la violence d’une société marocaine qui les utilise tout en les condamnant.
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