C'est presque ce qui frappe le plus le festivalier cette année: sur la Croisette, les affiches promotionnelles de futurs films ou de films sélectionnés au Festival de Cannes sont quasiment absentes. Oh il y a bien quelques panneaux sur les hôtels (Hunger Games, London has fallen au Majestic, les bande-annonces deTerminator Genesys, un mini-filmVice-Versa, les kakémonos géants de Mad Max et la PLV de Snoopy au Carlton, Elle de Paul Verhoeven en haut d'un immeuble résidentiel), les bannières et logos des producteurs et distributeurs sur les balcons, mais tous les autres espaces publicitaires ont été achetés par des sociétés qui n'ont rien à voir avec le cinéma.
Depuis quelques années, on savait qu'il était de plus en plus difficile pour les Palaces de convaincre les distributeurs d'afficher leurs produits. Cette année, ni James Bond, ni Jurassic World ni même un gros film français ne sont là pour nous allécher. En revanche, à voir l'entrée enflammée du Majestic par Hunger Games, l'écran géant de Vice-Versa ou l'entrée du Carlton qui annonce Terminator sous forme de teaser, les moyens y sont, sur certains films.
On note aussi, que les partenaires du Festival sont présents: Air France dans le Palais, Renault en affiche géante près du Gray d'Albion. Mais point de L'Oréal, qui, autrefois, ne pouvait pas échapper à notre regard. Ironie du sort, c'est un parfum Dior qui squatte quelques panneaux.
Mais ce qui a vraiment changé c'est l'arrivée concomitante de marques de luxe (enfin, disons de bling-bling) et de services divers (les offices de tourisme d'Inde et de Turquie, ou encore Turkish Airlines). Le Carlton a ainsi la moitié de ses espaces dévolus à un coiffeur ou des marques de bijoux. Changement d'époque. Le Festival envahissait Cannes et affirmait sa domination en transformant la ville en véritable publicité du film. Même la série Cannes fait le mur (des photographies de stars passées par les marches étendues tout au long de la rue d'Antibes) a été réduite à quelques unités sur le début de la rue.
Et c'est sans oublier l'achat de nombreux panneaux par la ville de Cannes qui rappelle les fortes amendes à celui qui urinera ou jettera son mégot dans la rue. La mairie profite du Festival pour faire sa propagande sur le civisme. Pourquoi pas. Mais avec Vigipirate en alerte rouge, toutes les poubelles-cendriers sont interdites autour du Palais et il n'y a aucun urinoir public dans toute la ville.
Au final, c'est un pan de la magie cannoise qui a disparu: c'est d'autant plus regrettable que pour le visiteur lambda, le non accrédité qui vient humer l'air du 7e art sans voir les films, les affiches et autres installations marketing lui montraient un monde irréel où seul le cinéma avait sa place et où le consumérisme était légèrement mis entre parenthèse durant deux
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