Dans le cadre des Mille Films de ma Vie , je vous propose La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara (1956) avec Bourvil, Jean Gabin, Louis de Funès, Jeannette Barri, Jacques Marin, Robert Arnoux et Georgette Anys.
Adapté d'une nouvelle de Marcel Aymé, l'histoire se passe sous l'occupation où le droit de circuler dans Paris est pratiquement impossible (tiens cela me rappelle quelque chose), et pour survivre certains n'hésitent pas à faire du marchandage avec des acheteurs pas très regardant.
C'est le cas de Marcel Martin (Bourvil) qui doit livrer de la rue Poliveau à la rue Lepic, avec 4 valises avec un cochon découpé. Le destinataire c'est Jambier (De Funès) un épicier pas très reluisant, tout irait bien si Martin ne demandait pas à un certain Grandgil de l’accompagner, qu'elle erreur, et les emmerdes commencent !!!
Pourquoi ce film : Déjà depuis ma jeunesse je suis fan de ces nouvelles de Marcel Aymé (Le Passe-Muraille) et nous emmène souvent des mondes parallèles.
Le film c'est aussi un voyage à travers Paris, même s'il a été tourné en studios, mais il fait rêver les provinciaux traversant de la Rue Poliveau à la rue Lepic, le quai St Bernard, le pont Sully, on longe le jardin des plantes, le rue de Turenne, la rue de Montmartre puis la rue Saint Georges vers la rue Lepic.
Ce sont aussi les dialogues remarquables entre les trois protagonistes (même si à l'époque De Funès était moins connu) écrit par Jean Aurenche, Pierre Bost et Michel Audiard, ce qui se fait de mieux en dialoguistes dans ce type de films.
Le film a été tourné en noir et blanc, à cause de Bourvil indirectement, Marcel Aymé était opposé à ce que Bourvil (il le regrettera plus tard) soit Martin, Autant-Lara décidé alors de diminué le budget et le film en couleur devint un film en noir et blanc par économie.
Gabin étant imposant et au sommet de sa gloire, il a été difficile pour les autres comédiens de lui faire face, mais quand des talents aussi importants sont face à face, dans le meilleur film de Claude Autant-Lara et des dialogues aussi ciselés on ne peut faire qu'un grand film et que le public a suivi et lui a fait un triomphe avec près de 5 Millions de Spectateurs.
Chaque prose du film et situation est d'une habilité fabuleuse qu'on déguste avec un bon vin et un bon pâté de cochon.
Claude Autant-Lara a fait un presque remake avec le film Patate avec Jean Marais et Sophie Daumier pas des plus réussis.
Bourvil remporta la Coupe Volpi à Venise et Gabin fut nommé aux Bafta Awards.
Prenez votre valise après de confinement, mettez un cochon à l'intérieur et refaite le voyage du duo.
DISTRIBUTION
- Jean Gabin : Grandgil, l'artiste peintre
- Bourvil : Marcel Martin, chauffeur de taxi au chômage
- Louis de Funès : Jambier, l'épicier
- Jeannette Batti : Mariette Martin, la femme de Marcel
- Jacques Marin : le patron du restaurant
- Robert Arnoux : Marchandot, le boucher charcutier
- Georgette Anys : Lucienne Couronne, la cafetière
- Jean Dunot : Alfred Couronne, le cafetier
- Monette Dinay : Mme Jambier, l'épicière
- René Hell : le père Jambier
- Myno Burney : Angèle Marchandot, la bouchère, charcutière
- Harald Wolff : le commandant allemand
- Bernard Lajarrige : un agent de police
- Anouk Ferjac : la jeune fille lors de l'alerte
- Hubert Noël : le gigolo arrêté
- Béatrice Arnac : la prostituée
- Jean/Hans Verner : le motard allemand
- Laurence Badie : la serveuse du restaurant
- Claude Vernier : le secrétaire allemand de la Kommandantur
- Hugues Wanner : le père de Dédé.
- Paul Barge : le paysan avec sa vache
- Marcel Bernier : le militaire sur le quai de la gare
- Georges Bever : un consommateur
- Germaine Delbat : une femme au restaurant
- Clément Harari : l'otage aux lunettes
- Jean Imbert : l'homme à la sortie du métro
- Hubert de Lapparent : l'otage nerveux
- Franck Maurice : le vendeur de journaux, à l'entrée du métro
- Albert Michel : le concierge de l'immeuble
- Michèle Nadal : la jeune fille à la sortie du métro
- Maryse Paillet : une femme au restaurant
- Jean Vinci : le client mécontent au restaurant
- Louis Viret : le cycliste
- Louisette Rousseau : la cuisinière du restaurant St-Martin
- Yvonne Claudie : la vieille prostituée
- Lita Recio : voix doublant Yvonne Claudie
- Martine Alexis : standardiste allemande ?
- Yvette Cuvelier : servante juive chez les Couronne ?
- Anne Carrère : la femme du monde
- Emile Genevois : ?
- René Brun : ?
- Henri Lambert : ?
- Jean Le Lamer ? : Dédé
SCENARIO COMPLET
Paris, en 1942. Chauffeur de taxi au chômage, Marcel Martin gagne sa vie en livrant des colis au marché noir. Un jour, il doit transporter à pied, à l’autre bout de la capitale (plus précisément de la rue Poliveau à la rue Lepic), quatre valises contenant un cochon découpé. Il se rend dans la cave d’un nommé Jambier et y joue de l’accordéon pendant qu’on égorge l’animal.
Il va ensuite avec sa compagne, Mariette, dans le restaurant où il doit retrouver un de ses amis, partenaire habituel de ces transports clandestins. Il y apprend que celui-ci vient d’être arrêté par la police pour avoir brandi une valise de savons du marché noir. Un inconnu entre alors dans le restaurant, qui demande un savon pour se laver les mains. Refus : il est supposé un provocateur. Court débat sur le lavage. Un ex-prisonnier s'emporte et déclare : « Je me lave pas moi Madame, depuis que la France a été vaincue. Et « si personne se lavait, la France serait plus propre ! »
L'inconnu revient du lavabo et, sur un malentendu, craignant qu’il n'ait donné un rendez-vous à sa compagne, Martin l’invite à partager son dîner et à faire le transport avec lui. Ce choix se révèle vite calamiteux car ce personnage, un certain Grandgil, est loin d’être docile. Il extorque tout d’abord une forte somme à l'épicier du marché noir, Jambier, en le terrorisant. L'expédition nocturne est émaillée d'incidents. Ainsi, alors qu'ils sont suivis par deux agents qui vont certainement les contrôler, Grandgil se met à parler allemand, ce qui conduit les deux policiers à passer prudemment leur chemin. Plus tard, s'étant arrêtés dans l'hôtel où loge Martin, Grandgil téléphone en allemand, ce qui est entendu par la compagne de Martin.
On s'interroge de plus en plus sur l'identité du personnage. Puis, dans un café où ils se sont réfugiés pour éviter une patrouille de police, il prend à partie le patron et la patronne ainsi que les clients qu'il traite de « salauds de pauvres ». Plus tard, contrôlés par un policier et sur le point d'être arrêtés, Grandgil va l'assommer pour s'en débarrasser. Et lorsque, fuyant une patrouille allemande, ils finissent par se réfugier dans l’appartement de Grandgil, c’est avec stupéfaction que Martin découvre qu’il s’agit d’un peintre d’une certaine renommée qui ne l’a suivi que pour expérimenter ce qui peut être fait en temps d'occupation.
Poursuivant néanmoins leur chemin, ils arrivent enfin à l’adresse de la livraison mais trouvent la porte close. Ils font alors un tel tintamarre qu'une patrouille allemande intervient. Dans la KommandanturNB 1 où ils sont emmenés, un officier allemand reconnaît le peintre Grandgil. Il s’apprête à les faire relâcher lorsqu’on annonce l’assassinat d’un colonel. L’officier allemand ne parvient à sauver in extremis que Grandgil tandis que Martin, lui, est conduit à la prison du Cherche-Midi d'où on suppose qu'il risque d'être fusillé comme otage en représailles.
Les années ont passé. Paris est libéré, et nous retrouvons Grandgil sur un quai de la gare de Lyon suivi par un porteur de valises. Du haut de la fenêtre du wagon, Grandgil reconnaît soudain dans son porteur Martin, convoyant comme toujours, les valises des autres.
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