Dans le cadre des Mille Films de ma vie, je vous propose le chef d'oeuvre Les 400 Cents Coups de François Truffaut (1959) avec Jean-Pierre Léaud, Albert Rémy, Claire Maurier, Jeanne Moreau , Jean-Claude Brialy et Patrick Auffay.
Le début des aventures du jeune Antoine Doinel (Léaud) ici à 12 ans, coincé entre une mère frivole, et un père aimant mais droit dans ses bottes, Antoine a aussi envie d'aventures, mais dans le Paris des années 50, c'est limité et surtout quand on n’a pas d'argent. Alors avec son copain René Bigey (Auffay), les interdits vont devenir possibles et de mauvais élèves il va devenir petit délinquant .... avant de nouvelles aventures amoureuses 10 ans plus tard, mais cela est une autre histoire.
Pourquoi ce film : Cela faisait plusieurs dizaines d'années que je n'avais pas vu le film , dans une période où je travaillais et d'autres préoccupations, mais grâce à Netflix, je viens de le revoir, et que maintenant le temps de la retraite me permet de me pencher sur ma jeunesse, le film me parle encore plus (même avec 10 ans d'écart en plus) mais à mon époque le Paris était le même, je revois à travers Doinel, son copain et ses parents , beaucoup de mon quotidien, la promiscuité dans la petite chambre de ma mère au 8ème étage , ou comme Doinel je devais descendre la poubelle chaque soir, où comme lui je préférais être dehors étouffant dans ce peu d'espace.
La force du film extraordinaire , est que dans un premier film du réalisateur François Truffaut (il est assisté de Philippe de Broca) fait un film plein de grâce incroyable, où tout fonctionne à merveille avec un scénario et une mise en scène fluide (Prix de la Mise en Scène à Cannes en 1959) mais Truffaut a eu la chance de tomber lors d'un casting sur la perle rare qu'a été Jean Pierre Léaud (avant ce film un petit rôle dans La Tour Prend Garde) , qui deviendra son fils spirituel ayant un caractère aussi difficile que Doinel, Truffaut sera un père de substitution.
Léaud de la première image à la dernière sur la plage de Villers sur Mer (hommage à Rashomon), Léaud va manger l'écran, la caméra étant tombée amoureuse de lui. Impressionnant dans sa diction, dans ses déplacements, dans son regard, Léaud à fait exploser en un film, tous les jeunes acteurs qui sont venus se présenter devant des caméras. Et 60 ans le garçon devenu une icône du cinéma est toujours là, passant de Godard, Pasolini, Cocteau, Blier, Kaurismaki et même Dombasle.
Je me sens comme un poisson dans l'eau quand je vois les lieux où Doinel et son copain font les 400 coups, rien de bien grave, mais à cette époque on allait en maison de correction pour pas grand-chose. On passe de la Place Clichy, Gaumont Palace, Square de la Trinité, la Place d'Iéna, la Rue Fontaine à Pigalle.
Tout aussi dans les scènes d'école, me font bouger mes sens, les portes plumes, l'encre sur les mains, les tableaux noirs ou les profs passaient leurs temps à écrire à la craie, j'ai vu dans une scène de récré que deux garçons jouaient aux Chifoumi (!!)
A un moment le prof de Doinel sort une phrase tellement prémonitoire "Elle va être belle la France dans 10 ans », 10 ans ce sera 68 points...
Les 400 coups au départ c'est la vie de Truffaut, Doinel c'est lui, Bigey c'est Robert Lachenay sont meilleur copain de sa jeunesse, mais la personnalité de Leaud fait que finalement on a un mixte entre Leaud et Truffaut que cela en deviendra fusionnel, Truffaut sera pour Leaud, ce que André Bazin sera pour lui.
Albert Rémy et Claire Maurier les parents d'Antoine sont formidables, Patrick Auffay son copain alter-ego est formidable, je ne sais pas ce qu'il est devenu à part un court et un long avec Truffaut toujours dans les pas de Doinel.
Dans une scène très courte, Antoine essaie de s'interposer entre une femme et son chien (Jeanne Moreau) et un harceleur (Jean Claude Brialy) que l'on reverra plus tard chez le maître.
Pour moi un film parfait, me ramenant 50 ans en arrière.
DISTRIBUTION
- Jean-Pierre Léaud : Antoine Doinel
- Claire Maurier : Gilberte Doinel
- Albert Rémy : Julien Doinel
- Patrick Auffay : René Bigey
- Georges Flamant : M. Bigey
- Yvonne Claudie : Mme Bigey
- Armand Coppello :
Petit peu
- Guy Decomble :
Petite feuille
, l'instituteur - Richard Kanayan : l'élève hirsute
- Bernard Abbou : Abbou
- François Nocher : un délinquant
- Daniel Couturier : Bertrand Mauricet
- Renaud Fontanarosa : un élève
- Michel Girard : un élève
- Henry Moati (Serge Moati) : un élève
- Gérard Van Ruymbeke : un enfant
- Jean-François Bergouignan : un enfant
- Michel Lesignor : un enfant
- Robert Beauvais : le directeur de l'école
- Jacques Monod : le commissaire de police
- Claude Mansard : le juge pour enfants
- Pierre Repp : le professeur d'anglais
- Henri Virlogeux : le gardien de nuit
- Marius Laurey : l'inspecteur Cabanel
- Luc Andrieux : le professeur de gym
- Jeanne Moreau : la femme au chien dans la rue
- Jean-Claude Brialy : le dragueur qui suit la femme au chien
- Christian Brocard : le
preneur
de la machine à écrire - Laure Paillette : une commère
- Louise Chevalier : une commère
- François Truffaut : un homme à la fête foraine
- Philippe de Broca : un homme à la fête foraine
- Jacques Demy : le policier au commissariat qui dit
Le carrosse est arrivé
- Charles Bitsch : un policier au commissariat
- Jean Douchet : l'amant de Gilberte
- Jean-Luc Godard (voix)
- Jean-Paul Belmondo (voix) à l'imprimerie
- Jacques Audiberti
- Jean Constantin
- Jacques Doniol-Valcroze
- Marianne Girard
- Simone Jolivet
- Jacques Laurent
SCENARIO
Le film raconte l'enfance difficile d'Antoine Doinel, ses relations avec ses parents, ses petits larcins qui lui vaudront d'être enfermé dans un centre pour mineurs délinquants.
À la fin des années 1950, Antoine Doinel, 12 ans, vit à Paris entre une mère peu aimante et un beau-père futile. Il plagie la fin de La Recherche de l'absolu lors d'une composition de français. L'instituteur lui attribue la note zéro au grand désarroi d'Antoine, qui voulait, en fait, rendre hommage à son auteur préféré.
Antoine Doinel éprouve une admiration fervente pour Honoré de Balzac. Il lui a consacré un autel mais la bougie éclairant le portrait de l'écrivain met le feu à un rideau. Le début d'incendie provoque la colère de son beau-père. De plus, malmené par un instituteur autoritaire et injuste, il passe, avec son camarade René, de l'école buissonnière au mensonge. Puis c'est la fugue, le vol d'une machine à écrire et le commissariat. Ses parents, ne voulant plus de lui, le confient à l'« Éducation surveillée ». Un juge pour enfants le place alors dans un Centre d'observation où on le prive même de la visite de son ami René. Profitant d'une partie de football, Antoine s'évade. Poursuivi, il court à travers la campagne jusqu'à la mer.
La spirale dans laquelle le jeune Antoine s'enfonce est décrite avec sensibilité mais aussi avec fermeté. Elle est rendue d'autant plus touchante que le film montre parallèlement la constante bonne volonté maladroite du héros.
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