Le film a été présenté en Compétition au Festival de Cannes
2019 où il est reparti bredouille, on se demande bien pourquoi, car ici
Bellochio réussit sa plus grande œuvre, son meilleur, une grande fresque
flamboyante sur un fait divers de la vie politique italienne.
Quand on est le fils d'une famille pauvre de 17 ans comme
l'est Tommaso Buscetta (Pierfransceco Favino formidable) il est pas surprenant
qu'on est Sicilien , qu'on accepte les propositions de la Mafia , celle de la
Cosa Nostra dans les années 70 à l'ancienne avant que la cocaïne arrive dans le
milieu et quand les Corléanais prennent le pouvoir avec à leur tête Toto Rina,
les règlements de compte vont se succéder en Italie, lassé de voir ses amis se
faire assassiner Buscetta fuit et se réfugie au Brésil (des belles perspectives
de la Baie de Rio et son fameux Pain de Sucre splendide).
Mais le FBI le traque infatigablement, il sera arrêté par la
police parisienne, lassé de fuir et surtout en colère par l'assassinat de ses
deux aînés, il va accepter de collaborer avec la justice italienne et notamment
le Juge Falcone (Fausto Russo Alesi) et lui dire les plus grands secrets de la
Cosa Nostra, mais peut-on se fier à lui, car il a l'habitude d'enjoliver les
choses et surtout il a envie de se venger.
il va trahir le serment fait à la Cosa Nostra d'être fidèle
à celle-ci à la vie à la mort, il témoignera devant une cour de justice
italienne, ou les la centaine de mafieux se retrouve dans des cages face aux
juges mais pas face à Buscetta, on assistera à un grand moment de cirque dans
cette enceinte , où les mafieux utilisent tous les systèmes pour éviter que le
procès continue, c'est un grand moment de mise en scène, ou se croirait dans
une arène , ou attend la mise à mort du taureau (Buscetta).
On assistera à un moment explosif avec l'attentat contre le
Juge Falcone qui vous explose en pleine tête, des assassinats violents, extrêmes
violent, Bellochio n’élude rien, montre tout. C'est magique sur le fond et la
forme, un des meilleurs films sur la Cosa Nostra, même si ce n'est pas un film
sur la Cosa Nostra, mais sur la repentance d'un homme qui se retourne sur son
passé et ses origines.
Pierfransceco Favino est formidable de présence, il domine
le film de bout en bout, mais comment va finir Bruschetta (je vous laisse le
soin de le découvrir) et j'aime aussi beaucoup tous ses acteurs qui jouent la Famille,
les juges, les avocats, les mafieux de vrais gueulent de gouailles comme si on
y était.
Une mise en scène flamboyante, avec un rythme soutenu, des
images parfaites (ah cette baie de Rio), une BO qui va vous arracher le cœur
avec des classiques de la chanson italienne, et une précision sur les faits qui
nous font trembler, mais est-ce que tout cela est vraiment fini depuis ce
procès des années 80.
NOTE : 17.10
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Marco Bellochio
Scénario : Marco Bellochio, Valia Santella, Ludovica Rampoldi et Francesco Piccolo
Musique : Nicola Piovani
Production : Attilio Moro, Alexandra Henochsberg, Fabiano Gullane, Simone Gttoni, Viola Fügen, Beppe Caschetto et Michael Weber.
Casting : Maurillo Mangano et Franseca Borromeo
Décors : Andrea Castorina et Jutta Preyer
Direction Artistique : Domenico Dicillo
Montage : Francesca Calvelli
Etalonneur : Andrea Baracca et Vladan Radovic
Son : Gaetani Carito et Adriano Di Lorenzo
Costumes : Daria Calvelli
Assistant Réalisateur ; Alberto Mangiante et Claudio Aloia
Mixage Son : Francesco Tumminello, Evandro Lima, Gaetano Carito et Adriano Di Lorenzo
Effets Spéciaux : Danilo Bolletini
Effets Visuels : Rodolfo Migliari
DISTRIBUTION
- Pierfrancesco Favino : Tommaso Buscetta
- Maria Fernanda Cândido : Cristina, épouse de Tommaso Buscetta
- Luigi Lo Cascio : Totuccio Contorno
- Fabrizio Ferracane : Pippo Calò
- Fausto Russo Alesi : le juge Giovanni Falcone
- Rosario Palazzolo : Giovanni De Gennaro
- Alessio Praticò : Scarpuzzedda
- Nicola Calì : Totò Riina
- Vincenzo Pirrotta : Luciano Leggio
- Giovanni Calcagno : Gaetano Badalamenti
- Goffredo Maria Bruno : Stefano Bontade
- Matteo Contino : Salvatore Inzerillo
- Alberto Gottuso : Giuseppe Inzerillo
- Ludovico Caldarera : Salvatore Cancemi
- Gabriele Cicirello : Benedetto Buscetta, fils de Tommaso Buscetta
- Paride Cicirello : Antonio Buscetta, fils de Tommaso Buscetta
- Marco Gambino : le procureur général de Palerme
- Pier Giorgio Bellocchio : Cesare, garde du corps
- Pippo Di Marca : Giulio Andreotti
- Nino Porzio : technicien TV de La RA
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