Ce film va-t-il être le dernier film de Polanski, à la suite
de la polémique sur de nouvelles accusations sexuelles de la part d'une
ancienne photographe, et surtout à une époque où le mouvement #metoo prend de
la place dans notre société, parfois trop. C'est le monde que l'on vit
aujourd'hui tout conflictualisé, et cela devient franchement fatiguant, car
pour ma part, je ne suis pas juge, je ne connais pas le dossier celui-là ou les
autres, et je sais faire la différence entre l'homme et son œuvre, sinon on ne
lirait, on irait plus au cinéma, où on ne regarderait plus de tableaux, le
monde marche sur la tête, et le peuple français est largement en tête de la
connerie humaine.
Revenons au film et à son sujet et uniquement à cela.
L'affaire Dreyfus, de ce Capitaine accusé par ses pairs et
la presse d'être un espion en solde des allemands à la fin du 19ème siècle,
l'affaire dura près de 12 ans, Polanski ne se penche pas exagérément sur
l'affaire en lui-même par ses dommages collatéraux. On va suivre le Colonel Picquart
(Dujardin) qui quand il est nommé à la tête du contre-espionnage, dans des
locaux poussiéreux et sans moyen que l'on lui cache quelque chose qui pourrait innocenter
Dreyfus (Louis Garrel). Il va au péril de sa vie, car les morts s'enchaînent
dans cette histoire, il va affronter l'oligarchie des généraux qui commande la
France en ce temps. Il se fera aider par Emile Zola qui écrira un pamphlet célèbre
dans le journal l'Aurore.
Très précis, on suit pas à pas cette enquête, qui sera l'un
des plus gros scandales de tous les temps en France, condamné par les non-dits
et les corbeaux qui attendent leur proie pour la dévorer, plus parce qu'il
était Juif, et pas parce qu'il aurait trahi.
Polanski a réussi à nous captiver pendant 132 minutes, avec
une précision minutieuse sur les décors, les costumes, les plans, et les objets
qui s'invitent dans cette fresque réussie et qui nous permet de mettre des noms
sur des faits qu'on a appris à l'école mais sans être aussi précis.
Si Jean Dujardin et Louis Garrel reste sobre dans leur jeu
sans outrance, j'ai beaucoup apprécié le jeu des acteurs qui jouent les
Généraux qui affrontent Picquart, dont Hervé Pierre, Didier Sandre, Vladimir
Yordanoff, Éric Ruff où Vincent Graf impressionnant dans leurs statures militaires.
Il faut allez voir ce film, car ce type d'histoire pourrait
se répéter dans ce monde qui est en train de devenir fou.
NOTE : 16.30
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Roman Polanski
Scénario : Robert Harris II et Roman Polanski
D'après : Robert Harris II
Musique : Alexandre Desplat
Production : Alain Goldman, Luca Barbareschi, Paolo Del Brocco et Ivano Fachin
Costumes : Pascaline Chavanneù
Casting : Michael Laguens
Décors : Jean Rabasse et Philippe Cord'Homme
Montage : Hervé De Luze
Photographie : Pawel Edelman
DISTRIBUTION
- Jean Dujardin : lieutenant-colonel Marie-Georges Picquart
- Louis Garrel : capitaine Alfred Dreyfus
- Emmanuelle Seigner : Pauline Monnier
- Grégory Gadebois, de la Comédie-Française : commandant Hubert Henry
- Hervé Pierre, de la Comédie-Française : général Charles-Arthur Gonse
- Wladimir Yordanoff : général Auguste Mercier
- Didier Sandre, de la Comédie-Française : général Raoul Le Mouton de Boisdeffre
- Melvil Poupaud : Me Fernand Labori, avocat d'Émile Zola au civil, puis du capitaine Dreyfus devant le 2e conseil de guerre
- Éric Ruf, de la Comédie-Française : colonel Jean Sandherr
- Mathieu Amalric : Alphonse Bertillon, expert graphologue
- Laurent Stocker, de la Comédie-Française : général Georges-Gabriel de Pellieux
- Vincent Perez : Me Louis Leblois, ami de jeunesse du lieutenant-colonel Picquart
- Michel Vuillermoz : lieutenant-colonel Armand du Paty de Clam
- Vincent Grass : général Jean-Baptiste Billot
- Denis Podalydès, de la Comédie-Française : Me Edgar Demange, avocat du capitaine Dreyfus devant les 1er et 2e conseils de guerre
- Damien Bonnard : Desvernine
- Laurent Natrella, de la Comédie-Française : commandant Ferdinand Walsin Esterhazy
- Bruno Raffaelli, de la Comédie-Française : juge Delegorgue
- Stefan Godin : général Darras (crédité Stéfan Godin)
- Pierre Poirot : greffier Vallecalle
- Luca Barbareschi : Philippe Monnier
- Mohamed Lakhdar-Hamina : Bachir
- Vincent de Bouard : Gribelin
- Philippe Magnan : procureur Brisset, président du 1er conseil de guerre
- Pierre Forest : le colonel Morel
- Jeanne Rosa : Martha Leblois
- Benoît Allemane : Georges Charpentier, éditeur d'Émile Zola
- Gérard Chaillou : Georges Clemenceau, éditorialiste à L'Aurore
- André Marcon : Émile Zola
- Roman Polanski9 : un académicien (non crédité)
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