J'ai un peu sur mes distances dès qu'on aborde
la misère sociale même après le prisme de la comédie, surtout en France et loin
très loin souvent de ce que nous propose le cinéma anglais avec Ken Loach par
exemple, mais même si les premières images allaient dans ce sens, je me suis
converti à ce film au fur et à mesure qu'il avançait.
La raison principale c'est bien sur les deux auteurs, qui
arrivent à nous faire réfléchir et surtout à nous faire rire, comme dans leurs
émissions de Canal Plus "Groland" dont on retrouve les grandes lignes
de l'absurdité et plus c'est gros, plus c'est drôle. Et on rit avec eux et non
d'eux ce qui est un petit miracle.
Et comme dans cette communauté Emmaüs dont le principe est
"on se fout de ce que tu as fait avant, d'où tu viens, la seule chose
qu'on veut c'est ton prénom", et bien je vais parler qu'avec les prénoms
des personnages.
Le héros du film n'est pas Jean Dujardin , mais le village
d'Emmaüs de Lescar-Pau dans les Pyrénées Atlantiques, ont une petite communauté
tiennent un lieu mêlant Bric à Brač, déchetterie, Recyclerie et un même une
ferme alternative, de plus le patron de ce lieu a organisé la possibilité de réhabiliter
des lieux pour en faire des maisons habitables par d'anciens babacool, et donc
l'équipe du film emmené par leur compère de Groland Jules Edouard Moustic ont
intégrés ce lieu et ses habitudes sans les déranger.
Au début, on voit un homme Jacques (Jean Dujardin) déambuler
en peignoir blanc sur une autoroute, d'où vient-il ou va-t-il de ce pas décider
? il va vers une communauté d'Emmaüs non pas par philanthropie mais parce qu'elle
est tenue par Monique (Yolande Moreau) sa sœur, pour qu'elle l'héberge quelques
temps, on sent bien que tourne pas rond pour Jacques.
Jacques n'a qu'une obsession "devenir riche », et avoir
cette obsession dans une communauté Emmaüs, ce n’est pas l'idée de l’année,
mais cela ne le rebute pas plus que cela.
Mais Jacques c'est un pied nickelé par très sympathique et
complètement looser, incapable de se rendre utile dans la communauté, prend de
haut ses pensionnaires, comme si avec son bide il se prenais pour beau, et on
comprend qu'il a dû laisser derrière lui un tas de casseroles comme un
politique en fuite.
L'idée de génie qu'il croit avoir, c'est de convaincre les
pensionnaires de la communauté de faire des soins esthétiques pour être plus
beau, plus fort, plus grand, et en organisant un voyage improbable en Bulgarie
avec encore ses vestiges communistes, mais Jacques n'est qu'un minable et
derrière ce plan improbable il n’y a rien que du vent et les conséquences
seront terribles.
Les réalisateurs montrent bien, la différence de monde qu'il
peut avoir entre ceux qui se contente de ce qu'ils ont et ceux qui pensent
valoir plus que ce qu'ils sont et de dépense l'argent comme dans un jeu de Monopoly,
mais l'argent n'est pas fictif, il faut le gagner honnêtement, mais cela
Jacques ne sait pas le faire et le ne sera jamais.
C'est tout l'univers de Groland que l'on retrouve dans ce
film, mais là il ne s'agit pas de comédiens, mais de vrais gens, comme si les
réalisateurs étaient à la recherche toute leur vie de leurs personnages, c'est
assez impressionnant, de voir par exemple ces gens hors communauté attendre
derrière une grille comme dans les soldes d'un magasin, pour courir profiter des
dernières trouvailles stockées de cet endroit assez incroyable de récupération.
On sent que les réalisateurs ont une empathie pour ces
personnages digne de Groland, dirigée par l'excellente Yolande Moreau, la plus
grolandaise de nos actrices.
La folle virée de cette équipe vers la Bulgarie est digne
des Marx Brothers et nous emmène dans un délire visuel de situation assez
incroyable, ou il faut faire attention de la photo qu'on a dans sa poche au
moment où on va se faire charcuter par une clinique esthétique (séquence
démentiel).
Un grand moment d'humanité, dans un monde de brutes que je
vous conseille, avec en prime un Jean Dujardin (et quelques kilos en trop) au
sommet de son art, qui d'un personnage antipathique nous fera avoir quelques
empathies pour lui sur la fin.
I Feel Good, un excellent Feel Good Movie qui donne envie
d'ouvrir les yeux un peu plus.
NOTE : 15.00
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Gustav Kervern et Benoit Delépine
Scénario : Benoit Delépine et Gustav Kervern
Production : Benoit Delepine, Marc Dukardin, Gustav Kerven et Charles-Edouard Renault
Son : Guillaume Le Braz
Scripte : Cécile Rodolakis
Costumes : Agnès Noden
1er Assistant Réalisateur : Gérard Bonnet
Directeur de Production : Philippe Godefroy
Décors : Madphil
Montage : Stéphane Elmadjian
Photographie : Hughes Poulain
Maquillage : Elsa Gendre
Coiffeur : Cédric Kerguillec
DISTRIBUTION
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