La première question
que je me pose est-ce que je suis en dépression, en effet je vais être presque
le seul à ne pas applaudir des deux mains les bras levés dans l'eau à cette
comédie qui certes n'a rien de répréhensible mais qui à l'arrivée des deux heures
(un peu long) me laisse sans émotions partielles ou pas alors que la critique,
le public de Cannes (qui a dû voir le Lars Von Trier la séance avant) ou le
succès qui semble se préciser pour ce film (plus de 400 000 entrées en
deux jours), donc je vais essayer de l'autopsychanalyser en faisant une
thérapie cantique avec bonnet de bains et palmes.
C'est le deuxième film de Gilles Lellouche après l'excellent
Narco qu'il avait co-réaliser avec son pote Guillaume Canet, on peut voir dans
le titre du film un double sens en considérant que cette-fois il se jette seul
dans le Grand Bain, il avait également fait un des sketches du film Les
Infidèles.
Alors pourquoi cela m'est resté insensible, je ne suis pas
fan du tous des films chorales qui m'ennuient profondément car on part un peu
dans tous les sens, et aucun personnage n'est réellement complètement analyser,
dans le cas du film de Lellouche c'est encore pire , on a John (Félix Moati)
qui a part se shooter aux médocs (les médocs jeter par Laurent dans la caravane
par la fenêtre sur la route alors que cette dernière est fermé est troublante)
, et Alban Ivanov (pourtant le vent en poupe) et Balasingham Thamilchelvan ne
sont présent que pour faire nombre sans aucune scène à leurs actifs (une
obligation de quota ?).
Donc sous couvert de participation à une épreuve de sport
pas très commun et populaire comme la Natation Synchronisée même chez les
filles, on va suivre 8 hommes tenter de faire abstraction de leurs formes
(toutes) et leurs peu de capacités, Lellouche fait nous montrer l'intérêt qu'il
porte non pas au laissez pour compte ni à des loosers (comme je le vois écris
partout) mais à des paumés, à des hommes qui n'arrivent à aimer la vie dont ils
sont le principal acteur.
On a Bertrand (Matthieu Almaric) qui est en dépression
depuis deux ans, marié avec Claire (sublime Marina Fois) qui va rejoindre un
groupe amateur déjà constitué de natation synchronisée masculine. Il y a aussi
d'autres quadras bedonnant en échec personnel Marcus (Benoit Poelvoorde) est
plutôt fanfaron et vend des piscines, Laurent (Guillaume Canet le moins
bedonnant) est un hyper actif assez antipathique d'ailleurs, Simon (Jean-Hughes
Anglade) fait la plonge dans le lycée de sa fille avec qui les rapports sont
pas au beau fixe , mais à l'avantage d'avoir une passion le Rock qui joue sur
scène pour son plaisir mais ne le remarque pas assez, et il y a Thierry
(Philippe Katherine) complètement allumé qui travaille dans la piscine où ils
font leurs entraînement , un gentil neuneu qui vit pas dans le même monde que
les personnes qui l'entourent (un personnage qui ressemble beaucoup à
Katherine) vivant presque d'amour et d'eau fraîche du grand bain.
Ces garçons plus Basile, John et Avanish que je parle plus
haut, sont coacher par deux anciennes gloires de la natation Delphine (Virginie
Efira, probablement pour moi le plus beau rôle du film) et Amanda (Leila
Bekhti) handicapé et qui joue la mère fouettard auprès de ces garnements
bedonnants et loin de valoir une médaille même en chocolat.
Lellouche donc tourne autour de ces personnages avec sympathie,
loin des personnages des Infidèles et des Petits Mouchoirs qui avait tendance à
nous agacer (un peu peut-être la raison de mes doutes), mais qui pour moi, ne
va pas au bout des possibilités des personnages, tantôt sympathique, tantôt
agaçant (surtout Simon et Laurent) qui finalement ma laisser sur le bord de la
piscine pendant tout le film, sans haine ni violence, mais sans passion sur
leur histoire ;
On voit dans la presse qu'on compare le film à The Full
Monty, Holà !!! le film britannique abordait plus de sujet sociaux que Le Grand
Bain , et notamment le chômage, la paternité ou l'homosexualité alors qu'ici
les deux premiers sont que survolés et avait réussi à nous fendre d'un grand
rire et de larmes, ici on sourit un peu et on ne pleure pas sur ses personnages
un peu des bourgeois bohèmes, on est ni chez Loach, ni Dupontel ou Kervern/Delépine
qui aurait dû plus de force au propos, d'ailleurs c'est peut-être pas le sujet
pour Lellouche.
Un truc gênant c'est la réalisation que je trouve faible
avec même pas de bon cadrage et surtout des gros plans qui m'agacent totalement
car cela montre qu'en faisant des gros plans, on évite une mise en scène même minimaliste,
et puis pour ce qui sans rappelle le film rappelle le sujet de Waterboys un
film japonais de 2011.
On ne va pas s'emballer non plus sur la mise en scène des
ballets aquatique, même aux jeux olympiques c'est nettement mieux filmé et puis
on ne fera pas le rapprochement avec les films musicaux des années 30/40 avec
Esther Williams la gracieuse elle et son embonpoint.
Lellouche aurait dû plus jouer sur l'esthétique de ces
bonhommes et se foutre d'eux bien hard, mais l'ego des uns ont peut-être été
mis à mal le projet. Comme le personnage de la mère de Laurent (Claire Nadeau)
que je trouve inutile et dans la lignée de son personnage des Tuche.
On a évité quand même vu les derniers rôles de Lellouche et
Canet à une version d'Histoire d'Eau.
Donc à l'arrivée un film sympathique, quand même nettement
moins pire que Lachau, Gastambide et Alad'2, mais j'espérais un peu mieux, mais
je pense que je n'aurais jamais sauté dans le Grand Bain sinon pour boire la
tasse.
NOTE : 12.80
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Gilles Lellouche
Scénario : Gilles Lellouche, Ahmed Hamidi et Julien Lambroschini
Musique : John Brion
Production : Patrick Quinet, Alain Attal, Hugo Sélignac, Philippe Logie et Vincent Mazel
Son : Cédric Deloche, Marc Doisne et Gwennolé Le Borgne
Costumes : Elise Bouquet
Assistant Réalisateur : Christian Alzieu
Décors : Florian Sanson
Montage : Simon Jacquet
Photographie ; Laurent Tangy
DISTRIBUTION
- Félix Moati : John
- Mélanie Doutey : Clem
- Thamilchelvan Balasingham : Avanish
- Noée Abita2 : Lola
- Alban Ivanov : Basile
- Claire Nadeau : la mère de Laurent
- Erika Sainte : Diane
- Jonathan Zaccaï : Thibault
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