CINEPHAGEMANIAC: * MILLE FILMS DE MA VIE : ENQUETE SUR UN CITOYEN AU DESSUS DE TOUT SOUPCON DE ELIO PETRI

jeudi 4 juin 2020

* MILLE FILMS DE MA VIE : ENQUETE SUR UN CITOYEN AU DESSUS DE TOUT SOUPCON DE ELIO PETRI

Dans le cadre des Milles Films de Ma Vie , je vous propose un Polar Politique Enquête sur un Citoyen au dessus de tout Soupçon de Elio Petri (1970) avec Gian Maria Volonte, Florinda Bolkan, Salvo Randone, Salvo Randone.

Un chef de la section criminelle de la police (Volonte) assassine sa maîtresse et va tout faire pour orienter l'enquête sur lui... mais il va, simultanément, utiliser sa situation nouvelle — il est promu à la tête de la division politique de la Sûreté de l'État — pour essayer de confondre les enquêteurs. Dans le contexte de contestation sociale, il entend établir que la subversion s’identifie aux délits de droit commun, et réciproquement.

Pourquoi ce film : Parce que dans les années 70, le cinéma italien avait une place importante dans le monde du cinéma, en quantité mais surtout en qualité avant un creux important mais grâce à quelques réalisateurs le cinéma italien renait de ses cendres.

Je me rappelle où j'ai vu le film au fameux Déjazet dont j'ai déjà parlé, je devais avoir 15 ans, et le film a été un choc pour moi, je ne connaissais pas ou peu le cinéma italien (en des westerns spaghetti), j'ai toujours eu ce film dans la tête pour l'acteur complètement dément (Gian Maria Volonté) qui délivre une performance double de coupable (comme dans un Columbo on le dit dès le départ) et comme enquêteur.

Mais le manipulateur qu'est Le Docteur mais un double mécanisme en marche avec sa façon de mener l'enquête avec un but bien précis très politique et probablement pour un futur pouvoir, on sent derrière ce personnage, les politiciens italiens de l'époque, mais lui il a un truc en plus, la perversité.

Et surtout tout est là pour montrer qu'il est coupable et tous ses enquêteurs qui lui obéissent qui ne voient rien des preuves irréfutables qu'il a laissé en plus, voyez le niveau de perversion.

Le film de Pietri fait une double proposition, une fable féroce sur le pouvoir politique et son aveuglement et son administration stupide, de l'autre entrée dans la tête d'un schizophrène d'un niveau rarement atteint, et Gian Maria Volonte qui sortait des deux films Dollars de Leone amène à lui seul la puissance de feux d'un rôle qui l'a pris à bras le corps.

Et puis il y a la musique de Ennio Morricone implacable, qui vous tient dans la tête au rythme du film et qui reste l'un des meilleurs morceaux du maître, La guimbarde vous reste dans la tête.

Elio Petri aurait fui l'Italie avant la sortie du film, et comme Icare peut-être qu'il c'était un peu trop approcher du soleil.

Le film a été multirécompensé, Prix Spécial du Jury à Cannes en 70, Le David di Donatello en Italie comme Meilleur Film et L'Oscar du Meilleur Film Etranger en 71.

Le film a un peu vieilli sur la forme, mais le fond est tellement d'actualité que c'est un véritable bonheur à suivre ce docteur s'embourber dans les problèmes qu'il a lui-même créé ; Le film est sur MYCanal.