Dans le cadre des Mille Films De Ma Vie , Je vous propose Monsieur Smith au Sénat de Frank Capra (1939) avec James Stewart , Claude Rains, Jean Arthur, Thomas Mitchell, Edward Arnold et Harry Carrey.
Jefferson Smith est très aimé des Boys Rangers, un club de jeunes garçons qu'il dirige. Cet homme populaire et naïf est une affaire pour le gouverneur Hopper et son chef politique Jim Taylor, qui en font un sénateur idéal pour couvrir leurs sombres histoires. Mr. Smith devient alors vite la risée du Congrès et est, malgré lui, compromis dans une affaire louche. Après un moment de découragement et grâce à sa secrétaire, il prend la parole au Sénat et la garde vingt-trois heures durant !
Pourquoi ce film : Le film de Capra est un film qui a tellement de fond et de connexion qu'il faut avoir un niveau intellectuel plus affirmé que moi pour analyser un film, et je le ferais qu'au niveau qu'est le mien.
Mr Smith au Sénat comme La Vie est Belle du même Capra et le même acteur James Stewart, fait partie de cette liste de films, qui m'ont fait aimer le cinéma ET son histoire comme l’histoire des Etats- Unis, Cela fait près de 50 ans que j’ai vu le film à mon fameux patronage.
Après 50 ans ais-je changer d'avis, et bien pas du tout, et bien au contraire, l'ignorance et l'insouciance de mon adolescence fait place maintenant à l'expérience de la vie, et au moment des événements actuels , il est bon de noter que ce qui passe aux States, n'est pas vraiment une nouveauté dans le soubresaut de la politique.
Dans ma mémoire sélective, je me rappelais que James Stewart tenait l'assemblée en otage, mais j'avais une scène dans ma tête, (qui finalement n'existe pas, en tous cas telle que je l'espérais plus qu'elle était réelle), je voyais des gosses ramenés des lettres et des témoignages en faveur de Mr Smith, or cette scène, elle est tout à fait le contraire.
Est-ce qu'on me regard était influencé par mon état à l'époque où j'étais Scout (pardon Cœur Vaillant) chrétien, et peut-être que dans mon esprit, j'aurais voulu être avec ses gosses sauvés ce pauvre Mr Smith.
Évidemment vu le sujet, le film fut mal reçu aux States, notamment les politiques et les journalistes dont le film évoque leurs complicités et leurs connivences. Le Film a failli être interdit, Louis Mayer aurait rencontré Harry Cown (Président de Columbia) pour lui proposer 2 millions de dollars (le coût du film), il n'en fut rien et le film rapporta 4 millions de dollars.
Dans ceux qui ont empêché le film de sortir dans le monde, on retrouve Joseph Kennedy (Le père de John Fitzgerald), comme quoi le fiston avait des idées plus larges de démocratie.
Le film de Capra est avant tout un brûlot sur la capacité des politiques à être cynique à tout moment, et que dans tous les cas, l'argent est le nerf de la guerre, et quand un jeune sénateur qui arrivé justement dans cet hémicycle par ces mêmes véreux, va leur montrer, que finalement dans ce monde (et c'est encore vrai aujourd'hui) si on veut se lever contre ces despotes, on peut le faire, on ne faisant que finalement et bêtement que suivre la loi ou la constitution, on peut faire tomber des barrières.
La façon de tenir le spectateur en haleine, est assez méticuleux et on constate cette façon de donner de l'importance aux visages sur les gros plans, et pour James Stewart, tous ces gestes de tension et d'anxiété, d’une précision méthodologique.
J’avais constaté à l'époque avec effarement qu'avant donc la dernière guerre mondiale, les enfants travaillait et étaient au service de ses politiques au sénat, lamentable, ou notera aussi dans cette assemblée d'hommes perclus de honte, l'absence des femmes, qui n'ont le droit qu'aux coulisses, et à condition qu'elles se taisent. Pensez bien, il aura fallu attendre 2016 pour qu'une ait failli être Présidente des Etats Unis, ah si cela avait été vrai.
Le film outre le côté naïf et grand cœur de Jefferson Smith, j'aime bien la légèreté avec notamment le Président du Sénat (joué par Harry Carey) qui s'amuse de la situation avec délectation sans dire mots la plupart du temps, ne pouvant pas prendre parti, mais il aimerait bien.
Le film me fait penser par le thème au film de Coppola "L'idéaliste" avec Matt Damon, et on apprécie la naïveté de Mr Smith prêt à renverser des montagnes, tout en mettant sa santé intellectuelle et physique en danger.
On peut penser après coup que le Sénateur Payne (Claude Rains) ce serait suicider dans un bureau de honte, après avoir dit la vérité.
Maintenant dire que James Stewart est exceptionnel serait incongru, tellement à chaque fois c'est évident, Stewart est le type même de l'américain moyen, qui croit réellement aux valeurs inscrites dans leurs constitutions, dont aujourd’hui Tom Hanks est son successeur .
Après tant d'années Mr Smith au Sénat reste un classique du cinéma dans ma mémoire, mais maintenant récente.
Le film malgré ses qualités n'a reçu qu'un seul Oscar pour le scénario, il est vrai que cette année-là, il est tombé sur "Autant en Emporte le Vent".
Ce dernier qui aujourd'hui fait polémique sur son contenu, alors que comme pour Monsieur Smith au Sénat et même si le temps nous oblige à se poser des questions sur notre discernement il faut débattre plutôt que de censurer et d'interdire, car comme pour M. Smith qui a failli être interdit, il ne faut pas aujourd'hui interdire une œuvre, ou bruler les livres comme dans les années où dans certains pays totalitaires ou maintenant brûler les films parce qu’on n’est pas d’accord. Car voir comme moi adolescent l'un et l'autre des deux films m'a permis de savoir ce qui se passait à une autre période à condition d'avoir le sens de l'observation et critique. Les deux films doivent avoir le droit d'exister et de pouvoir en discuter en 39 on voulait interdire le film de Capra aujourd'hui celui de Victorf Fleming, rien ne le mérite.
DISTRIBUTION
- James Stewart (VF : Jacques Ruisseau / Guy Chapellier) : Jefferson Smith
- Jean Arthur (VF : Michèle André / Stéphanie Lafforgue) : Clarissa Saunders
- Claude Rains (VF : Roland Ménard / Marc Cassot) : le sénateur Joseph Harrison Paine
- Edward Arnold (VF : Jacques Berthier / Richard Leblond) : Jim Taylor
- Guy Kibbee (VF : Antoine Marin / Jo Doumerg) : le gouverneur Hubert Hopper
- Thomas Mitchell (VF : Roger Carel / Patrick Floersheim) : Diz Moore
- Eugene Pallette (VF : Christian Alers / Christian Pelissier) : Chick McGann
- Beulah Bondi : Ma Smith
- H. B. Warner : le sénateur Agnew (leader de la majorité)
- Harry Carey : le vice-président du Sénat
- Astrid Allwyn : Susan Paine
- Ruth Donnelly : Emma Hopper
- Grant Mitchell : le sénateur MacPherson
- Porter Hall : le sénateur Martin Monroe
- Pierre Watkin : le sénateur Barnes (leader de la minorité)
- Charles Lane : Nosey, le journaliste
Et, parmi les acteurs non crédités :
- Frederick Burton : le sénateur Dearhorn
- Harry C. Bradley : Arthur Kim
- Anne Cornwall : une journaliste au Sénat
- George Cooper : un serveur
- Gino Corrado : le coiffeur
- Ann Doran : la secrétaire de Paine
- Edward Earle : un journaliste
- Byron Foulger : le secrétaire du gouverneur Hopper
- Dickie Jones : Richard Jones, le groom
- Robert Emmett Keane : un chroniqueur
- Vera Lewis : Mme Edwards
- Lafe McKee : le vétéran de la guerre civile au Lincoln Memorial
- Frank Puglia : l'expert en écriture
- John Russell : Otis Hopper
- Walter Sande : le journaliste à la pipe
- Russell Simpson : Kenneth Allen
- Wyndham Standing : le sénateur Ashman
- Frederick Vroom : un ami de Paine
SYNOPSIS COMPLET
Hupert « Happy » Hopper, gouverneur d'un État des États-Unis, mais dont le nom n'est jamais précisé dans le film, doit choisir un nouveau sénateur pour remplacer Sam Foley, alors récemment décédé. Jim Taylor, fait pression sur Hopper pour qu'il choisisse un faire-valoir trié sur le volet, alors que les comités populaires veulent un réformateur, en l'occurrence Henry Hill. Les enfants du gouverneur voudraient qu'il choisisse Jefferson Smith, alors à la tête des Boy Rangers, un mouvement scout. Incapable de choisir entre le faire-valoir proposé par Taylor et le réformateur Hill, Hupert Hopper décide de jouer à pile ou face. La pièce tombe à la verticale en s'appuyant sur le rebord d'un journal, avec en première page, un article vantant les mérites et les réussites de Smith. Hopper choisit donc Smith, en pensant que sa popularité mettra le peuple en confiance, tandis que sa naïveté en fera quelqu'un de facilement manipulable sur la scène politique.
Le jeune sénateur Smith est pris sous l'aile de Joseph Paine, sénateur depuis plus de vingt ans et très estimé, mais secrètement véreux et malhonnête, le plus vieux et le meilleur ami du père de Smith. Lors de son arrivée à la gare de Washington avec Joseph Paine, Smith fait la rencontre de la fille du sénateur, Susan, une femme du monde qui ne le laisse pas indifférent et du petit comité d'accueil. Mais au lieu de les suivre, il fait faux bond à ces derniers, attiré par la vue du Capitole. Il prend un bus touristique pour visiter la ville et descend notamment au West Potomac Park, où il est particulièrement fasciné par le Lincoln Memorial et les textes inscrits sur les murs. Après cette visite, il se rend à son bureau où il fait la rencontre de sa secrétaire, Clarissa Saunders, forte d'une longue expérience dans la vie politique de Washington. Durant son premier jour au Sénat, où il a tenu avant de s'y rendre, visiter le Mount Vernon, la nature naïve et honnête de Smith laisse l'impitoyable presse de Washington profiter de sa faiblesse : elle n'hésitera pas à rapidement ternir la réputation de Smith, avec des premières de couvertures ridicules, qui feront les gros titres et marqueront son image de « péquenaud ». Humilié, il se rend au National Press Club pour en découdre avec les journalistes et exiger qu'ils rétablissent la vérité. Mais loin de se démonter, les journalistes lui feront voir la vérité sur lui-même, à savoir qu'il n'est qu'un clown incompétent qui est arrivé au Sénat pour s'y pavaner avec un salaire honorable. Qu'il va décorer une chaise et se faire honorer, et voter comme ses collègues lui diront de voter comme un "pantin".
Smith, à qui les journalistes ont fait prendre conscience de l'importance du rôle de sénateur, fait part à Joseph Paine de sa volonté d'étudier scrupuleusement le fonctionnement du Sénat et des textes de loi et voter selon sa conscience, ce qui ne va pas pour plaire à Paine qui voit en lui maintenant un danger pour ses affaires. Il lui propose de faire passer une loi bien consensuelle pour les enfants, pour l'occuper. Avec l'aide de sa secrétaire Clarissa Saunders, Smith propose donc une nouvelle loi, qui prévoit la mise en place d'un prêt, octroyé par le gouvernement fédéral, dans le but d'acheter des terrains pour ensuite y créer un camp national pour les garçons des villes. Ce prêt serait ensuite remboursé par les souscriptions volontaires de tous les jeunes Américains. Les donations affluent immédiatement. Cependant, le campement proposé est sur le terrain où est projeté la construction d'un barrage. Ce projet, dissimulé au milieu d'une série d'articles de la loi budgétaire, est soutenu par le sénateur Paine et doit enrichir l'homme d'affaires Taylor. C'est durant cette collaboration que Clarissa Saunders, qui n'avait tout d'abord guère d'estime pour lui et qui n'était pas étrangère à la façon dont la presse l'a traité, commence à éprouver du respect pour sa nature profondément honnête.
Comme le projet de Smith ferait tomber à l'eau celui du barrage, Taylor fait pression sur Paine, en lui rappelant que s'il a été réélu pendant vingt ans, c'est grâce à son influence. Paine charge sa fille, Susan, de séduire Smith et de l'éloigner du Sénat le jour du vote de la loi incluant le projet de barrage. Étant averti par la suite par Clarissa Saunders de cette manigance et constatant qu'il a été manipulé, Smith remet en cause le projet de barrage lors de la séance suivante au Sénat. Poussé par Taylor, Paine décide de casser Smith en fabriquant de fausses preuves qui l'accusent de vouloir tirer profit de son projet. Selon de fausses attestations, Smith possèderait déjà les terres dont il demande l'achat par le Sénat. Smith est trop choqué par la traitrise de Paine pour se défendre et, muet, quitte la commission qui l'accuse.
Smith, avant de repartir chez lui, se rend à nouveau au Lincoln Mémorial, et alors qu'il est abattu par ce qu'il lui arrive, Saunders s'approche de lui, touchée par le désespoir de Smith et l'incite à reprendre son combat afin de faire reporter le projet de loi de finances et prouver son innocence au Sénat. En réaction, Paine demande aux sénateurs de voter la déchéance de Smith et son exclusion du Sénat. Saunders suggère à Smith de réagir et de se défendre en parlant sans arrêt devant l'assemblée, provoquant une obstruction parlementaire (ou filibuster), car un parlementaire a le droit, règlementairement parlant, de parler sans limite de temps. Encouragé par Saunders, présente dans les tribunes, Smith parle pendant près de 24 heures, debout et sans s'arrêter, pour réaffirmer les idéaux américains de liberté, révéler les vraies raisons du projet de barrage et dénoncer la corruption de Paine. Malgré tout, aucun des sénateurs n'est convaincu de son innocence.
Tandis que Smith parle sans s'arrêter, Taylor utilise son contrôle sur les médias, pour empêcher qu'ils ne transmettent les déclarations de Smith vers le public. Les journaux et les stations de radio dans l'État de Smith, financés par Taylor, refusent de publier la déclaration de Smith, le dénigrent dans leurs Unes et vont jusqu'à monter des manifestations populaires et des pétitions contre lui. Seul le journal des Boy Rangers, hors de l'influence de Taylor, proclame que Smith dit la vérité. Taylor fait intervenir brutalement ses hommes pour empêcher les enfants de distribuer leur journal, allant jusqu'à lancer un camion contre la voiture qu'ils utilisaient pour leur diffusion.
Même si tous les espoirs semblent perdus, les sénateurs commencent à être ébranlés par l'obstination de Smith, poussé jusqu'à l'épuisement. Mais Paine joue sa dernière carte : il fait venir des corbeilles remplies de lettres et de télégrammes provenant de l'État de Smith, de la part de gens de la classe moyenne manipulés par les médias, souhaitant son expulsion du Sénat. Presque anéanti par ces pétitions, Smith trouve un sursaut d'espoir dans le sourire amical du président du Sénat. Smith fait alors la promesse de ne pas sortir tant que personne ne le croit ; il adjure Paine de se souvenir des idéaux de ses débuts, puis s'effondre aussitôt d'épuisement. Rongé par la culpabilité, croyant sans doute à la mort de Smith, Paine quitte la Chambre du Sénat, tente de se suicider par arme à feu mais en est empêché. Alors que Smith - qui n'est qu'évanoui - est évacué, Paine revient dans l'hémicycle et avoue toute la vérité sur ses manipulations. Il demande à être lui-même expulsé et affirme l'innocence de Smith, toujours inconscient mais finalement victorieux.
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