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jeudi 28 mai 2020

* MES SALLES DE CINEMA : LA SCALA PARIS 9ème (Le lieu au 7 Vies)

Aujourd'hui dans le cadre des visites des cinémas de ma jeunesse, je vous fais visiter Le Palace (situé 8 Rue du Faubourg Montmartre Paris 9ème), le Palace le lieu aux 7 vies.
Tout le monde connaît Le Palace haut lieu des nuits mythiques de Paris et très souvent de débauche que l'on peut voir d'ailleurs dans les deux films "Saint Laurent" et YSL" consacré au couturier Yves Saint Laurent qui était un habitué. J'ai connu ce lieu de folie au plein centre de Paris, à la fin des années 70, mais j'ai connu ce lieu au début des années 70 quand il était encore un cinéma.
Le Palace comme les chats a eu plusieurs vies et pas des moindres.
Ce lieu a toujours été depuis 100 ans un lieu de plaisir, Cinéma, Théâtre, Music-Hall, il se situait au 8 de la rue du Faubourg Montmartre , à deux pas du Journal L'Equipe, qui donnait une vrai faune toute la nuit ou on pouvait en sortant de la boite au petit matin acheté son journal l'Equipe dès les premiers mouvements de rotatives au seul marchand de journaux ouvert toute la nuit à Paris et avec aussi sur le boulevard le journal L'Humanité, c'est dire que le quartier était très fréquenté le matin.
Mais commençons par le commencement, c'était au début de décembre 1912, qu'ouvre donc au 8 rue du Faubourg Montmartre, à deux pas des Grands Boulevards, un établissement de 800 places, baptisé "Empire Cinéma Music-Hall". Il était installé dans une ancienne usine électrique, comme il y en avait beaucoup à Paris. Le lieu petit sur la rue est très allongé dans une très grande impasse, très courant dans le quartier.
En avril 1913, la salle est louée à la société Gaumont et prend le nom de Gaumontcolor et comme son nom l’indique, diffuse des films en couleurs, plutôt rare à l'époque. L'exploitation cesse à la fin de Janvier, en raison de la faible fréquentation de l'établissement.
A partir de 1923, c'est un Music-Hall baptisé le "Palace" qui occupe les lieux, où se distingua Maurice Chevalier et la Revue Argentine.
En 1931, la salle est à nouveau transformée en cinéma, mais sa carrière sera tragiquement interrompue en septembre 1933, à l’effet le cinéma cesse son activité en même moment que son directeur est assassiné. Il faut dire que cette salle avait une mauvaise réputation (et cela n'a pas changé par la suite) son balcon étant régulièrement fréquenté par des gens peu recommandables. A sa fermeture il redevient music-hall sous le nom de "Alcazar".
Les revues et spectacles sont à l’honneur, comme au Folies Bergères à quelques pas du Palace jusqu'e 1946 à partir de laquelle le "Palace" redevient à nouveau cinéma, et ce jusqu'en 1973 où le cinéma abandonne cette-fois définitivement les lieux.
C'est dans cette période que je l'ai fréquenté comme Cinéma, ou il passait beaucoup de films français dans son unique salle tout en longueur, au début des années 70
Redevenu théâtre de 1973 à 1978 sous la direction de Michel Guy (futur ministre) c'est à cette période que le lieu sera classé monument historique. Mais le lieu devenait délabré.
le Palace devient ensuite pour quelques années un haut lieu mythique des années parisiennes, avant de connaître une longue période de fermeture.
Le lieu en 1978 avec le soutien de Michel Guy qui était devenu Ministre de la Culture est rachetée par Fabrice Emaer, un des personnages de la nuit gay parisienne, propriétaire d'une discothèque rue Saint Anne "Le Sept", il fera de nombreux travaux pour revenir au décor initial des années, mais des travaux trop chers.
Le Palace dans ces années-là, c'était un peu l'équivalent français du "Studio 54"
Dans cet endroit on y verra Grace Jones à l'inauguration, Régine, Kzeon, Lagerfeld, Saint Laurent, aussi Gainsbourg et sa compagne Bambou et même Prince y fera un concert très privé.
Emaer va réussir son coup et en faire à la fin des années 70, le lieu incontournable, de la culture gay, ou on y retrouve attablé avec différents amis ou amies, les Alain Pacadis, Michel Cressole les journalistes de Libération qui a fait beaucoup pour le lieu mais aussi Roland Barthes, Mick Jagger, Andy Warhol, Frédéric Mitterrand et Yves Mourousi, Christian Louboutin, Eva Ionesco, Pierre Bergé, Chantal Thomas, Patrick Dewaere et bien d'autre encore, et même votre serviteur quelques fois, vers le début des années 80 avec la bénédiction de la physionomiste Paquita Paquin . C'est en sortant d'une soirée au Palace, que l'actrice Bulle Ogier décéda.
Fabrice Emaer tombe malade au début des années 80 et mourra d'un cancer des reins en 1983 et sera repris par ses associés, mais le lieu pourtant très fréquenté mais mal avec beaucoup de trafic de drogue. Puis chacun son tour essaiera de l'aura du lieu comme Régine ou David et Cathy Guetta, mais rien n'y fera, il devra fermer définitivement en 1996.
C'est dans ce lieu que Thierry Ardisson que le samedi soir il enregistrera son émission Lunettes noires pour une nuit blanche.
Pendant des années le lieu sera un squat, vraiment mal fréquenté, et je me désolais en passant devant ce qu'il était devenu. En 2006 ce sont les frères Vardar des belges d'origines albanaises qui rachètent la salle avec une nouvelle salle de 970 places ou joueront Valérie Lemercier ou Florence Foresti.

Peut-être vu ses 7 vies, que le Palace redeviendra un Cinéma.
Description de cette image, également commentée ci-aprèsLe Palace • Paris 9e • L'Officiel des spectaclesLe Palace Paris : des soirées STANDARDLe Palace, "lieu de plaisir", Paris - Patrick Berger architecte, ParisFichier:Le Palace Paris carte postale.png — WikipédiaLe Palace - L'Apogée des branchésCiné-Façades: Palace (Paris 9ème)La première année du Palace... 2mai04Théâtre le Palace à Paris - Paris / Foxoo

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