On connait le cinéma
de Saulnier depuis quelques années et son magnifique Blue Ruin qui avait
été présenté au Festival Américain de Deauville et plus récemment avec son Green
Room et on peut dire facilement que ses films comme celui-ci d'ailleurs ne sont
pas des bromances dans la nature et en regardant les étoiles au bord du lac.
Car on ne doit pas prendre le temps de regarder l'eau qui
vague, car à chaque coin d'arbres, de maison abandonnée ou dans cette nature
hostile se cache un danger récurrent, il aurait pu d'ailleurs rencontrer dans
cette contrée aride les héros de Leave no Trace, mais eux sont pacifiques.
Dès le début on est dans une ambiance électrique et
bouillante avec la disparition de 3 enfants qui aurait été enlevés et dévorés
par des loups, on est en Alaska, et les premières images ne font pas dans la
fioriture qui n'est pas le style de Saulnier. La mère (Riley Keough) de l'un
des enfants va faire appel à un expert (Jeffrey Wright) des loups pour
comprendre ce qui s’est passé, alors que son mari combat sur le front au Moyen-Orient.
L'atmosphère pesante est accentuée par le froid impénétrable
de cette région d'Alaska et de la noirceur du temps ou les nuits sont plus
longues que les jours. Mais les deux âmes n'ont pas la même idée de l’avenir,
l'expert est un amoureux des loups et veut leurs conservations, alors que la
mère ne veut que le sang de sa ou ses loups qui ont tués son enfant, comme une
vengeance conforma à la loi du Talion.
Une relation coupable va avoir lieu entre l'écrivain et
cette mère, mais alors qu'on attend que l'homme soit face à son destin face à
la bête peut-être pour la dernière fois, on va s'apercevoir que les personnages
ne sont pas aussi simples que cela quand le mari va revenir blessé de la scène
de combat et se mettre à délirer totalement en soldat brisé par cette guerre et
va perpétrer sa vengeance avec une bestialité incroyable qui va faire vaciller
tous les acquis qu'on avait depuis le début.
Le manteau blanc éternel de la région, va devenir
ensanglanté comme jamais et la violence ne va jamais s'arrêter jusqu'à la fin,
avec un nombre de cadavres digne de Tarentino, on n’aura même pas le temps de
les compter.
Finalement l'homme est plus loup que l'animal lui-même dans
une atmosphère étouffante et complètement déréglé par le temps et le froid dans
le dos qui nous envahi.
L'attente de ce film de Jeremy Saulnier n'était pas inutile,
et en plus des comédiens qui font peur comme Alexander S’argarda tous parfait
comme Riley Keough et Jeffrey Wright).
Du très bon thriller sauvage cher au réalisateur et quand on
peut plus respirer, avec Netflix on peut mettre sur pause mais pas longtemps.
On retiendra aussi l'atmosphère des décors et de cette
lumière qui nous angoisse tout le film.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Jeremy Saulnier
Scénario : Macon Blair
D'après l'oeuvre de : William Giraldi
Musique : Brooke Blair et Will Blair
Production : Russel Ackerman, Eva Maria Daniels, John Schoenfelder, Ryan Warren Smith et Paul Healy
Maquillage : Michael Marino
Costumière : Antoinette Messam
Casting : Avy Kaufman
Directeur Artistique : Abdellah Baadil et Paul Healy
Montage : Julia Bloch
Photographie : Magnus Nordenhof Jonck
DISTRIBUTION
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