Jour de fête de Jacques Tati fait parti de ses classiques que l'on peut refaire découvrir à nos enfants en tout temps, car c'est un film intemporelle.
Jacques Tati et son ami et collaborateur Henri Marquet se réfugient vers 1943, dans une ferme aux environs de Sainte-Sévère-sur-Indre, où ils passent plusieurs moi. C'est dans cette localité qu'il connaît donc bien qu'il tournera JOur de fête en 1947.
Dans le court-métrage L'école des facteurs, Tati avait créé le personnage de François le facteur, repris dans JOur de fête.
Jour de fête aurait du être un des premiers films français en couleur de l'après-guerre, avec le Mariage de Ramuntcho de Max Van Vaucorbell tourné avec snocks d'Afgacolor récupérés après la libération, et La belle meunière de Marcel Pagnol. La société THomons-Houston avait proposé à Tati d'utiliser un nouveau procédé, baptisé THomsoncolor, pour lequel elle fournissait pellicule et assistance technique. A l'époque, le procédé Technicolor n'était pas encore utilisé en France, le seul laboratoire européen se trouvait en Grande-Bretagne, et le coût élevé du procédé était au-delà des possibilités financières des productions françaises dans la pénurie de l'après-guerre.
Certains plans ont été tournés à Charleval (Bouches-du-Rhône), Tati était de passage avec son équipe, certains anciens là-bas s'en souviennent encore, il y a tourné la scène du plongeon dans le Canal (Marseille en fait), les débats avec le mulet autour de la carriole, la livraison des pâtisseries.
Le film sortit en 1949 et rencontra le succès. Mais Tati regretta toujours de ne pas pouvoir présenter son oeuvre en couleurs. Il avait pris soin lors du tournage de faire peindre les portes des maisons en gris et d'habiller les villageois en couleur sombre. Il comptait ainsi mettre en évidence l'arrivée des forains, qui apportaient gaieté et couleur dans le village. C'est probablement cet échec technique qui le poussa à imaginer une autre solution. En 1961, à la demande de Bruno Coquatrix, il présente Jour de fête à l'Olympia, un spectacle combinant des scènes de music-hall et la projection d'extraits de son film. A cette occasion, certaines scènes sont partiellement coloriées par un procédé dit au pochoir.
Cette expérience l'encourage à ressortir une nouvelle version du film, comportant des inserts de couleurs, sortie au cinéma l'Arlequin en 1964. Des scènes sont retournés comportant un nouveau personnage, un peintre qui fait office de narrateur, et justifie l'arrivée de la couleur dans le film. La bande sonore est entièrement réenregistrée sur pellicule magnétique.
L'histoire ne s'arrête pas là. En 1988, Sophie Tatischeff monteuse et fille de Jacques Tati et François EDe, chef d'opérateur , entament un minutieux travail de restauration et de montage à partir du matériel original qui avait été conservé. Le système optique qui permet d'obtenir la restitution des couleurs est reconstitué et permet plus de 40 ans après le tournage de retrouver les couleurs d'origines. La restauration de cette oeuvre inédite est présentée le 11 janvier 1995 en noir et blanc en ouverture de la célébration du centenaire du cinéma.
Dans le film "Les triplettes de Belleville", les triplettes regardent JOur de Fête dans leur lit. Une façon pour le réalisateur de rendre hommage à Jacques Tati.
Le film a obtenu le Prix du Meilleur Scénario à la Mostra de Venise en 1949
Le film a obtenu le Grand Prix du Cinéma Français en 1950
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Jacques Tati
Scénario : Jacques Tati, Henri Marquet et René Wheeler
Image : Jacques Mercanton et Jacques Sauvageot
Musique : Jean Yatove
Son : Jacques Maumont
Décors : René Moulaert
Costumes : Jacques Cottin
Montage : Marcel Moreau
Production : Fred Orain et André Paulvé
Durée : 75 minutes
Sortie : 11 mai 1949
DISTRIBUTION
JACQUES TATI / FRANCOIS LE FACTEUR
PAUL FRANKEUR / MARCEL UN FORAIN
GUY DECOMBLE / ROGER UN FORAIN
SANTA RELLI / LA FEMME DE ROGER
MAINE VALLEE / JEANNE
ROGER RAFAL / LE COIFFEUR
JACQUES BEAUVAIS / LE PATRON DU CAFE BONDU
ROBERT BALPO / LE CHATELAIN
DELCASSAN / LA COMMERE
VALY / EDITH
ANDRE PIERDEL
HENRI MARQUET
MICHELE TATI-WINTER
Les habitants de Sainte-Sévère-Sur-Indre
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