Foxcatcher qui avait été présenté au Festival de Cannes 2014, à la surprise générale, ou vu dans le générique de la présence d'un comique, et d'un beau gosse bodybuildé. Mais moi j'étais persuadé qu'il y serait et j'avais raison, car ma logique tenait du réalisateur Bennett Miller (Le Stratège ou Truman Capote), qui est pour moi un petit génie de la Mise en Scène, pas étonnant d'ailleurs qu'il est obtenu le Prix de la Mise en Scène à Cannes avec ce film.
Car Foxcatcher outre l'histoire et les acteurs, est avant tout un film dont la mise en scène est plus que brillante, attachante, d'un découpage des actions comme dans Truman Capote, laissant le soin aux spectateurs de faire son jugement, jamais il ne juge, ni John De POnt, ni les frères Schultz, qui entre mégalomanie de l'un ou profit pour les autres.
Miller nous enfonce dans une atmosphère terrifiante, avec un fou furieux schizophrène , mais aussi toutes les failles du système social américain, ou des champions Olympiques sont obligés de galérer pour survivre socialement, comme dans les pays de l'est, à qui on offrait un studio en échange de médailles.
" Inspiré d’une histoire vraie, Foxcatcher raconte l’histoire tragique et fascinante de la relation improbable entre un milliardaire excentrique et deux champions de lutte.
Lorsque le médaillé d’or olympique Mark Schultz est invité par le riche héritier John du Pont à emménager dans sa magnifique propriété familiale pour aider à mettre en place un camp d’entraînement haut de gamme, dans l’optique des JO de Séoul de 1988, Schultz saute sur l’occasion : il espère pouvoir concentrer toute son attention sur son entraînement et ne plus souffrir d’être constamment éclipsé par son frère, Dave. Obnubilé par d’obscurs besoins, du Pont entend bien profiter de son soutien à Schultz et de son opportunité de « coacher » des lutteurs de réputation mondiale pour obtenir – enfin – le respect de ses pairs et, surtout, de sa mère qui le juge très durement.
Flatté d’être l’objet de tant d’attentions de la part de du Pont, et ébloui par l’opulence de son monde, Mark voit chez son bienfaiteur un père de substitution, dont il recherche constamment l’approbation. S’il se montre d’abord encourageant, du Pont, profondément cyclothymique, change d’attitude et pousse Mark à adopter des habitudes malsaines qui risquent de nuire à son entraînement. Le comportement excentrique du milliardaire et son goût pour la manipulation ne tardent pas à entamer la confiance en soi du sportif, déjà fragile. Entretemps, du Pont s’intéresse de plus en plus à Dave, qui dégage une assurance dont manquent lui et Mark, et il est bien conscient qu’il s’agit d’une qualité que même sa fortune ne saurait acheter.
Entre la paranoïa croissante de du Pont et son éloignement des deux frères, les trois hommes semblent se précipiter vers une fin tragique que personne n’aurait pu prévoir…"
Steve Carell surprenant d'authenticité dans le rôle de John De Pont, certains sont étonnés de sa performance, mais je trouve que jouer le con aussi bien qu'il le fait est aussi compliqué, que de porter une prothèse de faux nez et en restant statique. Il est inquiétant sans en faire trop, mélangeant à la fois cette mégalomanie et aussi ce pouvoir car le personnage à beaucoup d'argent. Car John Eleuthère du Pont héritier de la Famille Du Pont Demours, famille qui a construit l'Amérique avait de l'argent à ne savoir qu'en faire, quitte à acheter des matchs, quand c'est lui qui combattait. Mais n'a pu empêcher Marc Schultz de perdre aux Jeux de 88 à Séoul.
Channing Tatum, est efficace dans se rôle difficile de ce catcheur un peu (beaucoup) benêt , que confirme le vrai Marc Schultz récemment dans la presse, se confinant en conneries, refusant d'admettre la réalité.
C'est un film aussi sur le pouvoir physique, morale et financier, De POnt se permettant tout , sans que personne ne puisse le relever.
Mark Ruffalo dans un rôle moins présent , montre que c'est un acteur sublime capable de tout jouer.
C'est un film d'homme mais sans hommes avec des couilles.... un film sur la misère humaine, que ce soit sur celui qui a le pouvoir, ou ceux qui le subissent, le monde est fait de choses bizarres.
Comme je l'ai dit plus haut, Miller nous donne pas les solutions, ils donnent un point de vue, par rapport à ce qu'il connait, et nous laisse nous faire une idée.
Un pur bijou de mise en scène extraordinaire. C'est une tragédie Grecque.
Note : 17.80
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Bennett Miller
Scénario : E.Max Frye et Dan Futterman
Décors : Jess Gonchor
Costumes : Kasia Walicka- Maimone
Montage : Jay Cassidy, Stuart Lévy et Conor O'Neill
Musique : Mychael Danna et Rob Simonsen
Photographie : Greig Fraser
Production : Anthony Bergman, Megan Allison et Bennett Miller
Durée : 130 Minutes
DISTRIBUTION
CHANNING TATUM / MARK SCHULTZ
MARK RUFFALO / DAVE SCHULTZ
STEVE CARREL / JOHN DE PONT
SIENNA MILLER / NANCY SCHULTZ
ANTHONY MICHAEL HALL / JACK
VANESSA REDGRAVE / JOAN DU PONT
LEE PERKINS / CAPORAL DALY
TARA SUBKOFF
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